Victor Perez a livré une journée de golf exceptionnelle, ce dimanche au Golf National, signant un 63 (-8) en jouant -6 au retour, devant une foule en délire. Parti de la 13e place, il a échoué pour un seul petit coup dans la course aux médailles, qui reviennent à Scottie Scheffler, nouveau champion olympique, Tommy Fleetwood et Hideki Matsuyama. Mais quelle folle et belle semaine !

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Victor Perez, à la sortie du green du 18, salue une foule dont il a fait chavirer le cœur durant toute cette semaine olympique. © John MacDougall / AFP

De l’attente, on est passé à l’enthousiasme. De l’enthousiasme à l’espoir. De l’espoir à la folie. De la folie à la fusion. De la fusion, on est retourné à l’attente, celle des joueurs encore sur le parcours, dont la destinée allait être liée à celle du tournoi olympique messieurs 2024. Et à l’issue de cette attente, on en est arrivé au bonheur et à la fierté de voir un Français 4e d’un tournoi du plus haut niveau. Cette fois, pour très longtemps. Dès années. Des décennies.

Longtemps, en effet, les mémoires des passionnés de golf français (et sans doute pas que) se rappelleront de cette dernière journée, au Golf National, et du coup de chauffe de Victor Perez, sur le retour, qui a fait du Tricolore un participant à la course aux médailles. Course dont il a finalement pris la 4e place, en ayant tout donné des émotions uniques aux supporters français.

Parti sans avoir à se poser la moindre question, Victor Perez a tout de suite été dans le rythme, tout en ne trouvant pas immédiatement la concrétisation de ses bons coups de golf. Une superbe sortie du rough de gauche au 6 lui donnait tout de même un premier birdie, avant qu’un chip de qualité depuis la droite du green du 9 ne lui en octroie un deuxième.

Comme les jours précédents, Victor Perez a donné à ce moment-là le sentiment que le feu couvait en lui, et pouvait allumer les braises à tout moment. Cette fois, le brasier a été biblique, et a mis le public français en fusion. Tout a commencé par un solide birdie au 12, suivi d’un bon putt rentré au 13 pour le même résultat. Mais le point d’ébullition a été atteint au 14. D’un coup de fer 3 magistral, Victor Perez s’est mis en deux à moins de trois mètres d’un drapeau caché au fond à gauche sur le green de ce par 5, puis a rentré l’eagle dans la foulée.

Désormais à -14 pour le tournoi, il devenait d’un seul coup une menace pour tout le peloton de tête, au sein duquel des paires de genoux commençaient à claquer, à l’image de Jon Rahm ou Rory McIlroy. Perez, lui, poursuivait son festival : birdie au 15 en négociant parfaitement un putt droite-gauche en descente, puis birdie au 16, grâce à un coup de fer impeccable.

Désormais sur un nuage, à -8 pour la journée et calé dans le top 5, Victor Perez voyait sa balle frôler de quelques millimètres le godet au 17, sur un putt où le Tarbais n’a absolument rien eu à se reprocher, tant la qualité du coup aurait pu (dû ?) lui permettre de le rentrer. Mais force est de constater que ce petit coup manquant a fini par peser lourd. Car après un par au 18, scellant son 63 (-8) à un coup du record du parcours, Victor Perez postait le total de -16 pour le tournoi. Et il s’est trouvé trois joueurs pour parvenir à finir plus bas que lui.

En effet, si le Tarbais a été celui qui a fait retentir les plus grosses clameurs, il n’a pas été le seul à allumer du vert sur le retour de l’Albatros. Ainsi Scottie Scheffler, le n° 1 mondial, n’a fait que des birdies entre le 14 et le 17 inclus. Impressionnant, surtout lorsque l’on sait qu’il en avait déjà fait cinq avant.

Avec ce record du parcours égalé (62, -9), et un score de -19, le Texan succède à son compatriote Xander Schauffele au palmarès, devenant le troisième champion olympique de golf du XXIe siècle. Le dernier à l’inquiéter a été le Britannique Tommy Fleetwood, qui aurait pu envoyer le tournoi en play-off en rentrant un chip au 18, mais qui récolte la médaille d’argent. Très solide également ont été les nerfs d’Hideki Matsuyama, mari d’avoir échoué dans sa quête de métal au Japon il y a trois ans, et médaillé de bronze à -17, un coup devant Victor Perez. Le point final d’un tournoi olympique qui est incontestablement entré par la grande porte dans l’histoire du golf. Et pas que français.