Perrine Delacour a terminé son tournoi olympique, ce samedi, avec une très belle carte de 66 (-6), en signant deux eagles sur le retour. Après sa partie, elle est revenue sur sa semaine, bouclée en 42e position, à +9.
Perrine, cette dernière journée vous redonne-t-elle le sourire ?
P.D. : Oui, ça fait du bien. Je me suis bien battue toute la journée. Avec mon caddie (Thomas Boulanger, NDLR), on a réussi à mettre les autres journées de côté, on fait un bon boulot. Ça fait un peu de baume au cœur pour finir ces Jeux qui ont été un peu compliqués au niveau du jeu. Mais par contre, ce que je retiens, c'est le soutien inconditionnel du public, qui a été là pendant les quatre jours. Ça n'a pas de prix. On n'est pas habituées à jouer avec autant de monde et autant de soutien, c'est vraiment hyper positif.
Avez-vous senti, dès le début de votre quatrième tour, que vous pouviez aller chercher la belle carte que vous avez faite ?
Non, je voulais juste avoir le bon état d’esprit avec mon caddie. Ça a été le truc principal. Après, ça s’est bien goupillé, je passe l’eau de justesse au 13, et je fais un super birdie derrière. De là, j'envoie un magnifique coup de bois 5 au 14 pour faire eagle, et j'ai un peu surfé sur la vague jusqu'à la fin du parcours. Je finis sur une belle note avec un eagle au 18, donc ça, c'est hyper positif.
Justement, racontez-nous ces derniers trous, avez-vous pu savourer ces derniers moments devant le public français ?
Oui, j'en ai profité un max. J'ai la chance d’avoir toute ma famille avec moi pour les JO, c’est vraiment sympa. J’ai des amis qui sont venus en plus de ça. Donc ça va être une bonne période à profiter et à savourer avec mes proches.
Vous parliez du soutien inconditionnel au public. Que vous a-t-il apporté pendant ce tournoi ?
Moi qui suis beaucoup dans le regard des autres, et ça m'a beaucoup aidée, parce que, qu’on soit en tête ou pas, en fait ils s'en fichent, ils sont juste là pour nous soutenir, et ils nous félicitent quoi qu'il arrive. Aujourd'hui, plein de fois, j’ai entendu des soutiens, des « Allez Perrine ! », et ça donne un boost énorme pour la confiance et le moral. C'est ce que je retiens.
Que retiendrez-vous de ces Jeux olympiques à la maison ? Était-ce la compétition la plus forte en émotion de votre carrière ?
Oui, ça restera pour moi la compétition la plus forte. J'ai eu la chance de taper le premier coup pour ouvrir le tournoi mercredi et ça, ça restera gravé dans ma mémoire, dans mon cœur. Ce sont des choses qui nous arrivent une fois dans une vie. Donc ça demande beaucoup d'énergie, parce qu'on n'est pas habituées à voir autant de public nous soutenir.
C'était dur de gérer ces émotions, justement ?
Je pense que oui, j'en ai laissé pas mal, surtout lors des trois premières journées. Et aujourd'hui, j'ai juste été moi-même avec le public, et en prenant la force du public de mon côté. À l'heure actuelle, je n'aurais aucun adjectif pour décrire ça, parce que c'est à chaud. Ce sont des émotions hyper intenses, donc pour l'instant, c'est un peu mélangé dans ma tête. Il y a certes de la frustration, un peu, au niveau du résultat. Mais il y a aussi beaucoup de joie. Ça va prendre du temps pour digérer, parce que ce sont des Jeux olympiques à la maison. Et après, il y a aussi une contre-performance, donc ça va prendre du temps, mais il y a plus de positif que de négatif.
Vous avez passé toute cette quinzaine olympique à Paris. Au-delà de votre tournoi, que retenez-vous de votre expérience olympique ?
Je suis super contente d'avoir enfin pu vivre mon expérience olympique à fond. J'ai profité du Village olympique, j'ai fait la cérémonie d'ouverture, et je ferai la cérémonie de clôture dimanche. C'est aussi sympa d'échanger avec d'autres athlètes tout au long de la quinzaine olympique. Ça m'a fait découvrir d'autres sports. C'est ça un peu aussi, le but des Jeux olympiques. Et puis, ça nous a fait aussi nous rappeler que la France est un très, très beau pays, dont je suis fière de porter les couleurs à l'heure actuelle.
Cela vous donne-t-il l’envie de revivre ça dans quatre ans ?
Oui, ça donne toujours envie. Après, quatre ans, c’est une longue attente, on ne sait pas de quoi l’avenir est fait. Donc déjà, je vais me poser. Il va falloir que je travaille beaucoup aussi, avec ma psy, afin que j'évite de retomber dans un surentraînement et dans un dans un burn-out, parce qu'on sait tous, en tant qu’athlètes, que ça peut arriver. La santé mentale pour moi est hyper importante, ça va déjà être une priorité pour moi.
Il y a des gens, pendant tous ces Jeux olympiques qui ont découvert le golf, que ce soit au Golf National ou à travers les écrans. Qu’avez-vous envie de leur dire ?
C'est un peu le but des Jeux Olympiques de découvrir d'autres sports. C'est comme ça que je le vois. Et ça m'a vraiment aidée cette semaine, parce que j'ai vu des gens qui ne jouent pas au golf au bord du terrain, et c'est sympa de les voir venir, essayer de comprendre, essayer d'apprendre. J’espère que, maintenant, ils feront la démarche, de leur côté, d’aller dans les clubs. Ça familiarise un peu le golf en France, et ça enlève l'image que beaucoup de gens peuvent avoir.