De nouveau étincelant sur la fin de parcours, Victor Perez a signé un 67 (-4), pour se placer en lisière du top 10, à -5 total. La journée a été compliquée pour Matthieu Pavon, qui pointe à +4.
Il n’y avait plus beaucoup de place, aux alentours de 16 h, ce vendredi, sur les pentes engazonnées qui entourent le green du 18. Le mercure a beau avoir reculé de quelques graduations par rapport à la veille, l’atmosphère n’a pas suivi le même chemin. Et le putt rentré par Victor Perez pour un troisième birdie consécutif, C.T. Pan ayant joué le rôle de chauffeur de salle en faisant ficelle à 20 m quelques secondes plus tôt, n’a rien arrangé à l’affaire. Les bras et les drapeaux tricolores se sont levés à l’unisson, des notes de la Marseillaise ont retenti, saluant une performance qui permet au meilleur Tricolore des deux premières journées de pointer à -5 total, en 13e position du tournoi olympique messieurs.
Le schéma de partie s’est, en réalité, à peu près répété pour Victor Perez entre le premier et le deuxième tour. Comme lors de l’entame de jeudi, le moteur du Tarbais a émis quelques toussotements matinaux, à l’image d’un bogey rageant sur le par 5 du 3, alors qu’il avait atteint le bunker bordant le green en deux. Là encore, sa première réaction s’est faite par un birdie au 5, avant de concéder, comme la veille, un bogey sur le délicat trou n° 7.
Peut-être que le déclic de la journée s’est situé au 9 où, en deux à hauteur du green sur ce par 5, il se trouvait malgré tout nettement sur la partie gauche, dans un rough collant. « Quand on est arrivés avec James [Erkenbeck, son caddie], on s’est dit que si on faisait le par, on serait très contents », livre le Français. Leur humeur a dû être encore meilleure, puisque Victor Perez sortait alors une approche de grande classe, pour convertir l’occasion de birdie derrière. Il mettait un deuxième coup de lame dès de trou suivant, passant sous le par pour la première fois de la journée.
Le score ne s’en ressentait pas encore, mais le feu couvait. Dès le par 3 du 11, une nouvelle occasion franche de birdie passait de très peu à côté. Le Tarbais se mettait également en position favorable au 13 et au 15, mais sans trouver la cible. Or donc, sur les trois derniers, les braises ont fini par prendre. D’abord par un coup de fer déposé à hauteur au 16, pour faire birdie et passer à -3 pour le tournoi. Ensuite au 17, où il se trouvait à la distance idéale pour aller chercher le drapeau au fond du green d’un coup de fer 7, et faire de nouveau birdie (le deuxième sur ce trou en deux jours).
Au 18, après avoir encore une fois raccourci la distance de ce long par 4 en tapant un drive limpide, il faisait face à un drapeau dans une position très similaire à celle qui avait vu Guido Migliozzi taper un coup splendide, en 2022, pour s’imposer à l’Open de France. Et qui était le partenaire de jeu de l’Italien, ce jour-là ? Un certain Perez, Victor. « Son coup, c’était exactement le même schéma que le mien », sourit le joueur tricolore. Surtout, c’est le résultat qui compte : birdie pour le Transalpin à l’époque, et birdie pour Perez, ce vendredi.
Victor Perez, joueur de l'équipe de France olympique de golf
Le sort de Victor Perez sur le dernier trou a sans doute été envié par beaucoup de monde, à commencer par le Japonais Hideki Matsuyama. Le leader seul après la première journée était bien parti pour le rester à l’issue de la deuxième, mais une mise en jeu dans les hautes herbes puis une balle dans l’eau après son recentrage lui ont coûté un double bogey. À -11 total, six coups devant Perez, il doit donc partager la tête avec le Britannique Tommy Fleetwood, et avec le meilleur joueur mondial de ces deux derniers mois et tenant du titre olympique, l’Américain Xander Schauffele.
Pour Matthieu Pavon, tout aussi soutenu que son compère Perez par le public tricolore, la journée a été moins belle. À ses six bogeys du jour (trois sur l’aller et trois sur le retour), il n’a pu répondre que par deux birdies, au 9 et au 13. Avec ce 75 (+4), le Bordelais pointe désormais au 57e rang, à +4. Dans ce tournoi sans cut, il aura encore deux journées pour tenter, comme il le dit lui-même, de « battre le parcours ».
« Il n’y a pas grand-chose à dire, à part que c’était mauvais dans l’ensemble, analysait le n° 1 français à l’issue de sa partie. Je n’ai pas trouvé mon rythme, je n’avais pas les bons coups de fer, pas les bons chips, pas les bons putts… juste une mauvaise journée. Les supporters sont au top, c’est presque moi qui me sens mal à l’aise de livrer une piètre performance, mais ça fait partie du jeu, c’est comme ça. »