Six joueuses amateurs françaises ont reçu une invitation pour disputer l’open national, à partir de jeudi à Deauville. Toutes espèrent, déjà, être en mesure de jouer les premiers rôles.
Prendre de l’expérience ? Oui. Se familiariser avec l’atmosphère d’un tournoi professionnel ? Assurément. Apprendre auprès des meilleures ? Certes. C’est tout ? Négatif. Les joueuses amateurs invitées à disputer le Lacoste Ladies Open de France arrivent avec le même objectif qu’à chaque tournoi auquel elles participent : gagner. Du moins, tout faire pour.
Au total, sept joueuses amateurs ont été invitées à disputer l’open national, de jeudi à samedi à Deauville. La joueuse belge Savannah De Bock, championne d’Europe dames en juillet à Saint-Germain, et la Racingwoman Chloé Salort, qui affiche 23 ans au compteur et projette de rejoindre le circuit professionnel en fin de saison, font toutes les deux figures d’exception. Car pour le reste, toutes sont des joueuses françaises de 17 ans et moins, et qui faisaient partie de l’équipe de France Girls devenue championne d’Europe il y a deux mois. Et parmi ces cinq-là, Constance Fouillet et Vairana Heck ont également défendu les couleurs nationales lors des Mondiaux en France, il y a trois semaines.
« Si elles sont là, c’est qu’elles ont leur place »
Pour autant, leur venue dans le Calvados n’est nullement à envisager uniquement comme une récompense pour leurs belles performances sous le maillot bleu. Reconnaissance, séances de practice, échanges avec la responsable de la filière féminine Gwladys Nocera, présente sur place… Le travail de préparation ne dévie pas des habitudes des grands tournois amateurs. D’autant, comme l’observe l’ancienne n°1 française, qu’elles sont « habituées maintenant à jouer des tournois pros, et que dans l’approche de l’événement, elles ne sont pas plus stressées que d’ordinaire. »
Le principe qui a présidé à leur invitation est le même que celui qui prévaut quand il s’agit de constituer les équipes de France amateurs : « Si elles sont là, c’est qu’on considère qu’elles ont leur place », campe Gwladys Nocera. Comprendre : leur place pour jouer les premiers rôles. Il y a trois semaines, Nastasia Nadaud en a apporté une première démonstration, en s’adjugeant un tournoi du Letas, la deuxième division du Ladies European Tour (LET). « Il faut considérer ce tournoi comme les autres, livre celle qui a remporté le German Girls cette saison. Le champ est plus relevé, c’est sûr. Mais ça reste un parcours de golf, avec 18 trous à faire chaque jour. Peu importe la concurrence, si tu joues bien en amateur et que tu joues bien chez les pros, tu peux te faire ta place. »
« On va pouvoir se comparer à Céline Boutier »
Toutes n’en sont pas à leur première apparition sur le LET, ni même à leur première apparition au Lacoste Ladies Open de France. La saison dernière, Vairana Heck et Inès Archer (ainsi que Maylis Lamoure, absente cette semaine pour cause d’épreuves de baccalauréat) avaient déjà bénéficié d’une invitation pour disputer l’open national au Médoc, Archer franchissant le cut pour une 54e place finale. Au mois de mai dernier, Vairana Heck, Nastasia Nadaud et Constance Fouillet étaient engagées au Jabra Ladies Open, à Evian. À la clé, pour Fouillet, une 13e place.
« On a l’opportunité de jouer le même parcours que Céline Boutier, on va pouvoir se comparer à elle, relève-t-elle. Après avoir vu les meilleures joueuses mondiales amateurs, on va pouvoir jouer avec des joueuses parmi les meilleures mondiales professionnelles. Si jamais on se retrouve en dernière partie avec Céline et le public, ça serait génial. En tout cas, c’est l’objectif. »
Et puis pour d’autres, l’expérience est une grande première. Carla de Troia, 16 ans, va participer, cette semaine, à son premier tournoi sur la première division continentale. « C’est une opportunité géniale, sourit-elle. Je sais que les trois filles qui étaient allées au Médoc l’année dernière avaient beaucoup appris. J’essaie de ne pas être nerveuse pour le tournoi, et de simplement profiter d’être là. »
En effet, même minimes, des différences existent forcément entre les gros tournois amateurs et la sphère professionnelle. « Ce n’est pas la même ambiance, pas la même mentalité, éclaire Nastasia Nadaud. Mais j’ai du mal à mettre des mots dessus. Et puis l’important, c’est de rester soi-même, que ce soit chez les amateurs ou sur le LET. »