Jon Rahm a remporté ce dimanche le 87e Masters au terme d'un duel qui, finalement, n'a jamais eu lieu face à un Brooks Koepka perdu. En endossant la veste verte, l'Espagnol de 28 ans, témoignage Rolex, redevient n° 1 mondial.
On attendait un duel de costauds entre Brooks Koepka et Jon Rahm lors du dernier tour du Masters, mais il n'a pas eu lieu. Les deux joueurs se sont pourtant élancés ensemble en dernière partie, séparés par un écart de deux coups en faveur de l'Américain à l'issue de la 3e ronde conclue plus tôt dans la journée, mais très vite les erreurs de celui-ci ont inversé le rapport de force.
Après avoir réalisé une flopée de mauvais coups et commis trois bogeys sur l'aller, il semblait déjà évident que Koepka n'aurait pas les armes pour rivaliser avec l'Espagnol, auteur d'un aller sans histoire en -1 (birdie 3 et 8) à peine gâché par un bogey au 9.
Sur le retour, là où tout se joue d'habitude, il ne s'est cette fois-ci rien passé. Koepka a continué à commettre des erreurs, et Rahm à taper des coups parfaits, tandis que personne parmi les chasseurs ne parvenait à menacer « Rahmbo ». Avec deux birdies supplémentaires (13, 14) sur le retour, et malgré une unique frayeur sur la mise en jeu du 18, Rahm a rendu un très propre et solide 69 (-3), suffisant pour s'imposer à -12 total avec quatre coups d'avance sur son adversaire, auteur d'un médiocre 73 (+3).
Finalement, c'est l'inoxydable Phil Mickelson, auteur d'un énorme 65 (-7) deux heures plus tôt dans la journée, qui a constitué la menace la plus sérieuse pour Rahm : le gaucher américain, 52 ans et en panne de résultats depuis son triomphe au PGA Championship de 2021, termine 2e ex æquo à -8, signant au passage le meilleur résultat d'un quinquagénaire à Augusta !
À 28 ans, Jon Rahm a donc écrit dans l'un des plus beaux jardins du golf mondial l'une des plus belles pages de sa carrière. Quatrième Ibère à s'imposer à Augusta après Severiano Ballesteros (1980, 83), José María Olazábal (1994, 99) et Sergio García (2017), il a signé son 20e succès professionnel tous circuits confondus, alors qu'il n'a pas encore sept ans de professionnalisme derrière lui !
« C'est dur de mettre des mots sur ce que je ressens », a-t-il déclaré. « Quand j'ai tapé mon troisième coup sur le green du 18, j'ai su que la victoire était très proche avec la réaction de la foule, et j'ai été gagné par une vague d'émotions. Je n'ai jamais pensé que je pleurerais en gagnant un tournoi de golf, mais là, je n'étais pas loin. C'est quelque chose de très fort pour moi. C'est vraiment incroyable. Et pour faire ce que j'ai fait ce dimanche, la manière dont j'ai joué, avec un seul bogey, dans des conditions difficiles... Il y a beaucoup de fierté, et je suis vraiment fier de ce que j'ai fait. » Cette quatrième en 2023, enfin, réinstalle le désormais double vainqueur de Majeurs à la première place du classement mondial.