En terminant troisième de la finale des Cartes, ce mardi dans l'Alabama, Pauline Roussin-Bouchard s'est offert le droit de jouer à nouveau sur le LPGA Tour. Mais d'autres tournois de golf, et même d'autres compétitions sportives, sont à son programme en 2025.

« I'm smilin' in the rain, just smilin' in the rain... » © Epson Tour

La troisième place des Q-Series, décrochée ce mardi au RTJ Golf Trail à Mobile, a amplement suffi à son bonheur. Avec des cartes de 68, 68, 68, 64 et 71 étalées sur six jours au lieu de cinq, Pauline Roussin-Bouchard est repartie de l'Alabama avec sa carte du LPGA Tour, récupérant le sésame perdu fin 2023 à l'issue de sa deuxième saison au sein de l'élite mondiale. « C'est très bien », juge-t-elle. « C'est une petite victoire personnelle car j'ai récupéré mon droit de jeu, mais ce que je retiens surtout, c'est que j'ai réussi à faire la même chose que ces huit dernières semaines. »

Après une fin de saison sur le Ladies European Tour marquée par trois podiums, un top 10 et un top 15, et conclue à la 4e place de l'ordre du mérite, la native de Montélimar peut en effet s'avouer satisfaite de son automne, pris dans sa globalité. « J'ai trouvé ma dynamique, ce qui constitue l'essence de ma performance, et j'ai juste continué à renforcer ça. Ma base est très solide maintenant, et quoi qu'il se passe sur un parcours, je connais mes valeurs, et elles ne sont pas affectées par le golf. Ça me donne un peu plus de légèreté et de lucidité. Ça a été le fruit de beaucoup de travail, mais c'était la seule manière de pouvoir récupérer ma carte du LPGA Tour », explique-t-elle.

Malgré l'apparente facilité avec laquelle la Française de 24 ans a rempli son dernier objectif de l'année - avec un total de -19 sur cinq tours, elle a fini avec quatorze coups de marge sur les premières « recalées » - la semaine a toutefois été éprouvante. « Avec mon caddie, on a commencé la préparation de ces Cartes le mercredi de la semaine d'avant, donc au total ça a duré deux semaines non stop », précise-t-elle. Une suspension du jeu après quelques trous lors de la dernière journée, le lundi, l'a même obligée à retourner au travail un jour de plus : « Les 16 derniers trous, le mardi, ont été très longs... », confesse-t-elle.

Pour rester dans sa bulle et se détacher du résultat, Pauline Roussin-Bouchard a eu recours à une méthode radicale : « Je n'ai pas ouvert le leaderboard de toute la semaine ! Je n'ai rien ouvert, je n'ai même pas regardé le compte du LPGA Tour sur Instagram puisque je ne le suis plus, donc je n'avais aucun retour. Et c'était parfait ! J'ai juste eu des petits messages d'encouragement et de félicitations de mon équipe et de mes amis, et ça me suffisait. Ils ne m'ont pas donné les scores, mais je savais quand même que j'étais en haut du classement. »

LPGA Tour, LET et... HYROX

Sa carte américaine de retour dans sa poche, quels choix la joueuse, qui a évolué principalement sur le circuit européen cette année, va-t-elle faire en 2025 ? « Je ferai le minimum de tournois requis sur le LPGA Tour l'an prochain, par rapport à ce que demandent les marques avec lesquelles je suis en contrat. Soit environ 18 épreuves, en incluant les Majeurs », pose-t-elle d'emblée. « Je me laisse le droit de faire mon calendrier comme je l'entends, de manière intelligente évidemment, c'est-à-dire en prenant en compte les déplacements et les dates.  Mais c'est moi qui définis ma dynamique, et je pense que je m'offrirai le luxe de faire ce que je veux, où je veux. Ne pas aller faire un tournoi sympa en Europe tel que le Scandinavian Mixed, parce que j'ai peur de ne pas marquer des points sur le LPGA Tour, ça m'est arrivé les saisons précédentes, mais c'est fini. J'ai envie, je fais ! » appuie-t-elle dans un grand éclat de rire.

D'autres priorités, d'autres envies animent aujourd'hui l'ancienne n° 1 mondiale amateur. En termes de circuit, donc, mais pas que. « Je vais faire d'autres compétitions sportives l'an prochain : des semi-marathons, un marathon si j'arrive à le caler, et des HYROX », révèle-t-elle. En plein développement de part et d'autre de l'Atlantique, ces épreuves combinent 8 kilomètres de course à pied entrecoupées, à chaque kilomètre, d'ateliers d'entraînement fonctionnel. « Cent mètres de fentes avant avec 10 kilos sur le dos, ou 80 mètres de sled push avec 107 kilos dessus... À chaque kilomètre, tu as un défi de ce style. C'est un peu comme le crossfit, mais en plus cardio. Je m'entraîne à ça depuis quelques mois », explique-t-elle.

Ayant couru 75 kilomètres en vingt sessions en plus de ses journées au golf lors des deux dernières semaines (!!!), Pauline Roussin-Bouchard ne fait pas mystère de son goût pour l'effort physique. « Le sport, c'est le carburant que j'utilise pour être performante dans le golf. C'est ma façon de faire à moi. Je l'assume et je le pose sur la table ! » s'esclaffe-t-elle. Pour preuve : bien avant son retour sur les fairways, prévu début mars en Australie sur le LET, la première date cochée à son calendrier, le 19 janvier, est celle du semi-marathon d'Austin.

« Le LPGA, c'est par là. » © Epson Tour