À quelques heures du tournoi olympique dames, le Golf National s’apprête à plonger de nouveau dans la « folie douce » de celle offerte pour les hommes durant quatre tours. On a hâte que ça (re)commence !
« Qu’elles prennent un maximum de plaisir. C’est un cadeau dans cette année si longue. Pouvoir profiter d’un aussi bel événement avec le public français, c’est une chose qui n’arrivera sûrement plus. Après, ce sont des grandes championnes, elles sauront quoi faire ! » Si Matthieu Pavon est passé à côté de son tournoi olympique homme (58e à +13), il n’a cessé de louer la ferveur du public présent en masse au Golf National entre le jeudi 1er et le dimanche 4 août. Avant de quitter la France pour rejoindre les Etats-Unis où il s’apprête à disputer les play-offs de la FedEx Cup (à partir du 15 août), il a toutefois voulu passer un message à ses deux compatriotes, Céline Boutier et Perrine Delacour, qui vont à leur tour goûter dès ce mercredi à l’atmosphère parfois « dingue » régnant autour de l’Albatros.
L’ambiance festive qui s’est emparée de ces Jeux olympiques de Paris 2024 a ainsi très vite pris ses quartiers sur le tracé de Saint-Quentin-en-Yvelines. Certes, jeudi, pour le premier tour des hommes, aux alentours de 9h00 pour assister au premier swing de Victor Perez, on se serait encore un peu cru dans un tournoi classique de golf, habitué à un environnement plus feutré. Mais très vite, le thermomètre s’est mis à grimper. Au sens propre comme au sens figuré. Si la jauge quotidienne autorisée de 30 000 personnes n’était pas atteinte ce jour-là (elle culminait à 60 000 par jour durant la Ryder Cup 2018, membres de l’organisation inclus), elle donnait clairement le ton, surtout quand les stars du golf mondial s’acheminaient toutes les onze minutes depuis la passerelle installée entre la tribune du 18 jusqu’à ce fameux tee du tour n°1, spot incontournable digne d’un stade de foot le soir de victoire.
Des Français sous le charme
À l’applaudimètre, les deux Français comptaient malgré tout quelques décibels d’avance sur les Scottie Scheffler, Xander Schauffele, Jon Rahm et autres Hideki Matsuyama. Seul Rory McIlroy, véritable chouchou international, pouvait à ce titre rivaliser. Mais que faire en termes d’émotions quand ce même public entonnait La Marseillaise pour accueillir juste un peu après midi un Matthieu Pavon sous le charme, et sous le choc comme il l’avouerait plus tard en zone mixte. « Jouer devant son public, sentir tout le monde me soutenir, être très heureux de me voir, c’est un truc de dingue et pour être franc, je n’étais pas préparé à ça », soufflait le Bordelais, vainqueur en janvier dernier sur le PGA Tour, à Torrey Pines (Californie). « Je ne sais pas si c’est seulement ça qui a permis que je joue mieux sur le retour parce que j’ai quand même sorti quelques bons coups mais cette ambiance m’a aidé, indéniablement », soulignait de son côté Victor Perez, auteur d’un 70 (-1) pour lancer son tournoi.
Cette tendance complètement folle, cette bonne humeur communicative, allait se poursuivre crescendo jusqu’à dimanche, dans un Golf National chauffé à blanc, auréolé tout au long des 18 trous par d’innombrables drapeaux bleu-blanc-rouge, mais aussi ceux des nations majeures du golf, de l’Irlande, des États-Unis, du Japon, de la Corée du Sud ou encore l’Union Jack de la Grande-Bretagne. D’abord en raison du magistral mano à mano offert par les meilleurs joueurs du monde en haut du leadeboard, Jon Rahm en tête, un temps en tête avec quatre coups d’avance sur la meute. Et aussi à cause (ou grâce, c’est selon) à l’incroyable « remontada » proposée par ce même Victor Perez, porté par tout un peuple du 1 au 18. Le Tarbais, auteur d’un 63 (-8) sans bogey – son meilleur résultat jamais réalisé au Golf National, Open de France compris – finissait à la quatrième place, à une longueur derrière le japonais Matsuyama, médaille de bronze, mais devant quelques très grosses pointures telles Rory McIlroy, Jon Rahm ou encore Xander Schauffele.
« Je pense que les gens vont probablement sur Internet, voient que le golf est au programme et décident d’acheter des billets et viennent ici pour le regarder, concluait Victor Perez, seul quatrième au pied du podium. C’est évidemment assez divertissant, et je pense que Paris et le Golf National ont fait un excellent travail en nous accueillant et en organisant l’événement. C’est un lieu tellement emblématique depuis la Ryder Cup 2018 que je pense que tout le monde a pu voir sous une forme ou une autre les moments forts ou au moins le putt gagnant. C’était une semaine formidable. Une semaine XXL ! »
Pour ceux qui auront la chance d’être de nouveau au Golf National cette semaine pour les dames, la fête sera, à n’en pas douter, totale. Et si Céline Boutier avait la bonne idée de se frayer un chemin vers la médaille, l’or si possible, on pourrait carrément basculer dans l’irréel. Allez, chiche !