La 88e édition du Masters éclipse cette semaine tout autre événement dans l’univers du golf. L’occasion de mettre en lumière quelques joueurs à suivre et d’établir des pronostics que l’Augusta National prendra plaisir à déjouer.
L’évidence Scottie Scheffler
L’homme en forme, en surrégime, en pleine bourre. Tous les superlatifs sont bons pour dépeindre le n° 1 mondial. Avant de se présenter en Géorgie, Scottie Scheffler, témoignage Rolex, est le joueur le plus attendu de cette 88e édition du Masters. Et pour cause, l’Américain de 27 ans enregistre cette saison des résultats impressionnants avec une 17e place comme... pire classement (lors de l’American Express mi-janvier). Sur ses sept autres apparitions, il peut se targuer de trois top 5, deux top 10 mais surtout de deux victoires consécutives en mars, à l’Arnold Palmer Invitational et au Players Championship la semaine suivante. Une période dorée durant laquelle il a enchaîné 28 tours sous le par, un record sur le circuit américain depuis 1983. Davantage régulier au putting - un secteur qui lui a fait défaut par le passé - depuis son acquisition d’un putter maillet, le n° 1 mondial semble armé pour décrocher un second titre dans les jardins de l’Augusta National Golf Club car oui, là est le dernier atout du vainqueur de 2022 : il est à l’aise en ces lieux. Avant sa cinquième participation cette semaine, il n’est jamais allé au-delà de la 19e place.
Jon Rahm, le retour du desperado
Le tenant du titre est probablement le deuxième nom qui apparaît dans la liste des grands amateurs de pronostics. Quatrième en 2018, 9e en 2019, 7e en 2020 et 5e en 2021, l’Espagnol a suivi sa montée crescendo à Augusta en l’emportant l’an passé lors d’une édition particulière car balayée par des vents extrêmes. Alors certes, Jon Rahm, témoignage Rolex, s’en est allé dans les contrées du LIV, mais il n’en reste pas moins n° 3 mondial et performant. Propriétaire actuel du 2e rang individuel de la ligue derrière Joaquin Niemann avec un top 3, un top 5 et deux 8e places en quatre tournois joués, Rahm arrive en confiance malgré la malédiction des tenants du titre qui plane sur lui. Depuis dix ans, nombreux sont les vainqueurs du Masters à ne pas avoir passé le cut l’année suivant leur sacre. Willett, García, Spieth ou encore Dustin Johnson s’en rappellent probablement encore. D’autant plus qu’aucun champion n’a réussi à défendre son titre depuis 2002, année du troisième sacre de Tiger Woods.
Ludvig Åberg pour succéder à Fuzzy Zoeller
Par sa présence en équipe européenne de Ryder Cup à l’automne dernier, sa victoire sur le DP Word Tour quelques semaines plus tôt et celle sur le PGA Tour quelques mois plus tard, on en oublierait presque que Ludvig Åberg n’a même pas une année de carrière professionnelle à son compteur. Et pourtant, le Suédois de 24 ans, témoignage Rolex à l’instar de ses confrères précédemment cités, participera cette semaine à son tout premier Majeur. Et pas des moindres ! De quoi en faire un Petit Poucet certes, mais ses récents résultats rappellent que sa percée au 9e rang mondial n’est pas que le résultat d’une flambée éphémère. Fort d’une 2e place à l’AT&T Pebble Beach Pro-Am et d’un top 10 au Players Championship en début de saison, l’ancien n° 1 mondial amateur a de quoi créer la surprise en Géorgie. En cas de succès, il rafraîchirait une statistique vieille de 45 ans puisqu’il deviendrait le dernier joueur à avoir remporté le Masters lors de sa première participation, depuis Fuzzy Zoeller.
Et pourquoi pas Matthieu Pavon ?
Chauvinisme oblige, comment ne pas porter une attention toute particulière au seul Tricolore qui évoluera dans le champ du 88e Masters ? Détenteur de son invitation cette semaine par sa victoire au Farmers Insurance Open en janvier et son intronisation dans le top 50 mondial, Matthieu Pavon sera le douzième Français de l’Histoire à fouler les dénivelés de l’ANGC. S’il reste sur un cut manqué au Players Championship (le seul de sa saison jusqu’à présent), le Bordelais a tout de même fait le plein de confiance lors de sa pige singapourienne sur le DP World Tour à la fin du mois de mars et aura la légitimité de jouer crânement sa chance et, ce, même si le draw, prisé dans les couloirs de pins d’Augusta, n’est pas sa trajectoire de jeu naturelle. Mais comme il l’a si bien dit : il sait taper des balles en draw. Rendez-vous jeudi à 19h00 et vendredi à 15h48 pour voir le Bordelais à l’œuvre.
Les pronostics de la rédaction
Alexandre : Brooks Koepka
Arnaud : Hideki Matsuyama
Lionel : Jordan Spieth
Rémi : Ludvig Åberg
Romain : Wyndham Clark
Sébastien : Scottie Scheffler
William : Viktor Hovland