Episode 13. Deux fois quatrième, un top 20, dix tours sur onze sous le par… Le début de saison de l’actuelle 22e joueuse mondiale est très encourageant. Mais perfectionniste, Céline Boutier veut aller plus loin encore. Comme frapper un grand coup en Majeur !

Céline Boutier a atteint le 31 janvier dernier le meilleur classement mondial de sa carrière : 21e © DOUGLAS P. DEFELICE / GETTY IMAGES - AFP

Visa, permis de travail

« Pendant la trêve hivernale, je suis revenue en France quelques semaines, jusqu’à Noël plus précisément. Ensuite, je suis partie en vacances une semaine au Mexique avant de rentrer à Dallas (Texas) pour reprendre l’entraînement début janvier. On a commencé assez tôt la saison. Bref, juste après le Nouvel An, je m’y suis remise sérieusement… » 

« J’ai envisagé de revenir en France à l’issue des trois premiers tournois de la saison 2022 mais c’est vrai que j’ai préféré finalement rester à Dallas. On bénéficie ici d’une bonne météo et j’en profite. J’ai dû aussi régler quelques questions administratives, comme mon visa par exemple ou renouveler mon permis (de travail). C’est donc quelque part un peu plus pratique pour moi si je reste aux Etats-Unis. »

Je veux encore essayer de gagner cette saison.

Des stats très solides

« La semaine passée (7-13 février), mon programme a été plus léger. Je ne me suis pas trop entraînée. Mais là, cette semaine, et celle d’après, je vais m’y remettre à fond afin d’être prêt pour la mini-tournée en Asie (Ndlr, Singapour et Thaïlande entre le 3 et le 13 mars). En me focalisant en priorité sur le petit jeu et en enfonçant encore un peu plus le clou sur le long jeu (Ndlr, 78,28 % en greens pris en régulation, 4e sur le LPGA pour le moment) et le putting (Ndlr, 47 birdies en 3 tournois, 2e sur le LPGA Tour). Je dois continuer sur ma lancée et essayer de me faire surtout confiance en tournoi. Notamment au niveau mental. C’est aussi là-dessus que je me dois un peu plus encore de me préparer. Afin de me donner une chance supplémentaire pour la gagne. » 

« Je suis contente de mon début de saison mais je sais aussi qu’une saison, c’est long. Mon objectif en 2022, c’est d’être régulière toute l’année, et pas seulement sur plusieurs semaines (Ndlr, 4e au Tournament of Champions, 4e au Gainbridge LPGA, 20e au LPGA Drive on Championship). Mon objectif n’est pas de finir à chaque fois quatrième ! Je veux encore essayer de gagner cette saison. J’ai donc encore une longue route à faire. »

Bosser le petit jeu

« Mon jeu est plutôt pas mal en ce moment, même s’il y a encore quelques petits points à améliorer. A ce titre, je pense avoir encore une marge de progression sur mon petit jeu. Je trouve qu’il n’a pas été assez performant ces dernières semaines. Et cela m’a coûté quelques points ici et là. Dans le cas contraire, ça aurait pu faire la différence. » 

« Sur les premiers tournois, je pense que je n’ai pas été très loin de la victoire, notamment à Boca (Floride) pour le Gainbridge LPGA (27-30 janvier). J’étais en dernière partie avec Lydia (Ko) qui a été hyper solide. J’ai essayé de donner mon maximum mais même quand elle faisait des erreurs, elle réussissait à signer des pars. Non, franchement, elle était au-dessus. »

« Pour 2022, j’aimerais mettre un peu plus l’accent sur les Majeurs. De manière générale, j’aimerais me mettre plus en position de gagner, un peu plus encore dans un tournoi du Grand Chelem. C’est vraiment ce qui me manque… Sur les cinq au programme cette année, je ne connais pas les parcours de l’US Open, du PGA Championship et du British. C’est donc un peu délicat de se projeter. Mais sur les deux autres (Rancho Mirage et Amundi Evian Championship), j’ai quand même de meilleures chances à Evian. Après, Palm Springs (Ndlr, Chevron Championship, ex-ANA Inspiration, prévu du 31 mars au 3 avril), comme c’est la dernière année sur ce parcours, j’aimerais bien briller. C’est un endroit assez spécial, le cadre est incroyable. Il y a beaucoup de traditions comme ce plongeon dans le bassin du 18 (Ndlr, le Poppie’s Pond)… Quand on marche sur ce même trou du 18 et que l’on admire toutes les plaques (des anciennes vainqueurs) sur le côté... En tant que joueuse, on a vraiment envie de voir son nom sur cette liste. C’est un peu triste de partir mais quand on voit ce qu’amène le nouveau sponsor, on ne peut pas trop se plaindre (Ndlr, 5 millions de dollars de dotation contre 3,1 millions en 2021). »

Impressionnante Pauline Roussin-Bouchard

« Jouer sur le Ladies European Tour cette année ? Comme je l’ai dit, la saison est assez longue et je n’ai pas encore arrêté définitivement mon programme. Je me focalise pour l’instant sur la première partie de la saison et je ne vois pas de créneau pour prendre part à un tournoi du LET. En fait, celui qui m’attire le plus c’est évidemment le Lacoste Open de France (Ndlr, elle est tenante du titre). Il déménage cette année à Deauville (Calvados), un parcours que je ne connais pas du tout. Au Médoc, j’avais de bons souvenirs mais ça ne me déplait pas qu’on revienne un peu plus près de la Région Parisienne, étant moi-même de cette région. Deauville, c’est un endroit assez sympa (15-17 septembre 2022)… Mais franchement, je suis assez ouverte. Cela ne me déplairait pas non plus de repartir un jour au Pays basque, du côté de Chantaco qui a reçu longtemps l’Open de France. » 

« J’ai joué avec Pauline (Roussin-Bouchard) le dernier tour du LPGA Drive on Championship (Ndlr, remporté par l’Irlandaise Leona Maguire). Je suis assez impressionnée par son jeu. Je ne m’attendais pas à la voir jouer aussi long. Elle a un jeu super solide, un très bon putting. Elle est à l’aise, nullement impressionnée par l’environnement, par le Tour en lui-même. Elle n’aura selon moi aucun problème pour s’adapter. Je la vois aussi performer assez rapidement. Je pense qu’il n’y a aura pas de problème à ce niveau-là. On est cinq cette année sur le LPGA (avec Perrine DelacourCéline Herbin et Agathe Laisné), et cela ne peut qu’encourager les autres Françaises à venir nous rejoindre. C’est quelque chose de très positif. Surtout si on commence à enchaîner les bons résultats. »