Vingt-neuf ans après le succès d'Anne-Marie Palli dans la première édition du ShopRite LPGA Classic, Céline Boutier a rejoint sa compatriote au palmarès au terme d'une dernière journée « surréaliste ». Morceaux choisis de sa conférence de presse d'après-victoire.
Dans la foulée de son triomphe, Céline Boutier a répondu aux questions des journalistes durant une vingtaine de minutes. Voici quelques extraits en français de sa conférence de presse, que vous pouvez regarder dans la vidéo ci-dessous.
À voir aussi
Un dénouement surréaliste
« Ça a été une journée surréaliste. Au départ ce matin, j'avais quelques coups de retard, mais je savais que le parcours était accessible et que je devais scorer bas pour avoir une petite chance. Puis, en sortant du 18, j'avais vraiment le sentiment d'avoir tout donné, mais il restait encore quelques parties sur le parcours et je m'attendais à partir en play-off. Quand j'ai vu le dernier groupe arriver au 18, et Inbee Park puis Jin Young Ko manquer le birdie, je suis restée sous le choc. Je le suis d'ailleurs toujours un peu ! Mais honnêtement, ça a été un super tournoi. J'ai très bien joué du début à la fin, et je suis évidemment ravie de la façon dont il se termine. »
Pas d'attentes au départ
« Je ne sais pas vraiment dire à quoi je m'attendais en termes de résultat, car c'est déjà compliqué de s'occuper de soi-même, alors ne parlons même pas de s'occuper de ce que font les autres... Honnêtement, j'ai juste tâché de me concentrer sur moi pour envoyer le plus bas possible. Et quand j'ai réalisé que j'étais à -6 pour la journée après neuf trous, avec un putting très solide et un jeu bon en général, je savais qu'en continuant comme ça je pourrai me donner une chance. Mais franchement, je ne pensais pas que ça serait suffisant pour gagner. [...] Je n'imaginais pas qu'Inbee et Jin Young allaient manquer, j'étais sûre du contraire. Ça montre à quel points ces greens sont difficiles, et aussi que rien n'est joué jusqu'au dernier putt, surtout quand il y a de la pression. »
En bonne compagnie
« C'est difficile de décrire à chaud ce que ça représente [de rejoindre Patricia Meunier-Lebouc et Anne-Marie Palli à deux victoires en carrière sur le LPGA Tour, ndlr]. J'ai la chance de les connaître l'une et l'autre, et ce sont vraiment les personnes les plus adorables qui soient. Patricia a gagné un Majeur, donc je ne m'estime pas encore à ce niveau, mais c'est chouette de les rejoindre à deux succès. Nous sommes très peu de Françaises à jouer sur le circuit américain, donc je suis toujours super fière de représenter mon pays semaine après semaine, et j'espère que beaucoup d'autres joueuses nous rejoindront à l'avenir. »
Une année incroyable
« Ça a été une année dingue, vraiment. J'ai joué les Jeux olympiques, qui ont été une expérience extraordinaire, et après ça j'ai remporté la Solheim Cup sur le sol américain, ce qui était vraiment spécial. Ça m'a donné de l'énergie pour mon tournoi suivant, qui était le Lacoste Ladies Open de France, et que j'ai remporté. Et cela m'a apporté encore plus de confiance pour revenir aux États-Unis, donc réussir à couronner le tout en remportant mon deuxième succès sur le LPGA Tour, c'est juste incroyable ! C'est clair que je suis dans une bonne dynamique depuis quelques temps, et j'espère que ça va continuer jusqu'à la fin de la saison. »
Un jeu qui gagne en longueur
« Par le passé, j'ai dû combattre la tentation de taper plus fort pour rester au niveau des longues frappeuses. Mais je crois que chacun a une façon de jouer différente, et même on se finit inévitablement par se comparer aux autres, surtout quand elles sont meilleures que vous dans un domaine, il faut rester concentrée sur son propre jeu. Cela dit, j'ai gagné en distance ces douze ou dix-huit derniers mois, et ça m'a clairement aidé un peu. Et même beaucoup cette semaine, puisque j'ai réussi à attraper tous les par 5 en deux, ce qui ne m'arrive pas souvent ! Ce gain m'a aidée bien sûr, mais je sais que je ne serai jamais une cogneuse comme Maria Fassi, Patty Tavatanakit ou Bianca Pagdanganan. Et tant mieux si ça m'aide, mais je sais que ce n'est pas mon point fort, et donc pas ma priorité de travail. Je suis assez longue pour ne pas être en difficulté sur les par 5 et les longs par 4, mais je ne ressens pas la nécessité d'être capable de survoler tous les bunkers depuis le départ. Mon style de jeu, ce n'est pas de taper drive-wedge partout : je sais que ma force est ailleurs. »
