Les Français Matthieu Pavon et Victor Perez, les jumeaux danois Hojgaard, l’Américain Billy Horschel et l’Anglais Justin Rose constituent le crème du champ du FedEx Open de France 2024.

Matthieu Pavon est l'une des têtes d'affiche du FedEx Open de France. © Stuart Franklin / Getty Images - AFP

Billy Horschel de retour à Paris

C’est la seconde fois que Billy Horschel, 37 ans, s’aligne à l’Open de France. L’an passé, il s’était contenté de la 20e place sur un parcours qu’il apprécie beaucoup. « Tout le parcours est bon, avait-il souligné lors de son dernier passage sur l’Albatros. Le début est terrible avec l’enchaînement 1 et 2. Après, c’est un peu plus facile, mais à partir du 15, ça redevient très dur. Et le 18 est très stratégique. Il faut vraiment bien réfléchir avant d’attaquer le green, notamment en fonction de la position du drapeau. Je comprends pourquoi ça a été un cauchemar pour les États-Unis en 2018 (lors de la Ryder Cup). »

L’Américain, 17e joueur mondial et actuellement 3e à la Race, avoue adorer venir jouer en Europe. S’il n’a pas passé le cut au Genesis Scottish Open et la semaine passée à l'Alfred Dunhill Links Championship, il s’est brillamment imposé au BMW PGA Championship en battant en play-off Rory McIlroy et Thriston Lawrence. En possession d’une catégorie 2 sur le DP World Tour, il sera à la finale de la Race au mois de novembre.

Rasmus Højgaard, déjà deux top 5 au National

Attention, vainqueur en puissance ! Rasmus Hojgaard, 23 ans, aime le Golf National en version Open de France. Et celui-ci le lui rend bien. Lors de ses deux précédentes sorties sur l’Albatros, le Danois a terminé respectivement 4e (en 2023) et 2e (en 2022). Auteur d’un magistral 62 (-9) au premier tour en 2022 – codétenteur du record du parcours – il joue la gagne jusqu’au dimanche avant de voir le trophée lui échapper sur le green du 18 par un coup magique de l’Italien Guido Migliozzi, victorieux à -16 ! Preuve qu’il affectionne clairement le tracé, il n’a joué qu’une seule fois au-dessus du par en huit tours : un 74 (+3) lors du 3e tour en 2022, avec notamment un quintuple bogey concédé sur le trou n° 2 (deux balles dans l’obstacle d’eau).

Quatrième de la Race à l’aube de ce FedEx Open de France 2024, Rasmus est d’ores et déjà assuré d’évoluer sur le PGA Tour en 2025. Il le doit à une saison époustouflante sur le DP World Tour ponctuée par une victoire au Amgen Irish Open le 15 septembre dernier mais aussi à une flopée de top 10 (cinq, dont une 2e place à Ras Al Khaimah et une 3e au British Masters).

Nicolai Højgaard, un 62 lors des Jeux

Si son frère jumeau raffole du tracé francilien, Nicolai Højgaard a clairement beaucoup plus de mal. Soixante-sixième en 2019, il n’a pu faire mieux que 60e en 2022 pour sa deuxième sortie. Mais il peut aussi se transformer en tornade comme peut en témoigner son 62 (-9) claqué au 3e tour ici au début du mois d’août lors des Jeux olympiques. Un exploit qui lui a permis de rejoindre son frère au livre des records (voir plus haut), égalant ici l’Argentin Eduardo Romero (en 2005), l'Allemand Martin Kaymer (en 2009) et Guido Migliozzi (en 2022).

Aujourd'hui 53e joueur mondial, le vainqueur de la Ryder Cup 2023 avec l’équipe européenne à Rome a surtout fait l’essentiel de sa saison sur le PGA Tour, s’offrant la 2e place du Farmers Insurance Open en janvier, juste derrière Matthieu Pavon. C’est son seul et unique top 10, si l’on excepte sa 7e place finale aux Jeux. Fidèle au Tour européen, il a déjà huit tournois derrière lui en 2024 (hors Majeurs), dont une 7e place au Hero Dubai Desert Classic. Sur ses derniers tournois joués, il n’a revanche jamais fait mieux qu’une 14e place (chez lui au Danish Golf Championship le 25 août) tout en échouant à trois reprises le vendredi soir.

 

Justin Rose, douze ans après

C’est la sixième fois que Justin Rose prend le départ d’un Open de France. L’Anglais, 44 ans, n’était plus apparu au Golf National (hors Ryder Cup 2018) depuis sa 9e place obtenue en… 2012. Au début de sa carrière, le vainqueur de l’U.S. Open 2013 était bien plus assidu au plus vieux tournoi d’Europe continentale en étant présent à quatre reprises entre 1999 et 2004. En 2003, il s’était même permis de grimper sur la troisième marche du podium, finissant à deux longueurs seulement de son compatriote, Philip Golding. C’était déjà au Golf National.

Membre à part entière du PGA Tour mais aussi du DP World Tour, ce n’est que la troisième fois que l’on voit cette année ce grand champion sur un tournoi spécifique du Tour européen après un cut manqué au Genesis Scottish Open et une 48e place au BMW PGA Championship. Classé 55e de la FedEx Cup outre-Atlantique, il a surtout brillé dans les Majeurs, prenant la 6e place au PGA Championship puis la 2e à The Open en juillet au Royal Troon.

Victor Perez, pour rallumer la flamme

En quatre sorties à l’Open de France, Victor Perez n’a jamais fait mieux qu’une 16e place (en 2019 pour deux cuts manqués en 2018 et 2023). Mais le statut du Tarbais sur l’Albatros a clairement changé depuis ce fameux 4 août 2024, dernier tour du tournoi de golf des Jeux olympiques avec un superbe 63 (-8) à la clé, lui permettant de finir au pied du podium, à la 4e place. À l’instar de Nicolai Højgaard mais aussi de Justin Rose, le Français a ainsi effectué l’essentiel de sa saison sur le PGA Tour, grâce à l’un des dix spots décrochés à la Race to Dubai 2023. Le triple vainqueur sur le Tour européen entre 2019 et 2023 n’est revenu en Europe qu’au mois de juillet, s’offrant une belle 10e place au Scottish Open avant de se contenter de deux top 50 au BMW PGA Championship (48e) et à l’Open d’Espagne (45e).

Classé 156e de la Race mais exempté jusqu’à fin 2026 sur le Tour en raison de sa victoire en Rolex Series, à Abou Dhabi début 2023, son principal objectif maintenant est d’accrocher le top 70 de l'ordre du mérite, qui lui ouvrirait les portes du premier des deux Play-Offs du DP World Tour, à Abou Dhabi justement (7-10 novembre). Pour cela, il doit réussir deux résultats XXL au FedEx Open de France cette semaine puis à l’Andalucia Masters du côté de Sotogrande (17-20 octobre).

 

Matthieu Pavon, un défi à relever

Golfeur n° 1 français, 26e joueur mondial, auteur d’une saison remarquable sur le PGA Tour (victoire au Farmers Insurance Open), Matthieu Pavon se devait d’être présent au FedEx Open de France 2024. Et pourtant, le Bordelais n’y arrive pas sur ce par 71 de l’Albatros, considéré comme l’un des tracés les plus difficiles d’Europe. En six participations à l’Open de France, il n’a franchi que deux fois le cut : 57e en 2019 et 30e en 2022. Pire. En seize tours joués, il n'a signé qu’une seule carte dans les 60 (68 au 1er tour en 2022). Et ce n’est pas sa prestation aux Jeux olympiques qui va tempérer cette tendance. Matthieu Pavon a en effet pris la 58e place finale avec un score total de +13.  « Ce que je vais retenir surtout, c’est cette super atmosphère, avait-il déclaré à l’issue de ses quatre tours olympiques. C’est une expérience de dingue. Ce n’était pas facile de prendre du plaisir mais les gens étaient là, et ça, ça m’a fait vraiment chaud au cœur. »

Classé 17e de la FedEx Cup, le Français a réalisé plusieurs passages sur le DP World Tour avant de poser ses bagages en Europe depuis septembre où il demeure sur trois cuts franchis : 40e au BMW PGA Championship, 52e à l'Open d’Espagne et 62e au Dunhill Links. Pour l’instant 44e de la Race, il doit consolider sa position pour être certain d’être au départ de la finale le 14 novembre prochain. C’est son nouveau défi à relever !