Après une remarquable année 2023 forte de quatre succès sur le LPGA Tour, dont un triomphe à Évian, 2024 n’a pas été aussi fastueuse malgré de solides références. La saison 2025 qui débute cette semaine en Floride doit être pour la Française celle du retour en grâce.

Céline Boutier n'avait pas disputé le tournoi d'ouverture l'année dernière. © Michael Reaves / Getty Images - AFP

C’est l’heure de la rentrée des classes pour Céline Boutier. La Française installée à Dallas (Texas) lance sa saison 2025 sur le LPGA Tour ce jeudi du côté d'Orlando (Floride) à l'occasion du Hilton Grand Vacations Tournament of Champions. Un tournoi d’une dotation de 2 millions de dollars avec un champ très réduit puisque seules 32 joueuses sont au départ. Elles ont pour point commun d’avoir toutes gagné sur le circuit américain lors des deux précédentes saisons. 

Arrivée sur place ce lundi 27 janvier, la Francilienne va ainsi pouvoir jauger à la fois sa forme physique du moment et son niveau de jeu, elle qui a repris le chemin de l’entraînement le 31 décembre dernier. « C’est un tournoi de mise en route, qui te permet de voir où tu en es, souligne l’actuelle n° 9 mondiale. C’est un tournoi qui n’est pas aussi stressant que les autres, notamment ceux à champ complet. Il n’y a pas cut non plus. Mais on joue sur un super parcours (Lake Nona Golf & Country Club), c’est donc un bon moyen d’évaluer son jeu et de voir où on en est vraiment. Personnellement, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Il a fait quand même très froid à Dallas ces dernières semaines… On va bien voir. »

« Il me manque encore un petit peu de jeu, poursuit-elle. J’ai eu toutefois un peu plus de temps pour me remettre à niveau par rapport à 2024. Je me sens mieux par rapport à ça, mais le golf est tellement imprévisible que je ne sais pas du tout ce que tout ça va donner. On gérera sur le moment… Tous les compartiments du jeu avaient besoin d’un peu plus d’attention. Quand on revient après un petit break comme ça, il y a toujours un peu de travail à faire, pour se remettre à niveau. J’ai peut-être un peu plus mis l’accent sur le long jeu, où j’avais quelques problèmes techniques à régler, et peut-être aussi sur le putting. »

Elle n’a plus disputé le moindre tournoi officiel depuis le 15 décembre et cette très belle 5e place obtenue à Naples (Floride) en compagnie de Matthieu Pavon, au Grant Thornton Invitational. Un rendez-vous mixte auquel la golfeuse avait déjà pris part en 2023, en binôme avec l’Américain Harris English. Une « super expérience » selon la principale intéressée, qui a pu constater que son partenaire n’était clairement pas venu pour faire de la figuration.

« On a formé une belle équipe, avoue-t-elle. J’ai été très contente de partager cette semaine avec Matthieu. J’ai vraiment été impressionnée par son jeu, son approche, je l’ai trouvé super ouvert… En fait, cela s’est super bien passé, mieux que je ne le pensais… Matthieu a super bien joué, il a rentré des gros putts. On se connaissait un peu avec les Jeux olympiques, mais pas tant que ça finalement. On a vraiment fait connaissance à ce moment-là, et c’était top. »

La Francilienne s’est ensuite accordé deux semaines de repos, passant plusieurs jours en France auprès de sa famille et en s’offrant également un safari au Kenya. Une expérience inoubliable. « C’était une première pour moi, précise-t-elle. J’y suis restée une semaine. J’ai pu voir toutes espèces possibles, sauf le rhinocéros, qui ne vit pas par là-bas. C’était super sympa… J’ai fait un break de quinze jours sans toucher les clubs. Au Kenya, je n’ai pas pensé du tout au golf. Le dépaysement était complet. Mais une fois que je suis rentrée en France, sur les derniers jours, j’étais contente de revenir à Dallas et de recommencer l’entraînement. »

Je suis un peu déçue de ma performance de façon générale dans les tournois du Grand Chelem.

Quand elle effectue son bilan de la saison 2024 sur le LPGA Tour, où elle n’a remporté aucun tournoi en 24 sorties mais où elle n’a manqué que deux cuts en tout et pour tout, l’exigence du haut niveau refait très vite surface. Si son début d’année n’a guère été concluant – un seul top 5 en 19 tournois – le dernier trimestre a été en revanche très solide avec trois top 10 et deux top 12.

« Ce fut une saison assez particulière : je n’ai pas performé durant la première partie de saison, regrette-t-elle. J’ai mis beaucoup de temps à trouver mon jeu. Je suis aussi un peu déçue de ma performance de façon générale dans les tournois du Grand Chelem. Mais cela reste quand même assez satisfaisant. J’ai su rester patiente et retrouver mon jeu lors de la deuxième partie de la saison, en me mettant en position pour la gagne (Ndlr, 2e au Ladies BMW Championship le 20 octobre). J’espère juste continuer sur cette lancée et performer dès les premiers tournois de 2025. Histoire d’entrer dans une bonne spirale. »

Quelques incursions sur le LET

Bredouille sur le LPGA Tour, elle s’est toutefois imposée en Chine le 6 octobre sur le Ladies European Tour (LET), durant cette période de « renaissance » justement, dans un tournoi très relevé : l’Aramco Team Series Shenzhen. Sa sixième victoire sur ce circuit depuis la première en 2017, au Sanya Ladies Open

« Cela m’a fait beaucoup de bien au moral. Voir que mon jeu revenait à niveau, ça m’a fait super plaisir, se souvient-elle. Cela m’a donné pas mal de confiance pour les tournois qui sont arrivés ensuite… À ce titre, il y a de grandes chances pour que l’on me revoie sur le circuit européen en 2025. Mais je ne sais pas encore quand. J’irai normalement défendre mon titre en Chine par exemple (Ndlr, prévu du 6 au 8 novembre). Le Lacoste Ladies Open de France ? On verra. C’est encore assez loin. Tout ça sera programme en fonction de mon état de forme et des tournois qui me correspondent le mieux. »

J’ai juste envie de me mettre en position le plus souvent possible et après, si j’ai l’opportunité d’être en dernière partie le dimanche, pour la gagne, j’espère convertir tout ça.

Évidemment, quand on lui demande quels vont être ses objectifs en 2025, la réponse fuse quasi instantanément. La Française, âgée de 31 ans, veut de nouveau goûter à la victoire.  « J’aimerais d’abord me focaliser sur mon jeu et ce que je peux améliorer afin de me permettre de réaliser ce que je veux atteindre pendant les tournois, conclut-elle. Gagner, ce serait bien sûr l’idéal. J’ai juste envie de me mettre en position le plus souvent possible et après, si j’ai l’opportunité d’être en dernière partie le dimanche, pour la gagne, j’espère convertir tout ça. »

Dès le premier trimestre ? C’est tout ce qu’on lui souhaite. Après Orlando cette semaine, on la verra du 6 au 9 février à Bradenton, toujours en Floride, pour la Founders Cup (1,7 million de dollars de dotation). Avant de participer à la mini-tournée de début de saison en Asie, qui la mènera d’abord en Thaïlande (20-23 février), puis à Singapour (27 février-2 mars) et enfin en Chine (6-9 mars).