Qualité du champ de joueurs, du parcours, de l’ambiance… Que ce soit de la part des meilleurs golfeurs de la planète ou de la presse étrangère, la réussite du tournoi olympiques messieurs, qui s’est achevé ce dimanche au Golf National, est saluée de toutes parts.

020_2165217680_edited.jpg
Salle comble au départ du 1 pour Rory McIlroy, dimanche lors du dernier tour du tournoi olympique messieurs. © David Cannon / Getty Images - AFP

« Volé la vedette ». Carrément. La tâche n’était pourtant pas facile, étant donné la qualité du champ de participants à l’épreuve masculine de golf des Jeux olympiques de Paris 2024. Pourtant, USA Today n’a pas hésité à coiffer de ce titre l’atmosphère qui a régné, de jeudi à dimanche, au Golf National. « Dès les premières heures du jour et par-delà deux interruptions de jeu dues aux orages (survenues lors du premier tour, NDLR), la foule était compacte et bruyante, produisant une atmosphère vivace, et des émotions que les golfeurs professionnels expérimentent rarement, et auxquelles ils ne s’attendaient certainement pas. »

Tout comme le reporter Gentry Estes, sur le site web du quotidien américain, la presse internationale dans son ensemble est forcément passée, la semaine dernière, par la case où il lui a fallu parler à ses lecteurs de l’ambiance indescriptible qui a régné sur l’Albatros pendant quatre jours. Et non seulement cette description était systématiquement élogieuse, mais elle était à l’unisson de celle faite par les joueurs.

Ainsi, Gentry Estes cite dans la suite immédiate de son article Rory McIlroy, à l’issue de sa découverte de l’atmosphère olympique parisienne à la fin de son premier tour : « Incroyable, c’était vraiment très surprenant, confiait le Nord-Irlandais. Il y a tellement d’événements dans toute la ville, que les gens viennent jusqu’ici pour nous voir jouer, c’était une atmosphère vraiment chouette. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais aujourd’hui, mais à coup sûr, ça a dépassé ces attentes. »

Le même Rory McIlroy, en zone mixte après le troisième tour, se plaisait même à donner quelques nuances différentes au drapeau pour lequel il jouait cette semaine, faisant virer le vert au bleu, et l’orange au rouge. « Je me sens français, cette semaine, lançait-il. J’ai eu beaucoup de "Allez Rory !" (en français dans le texte, NDLR) sur le parcours, c’était génial. »

Il n’a pas été le seul à frissonner. Golf Digest rapporte ainsi que Michael Phelps, légende de la natation mais fan absolu de golf, a eu la chair de poule, jeudi matin, lorsqu’il a passé un long moment sur le départ du 1 près des joueurs. « Lorsque Michael Phelps vous dit qu’un événement olympique lui a fait se dresser les poils des bras, vous pouvez le croire », note le reporter du magazine américain Coleman Bentley.

Lequel ne disposait visiblement pas de l’information selon laquelle le public n’avait pas accès au Golf National durant les journées de reconnaissance, en parlant de « foule clairsemée » pendant les parties d’entraînement. Mais peu importe puisque, narrant le premier tour, il corrigeait immédiatement cette vision : « Il y avait des questionnements en début de semaine à propos de l’appétit pour le golf olympique en France. […] Avec beaucoup d’autres épreuves au menu, beaucoup se demandaient simplement si le golf n’allait pas être perdu dans le tourbillon. Heureusement, cela ne pouvait pas être plus loin de la vérité jeudi, où les fans ont entouré les fairways de l’ancien site de Ryder Cup, avec Phelps parmi eux. »

Le Los Angeles Times salue également le public du Golf National, jusqu’à en faire, en quelques sortes, le 61e joueur du tournoi. « Même la foule était olympienne, avec une estimation de 30 000 spectateurs présents, plus que ce qu’attirent les tournois du PGA Tour. Mais ils encourageaient surtout leur pays, et non des individus, en agitant des drapeaux et en entonnant des chants, comme s’il s’agissait d’un match de foot et non un tournoi de golf », rapporte Kevin Baxter dans le quotidien californien. En ajoutant plus loin : « Le golf a rejoint le programme olympique en 2016, après 112 ans d’absence, mais peu des meilleurs joueurs mondiaux semblaient intéressés. Cela a changé. »

Ainsi Tommy Fleetwood, vice-champion olympique, soulignait également, avant le dernier tour, la qualité de l’affiche : « Vous regardez le leaderboard, c’est incroyable. C’est un leaderboard que vous voudriez voir aux Jeux olympiques, et c’est ce que le jeu mérite », soulignait le Britannique.

The Guardian, connaisseur quand il s’agit de golf, ne s’y trompe pas non plus, parlant du quatrième tour. « C’était probablement la meilleure journée de golf de la saison jusqu’à maintenant. […] Le CIO serait avisé de laisser cette discipline perpétuellement au Golf National. » Pas des paroles en l’air, de la part d’un quotidien anglais.

Qui cite ensuite Rory McIlroy : « Je pense toujours que la Ryder Cup est le plus beau tournoi que nous ayons dans notre jeu, et je pense que [le tournoi olympique] a le potentiel de figurer à ses côtés sur ce plan. Avec le mauvais spectacle qu’offre le jeu de golf ces temps-ci, vous regardez les deux compétitions qui sont sans doute les plus pures formes de compétition dans notre sport, nous n’y jouons pas pour de l’argent. Ça en dit beaucoup sur ce qui est important dans le sport. Je pense que tous les joueurs ont vécu une expérience incroyable cette semaine. » Rien à ajouter.