Lauréate de son premier Majeur il y a deux semaines et du Women’s Scottish Open la semaine passée, Céline Boutier s’est prêtée à l’exercice de la conférence de presse, à la veille de démarrer l’AIG Women’s Open, dernier Majeur de la saison. Extraits.

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Céline Boutier arrive à Walton Heath forte de deux victoires consécutives. © Warren Little / Getty Images - AFP

Vous venez de vivre deux semaines remarquables. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens bien. Je suis certes un peu fatiguée physiquement, mais j’essaie de récupérer et de me reposer au mieux avant jeudi.

Revenons deux semaines en arrière à Évian. Gagner votre premier Majeur dans votre pays a certainement été quelque chose d’incroyable pour vous…
Oui, c’est une chose que je rêvais de faire dans ma carrière. Gagner un Majeur à la maison est forcément une chose qui fait envie, et d’avoir pu le faire il y a deux semaines devant le public, ma famille et mes amis, c’est inoubliable.

Comme on le sait, vous avez enchaîné la semaine suivante avec le Women’s Scottish Open, et une autre victoire. C’est une performance très dure à accomplir. Pouvez-vous nous dire quel était votre état d’esprit la semaine passée, et de quelle manière vous avez réussi à faire ce doublé ?
J’ai essayé de me concentrer sur le repos pendant les premiers jours, et j’avais de bons souvenirs de ce tournoi et de ce parcours l’année dernière, car j’avais plutôt bien joué. Donc je me sentais plutôt confiante. Mon objectif principal était surtout d’enchaîner quelques bons tours, de rester concentrée sur ce que j’avais à faire, et ne pas trop penser à la semaine précédente et ce genre de choses. Après, le fait de se retrouver le dimanche avec une chance de jouer la gagne était un bonus.

Quelles sont vos impressions sur le parcours de cette semaine et sur la manière dont il pourrait convenir à votre jeu ?
Ce n’est vraiment pas ce à quoi je m’attendais, mais dans le bon sens. C’est un très bon parcours. Il est très long, très souple, je m’attendais à ce qu’il soit un peu plus ferme, il a dû pas mal pleuvoir ici. C’est un bon test. Il faut être très précise sur les mises en jeu, mais aussi sur les attaques de green, car on doit taper des longues cannes. Pour scorer bas ici, il faut vraiment bien jouer.

Gagner votre troisième tournoi d’affilée sera compliqué, mais est-ce que cette perspective vous pousse ?
Non, je connais les probabilités. Pour être franche, même pour ce qui est de gagner deux fois de suite, elles sont assez basses, donc pour trois… ce serait incroyable si ça arrivait, mais je ne vais pas me mettre de pression pour ça. Je vais juste essayer de jouer des bons tours, et voir à la fin.

Mon grand jeu a été très solide ces dernières semaines, sur deux parcours très exigeants.

Quelle était la différence entre l’atmosphère à Évian, devant votre public, et en Écosse, où il y a une grosse culture du golf ?
Le public en France était plus nombreux, et il était entièrement derrière moi, il m’encourageait. En Écosse, il était un peu plus partagé entre différentes joueuses. C’était différent. Il y avait plus de pression en France, car je n’avais pas envie de décevoir qui que ce soit, et donc je ressentais une énergie différente. Mais c’était génial de voir un public aussi nombreux en France. Je ne crois pas que j’ai déjà vu autant de monde suivre, surtout lors du dernier tour. C’était vraiment chouette de les voir tous aussi passionnés et impliqués.

En tant que plus récente lauréate en Majeur, est-ce que cela vous met la pression du doublé ?
Je ne crois pas. Je suis déjà tellement heureuse d’avoir déjà gagné mon premier Majeur. Forcément, je veux bien finir le dernier Majeur de la saison, mais je ne me mets pas la pression de la victoire cette semaine.

Avez-vous reçu un message après votre victoire en France qui vous ait plus particulièrement touchée ?
Tous ceux qui m’ont envoyé des messages pour me féliciter étaient déjà adorables de prendre la peine de le faire. C’était cool de voir qu’il y en avait beaucoup. Ce qui était bien, c’était de voir des athlètes d’autres sports, qui ne font pas partie du monde du golf, me suivre et me féliciter à la fin.

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Céline Boutier, ce mercredi à Walton Heath lors de sa partie de reconnaissance. © Andrew Redington / Getty Images - AFP

Avez-vous appris des joueurs de tennis français, qui essaient de briller chaque année à Roland-Garros, et cela vous a-t-il aidée à vous imposer à domicile ?
C’est un sport différent, de confrontation directe. Au golf, la plupart du temps, vous ne gérez que vous. Peut-être qu’à la fin, vous serez face à quelques autres joueuses, mais pendant la majeure partie d’un tournoi, vous n’avez que vous dont vous devez vous occuper. Je ne dirais pas que j’ai appris quelque chose de spécifique des joueurs de tennis professionnels. J’apprends surtout de mes expériences passées.

Vous avez joué un golf incroyable ces deux dernières semaines. Y a-t-il quelque chose que vous avez particulièrement réussi et que vous allez essayer d’amener cette semaine ?
Je pense que mon grand jeu a été très solide ces dernières semaines, sur deux parcours très exigeants. Il fallait être précise sur les attaques de green, donc je pense que ça va m’aider cette semaine. C’est un parcours un peu plus long, donc je vais taper beaucoup d’hybrides et de clubs dans ce genre. Mais du moment que j’arrive à prendre des greens et à me donner des opportunités, ça devrait aller.

Vous avez parlé du public en France. Est-ce que vous espérez que votre victoire en Majeur à domicile peut inspirer la prochaine génération de golfeurs français, et vraiment aider ce sport en France ?
J’espère. Ce serait incroyable. Mais dans le même temps, j’aime bien rester les pieds sur terre. Je ne pense pas avoir un si gros impact. Ceci dit, la couverture médiatique sur ma victoire a été assez incroyable en France, surtout lorsqu’on sait qu’on parle de golf. J’espère que ça va toucher un maximum de gens.