Malgré son statut de n° 1 de l’ordre du mérite 2024 de l’Alps Tour, Benjamin Kedochim, 30 ans, ne disputera son premier tournoi sur l’HotelPlanner Tour 2025 que le 10 avril prochain.

Dernier tour de chauffe pour Benjamin Kedochim ! Le Réunionnais licencié au golf de Biarritz-Le Phare (64) participe entre mercredi et vendredi à l’open PGA France de Mont-de-Marsan, deuxième étape cette année du circuit français. Il sera tout de suite après temps pour lui de passer aux « choses sérieuses » dès le 10 avril prochain avec l’UAE Challenge prévu à Abu Dhabi.
Alors que l’exercice 2025 de l’HotelPlanner Tour a débuté le 23 janvier et que six tournois se sont déjà déroulés (quatre en Afrique du Sud, deux en Inde), ce ne sera pour lui que son tout premier rendez-vous de la saison. La faute à une catégorie de jeu insuffisante pour entrer dans les premières épreuves au calendrier, co-sanctionnées ici avec le Sunshine Tour et le Professional Golf Tour of India (PGTI), et ce malgré le fait d’avoir terminé n° 1 de l’ordre du mérite 2024 de l’Alps Tour.
« Je ne m’y attendais pas du tout, s’exclame le principal intéressé. Ceux qui étaient montés l’an dernier avaient joué au moins deux tournois en Afrique du Sud liés à leur catégorie plus une invitation de la part de la ffgolf. Il y a eu aussi 25 joueurs qui ont fini ex æquo aux PQ3 des Cartes européennes. S’il y en avait eu un de moins, je rentrais dans tous les tournois. Là, comme ceux-ci n’ont pas pu entrer dans les premiers tournois du DP World Tour, ils se sont rabattus sur ceux de l’HotelPlanner Tour. Au détriment de ceux qui montaient de la troisième division… »
« Je trouve aussi un peu bizarre que l’HotelPlanner Tour organise ses six premiers tournois en double badge, ajoute-t-il, amer. Cela donne un très gros avantage à pas mal de joueurs. Si ces tournois étaient un peu mieux répartis dans la saison, on y ferait moins attention je pense. »
Un mois à La Réunion
Benjamin Kedochim a également été « victime » de son âge. À 30 ans, il n’a ainsi pas pu bénéficier des quelques invitations distribuées par la Fédération française de golf, privilégiant ici les jeunes joueurs ayant moins de trois ans chez les professionnels. Ce fut le ainsi cas pour Aymeric Laussot, Nathan Legendre ou encore Clément Charmasson.
L’intersaison a donc été longue pour Benjamin Kedochim. Presque cinq mois sans compétition. À quelques exceptions près. « La fin d’année 2024 a été assez intense, précise-t-il. Je n’ai pas trop ressenti le manque de jeu à ce moment-là. Je suis allé faire un pro-am au Maroc puis un autre en Afrique du Sud. Je suis ensuite rentré chez moi à La Réunion où j’ai disputé les Internationaux de France de double. Je suis resté une semaine de plus avant de revenir en France passer les fêtes. J’ai fait une grosse semaine de ski en janvier avec mes parents. Et je suis reparti à La Réunion mi-janvier en pensant pouvoir entrer dans au moins deux tournois en Afrique du Sud sur l’HotelPlanner Tour. Mais ça ne s’est pas fait. À l'arrivée, j’ai passé un mois à La Réunion en attendant de savoir si je pouvais entrer dans ces tournois. Tout ça en m’entraînant beaucoup, avec l’aide de mes sponsors (Winpharma, Formazot, C&S Golf Team). »
Il s’est également résolu à repartir sur l’Alps Tour, prenant le départ de deux tournois entre le 20 et le 26 mars organisés en Tunisie (Tunisian Golf Open et La Cigale Golf Open). Deux épreuves fortement perturbées par une météo très capricieuse qui a contraint à chaque fois les organisateurs à réduire le format de 54 à 36 trous.
« Je suis allé en Tunisie pour faire du jeu, explique Benjamin Kedochim. En janvier, j’avais vécu ma situation un peu comme une injustice. On a néanmoins avalé la pilule et me voilà maintenant dans le champ de l’UAE Challenge. Je suis impatient de démarrer… »
Son programme s’annonce particulièrement chargé. Surtout à partir du mois de mai où les dates en Europe vont s’enchaîner à un rythme très soutenu : 18 tournois prévus en 20 semaines (du 8 mai au 21 septembre). Une cadence qui n’effraie pas Benjamin Kedochim. Bien au contraire.
« Après les deux tournois aux Émirats arabes unis, on aura deux semaines de pause, énumère-t-il. J’irai ensuite jouer le championnat de France professionnel au Cabot Bordeaux (1er-3 mai). Après, de mai à août, il n’y a que deux semaines de break… Tout dépendra de la façon dont je démarre la saison. Mais je compte jouer un maximum de tournois. Je ne vais pas avoir vraiment le choix. Si j’en plante un sur les six premiers ou si je fais pas mal de top 10, il faudra alors peut-être réfléchir à une période de repos. »
« L’an passé, j’ai fait plusieurs fois huit ou neuf semaines de suite, continue-t-il. Cette cadence ne me fait pas peur. J’adore enchaîner. J’adore les compétitions, me retrouver sur les parcours… Je ne suis pas un fan des longues séances de practice, à taper des seaux de balles… Je suis un mec de parcours (rires). Alors oui, l’an passé, je jouais sur 54 trous. Cette année, c’est 72. Mais je ne pense pas que ça va me déranger plus que ça. »
Le DP World Tour en fin d’année ?
Au-delà de retrouver le rythme des tournois, du stress des compétitions et évidemment des résultats, Benjamin Kedochim s’est même lancé le défi fou de valider sa carte sur le DP World Tour en 2026.
« Même si je pars avec un petit désavantage, l’objectif est de monter sur le DPWT, confirme-t-il en guise de conclusion. Il faut faire beaucoup de top 10, beaucoup de top 5. Comme sur l’Alps Tour. L’an passé, j’ai fait huit top 4… C’est ce que j’aime dans le golf... Avoir le cœur qui bat, être dans les dernières parties… J’ai hâte de voir comment ça se passe. On va essayer de commencer la saison sur les chapeaux de roues. C’est pour cela que je veux enchaîner les tournois. »