Comme chaque année, le Masters ouvre la saison des tournois du Grand Chelem, qui s'étale jusqu'au mois de juillet. Parmi les quatre Majeurs, il se distingue par un certain nombre de particularités qui le rendent unique.

La veste verte est l'emblème du Masters. © David Cannon / Getty Images - AFP

Un champ de joueurs trié sur le volet

Jusqu'au forfait, ce lundi, de Vijay Singh, vainqueur en 2000, ils étaient 96 à prendre le départ de la 89e édition. Ils ne sont donc plus que 95, mais cette cote demeure élevée sachant que seuls 89 concurrents s'étaient retrouvés à Augusta l'an dernier. Contrairement aux trois autres Majeurs que sont le PGA Championship, l'U.S. Open et l'open britannique, le champ ne dépasse que très rarement la barre des 100 : le record des 30 dernières années reste ainsi établi à 99 en 2011. Depuis l'instauration du cut en 1957, une seule fois on a atteint le chiffre de 110, en 1962. A contrario, ils n'étaient que 72 au départ en 1976 et en 1979.

Un seul parcours depuis 1934

Sorti de terre en 1932 sur une ancienne pépinière et opérationnel en 1934 pour le tout premier Augusta National Invitation Tournament (baptisé officiellement The Masters Tournament en 1939), le parcours de l'Augusta National Golf Club, un par 72 long de 6908 mètres (7555 yards) n'a pas été modifié en 2025. Il avait été rallongé de 9,144 mètres en 2024, le par 5 du trou n° 2 passant à 535 mètres. L'ouragan Helene a fortement impacté le site en septembre dernier, arrachant une centaine d'arbres et endommageant quatre greens (1, 8, 15 et 16).

Ce tracé dessiné par Bobby Jones et Alister MacKenzie est connu aussi pour son célèbre Amen Corner, regroupant les trous 11, 12 et 13 (par 4, par 3 et par 5). Cet endroit a souvent été la clé de la victoire ou de la défaite lors de nombreuses éditions. Le par 4 du 11 est notamment le trou le plus difficile à négocier depuis 1942 ! Il se joue en moyenne en 4,304.

Une veste verte comme symbole

Le vert est la couleur emblématique du Masters grâce notamment à cette fameuse veste portée par tous les membres du vénérable Augusta National Golf Club. Depuis 1949, elle est aussi décernée au vainqueur du tournoi. Le rite veut que le champion sortant la remette au nouveau vainqueur lors d'une cérémonie organisée d'abord dans la Butler Cabin devant les caméras de télévision, puis sur le green d'entraînement se trouvant entre le tee de départ du 10 et le green du 18. Le règlement stipule qu'il est interdit de la porter hors de l'enceinte, à l'exception du champion en titre lors de ses obligations médiatiques.

Le rituel du dîner des champions

Instauré en 1952 à l'initiative de Ben Hogan, vainqueur en l'année précédente, ce dîner des champions - ou Masters Club - regroupe le mardi soir, soit 48 heures avant le début du tournoi, tous les anciens vainqueurs, le directeur du club et le champion sortant. C'est ce dernier qui constitue le menu, parfois déroutant à l'image des cheeseburgers et des milkshakes à la fraise et à la vanille proposés par Tiger Woods en 1998. Bien plus original, celui de Hideki Matsuyama en 2022, à base de mets issus de la cuisine raffinée japonaise, demeure toujours à ce jour l'un des plus somptueux repas offerts.

La tradition des starters honoraires

Inaugurée en 1963, celle-ci consiste à ouvrir officiellement le tournoi le jeudi matin aux aurores sur le tee n°1 par des légendes du Masters. Jock Hutchison et Fred McLeod furent les premiers, suivis par d'illustres « anciens » comme Byron Nelson, Gene Sarazen (auteur du premier albatros en 1935 sur le par 5 du 15), Sam Snead ou encore Arnold Palmer. Depuis 2010, Jack Nicklaus, six vestes vertes, assure le premier coup de drive, accompagné depuis 2012 par Gary Player et depuis 2022 par Tom Watson.

Un cercle très fermé made in France

Matthieu Pavon est devenu en 2024 le 12e Français à avoir eu le privilège de fouler les fairways manucurés de l'Augusta National. Avant lui, Albert Pélissier (1952), Henri de Lamaze (1958), Jean Garaïalde (1964, 66) et Philippe Ploujoux (1982, 83) n'avaient pas franchi le cut. Il faut attendre Jean Van de Velde en 2000 pour voir un golfeur tricolore jouer les deux derniers tours le week-end. Ont suivi avec moins de réussite Julien Guerrier (2007) et Grégory Havret (2011). Victor Dubuisson et Romain Langasque y sont parvenus en 2016, tout comme Victor Perez en 2020. Jusqu'à l'an passé, Thomas Levet détenait le record de la meilleure performance tricolore (13e en 2005), avant d'être détrôné par ce même Pavon, qui en se classant 12e avait du même coup validé sa présence dans le champ cette année.