The Amundi Evian Championship : Céline Boutier au sommet !

Dur de dire quel superlatif convient le mieux. Tous font largement l’affaire. Sauf peut-être ceux qui en ont un directement au-dessus de leur tête. Grand ? Non, immense. Superbe ? Non, fantastique. Impressionnant ? Mieux, époustouflant. Et dans tous les cas, historique.

Ce dimanche, sur les bords du lac Léman, Céline Boutier est devenue la troisième joueuse française de l’histoire à remporter un Majeur féminin, en gagnant l'Amundi Evian Championship. Une victoire qui n’aura manqué de caractère éclatant que par son absence de suspense, tant la Parisienne, déjà confortablement aux commandes après trois tours, a définitivement prouvé lors du quatrième que c’était elle, cette semaine, la grande dame du lac. Au final, avec son total de -14, six coups la séparent de sa dauphine, la tenante du titre canadienne Brooke Henderson. L’œuvre d’une grande championne. Très grande. Majeure.

Conservant l’attitude impeccable qui a été sa marque de fabrique quatre tours durant, et pendant que Pauline Roussin-Bouchard terminait son tournoi par une carte dans le par et une 54e place, Céline Boutier a donné le la dès le début de partie, en calant un coup de fer à 2 m sur le 1, et en boîtant le putt dans la foulée. Le putter a de nouveau fait parler de lui dès le trou suivant, où elle rentrait une ficelle de 10 m pour doubler la mise.

Une marge conséquente s’établissait ainsi entre la n° 1 française et ses principales poursuivantes, Henderson et sa partenaire de jeu, la Japonaise Nasa Hataoka. Une marge qui a oscillé dans une zone entre quatre et six coups, sans jamais paraître réellement réductible. D’autant que, sur le par 3 du 5, la future lauréate plantait une nouvelle banderille.

Les seules sueurs de la journée sont arrivées sur un bogey pas veinard, au 13. Mais non seulement elles n’ont pas dépassé le stade de la micro-gouttelette, mais en plus elles ont perlé sur d’autres fronts que celui de Céline, qui négociait à merveille le par 5 du 15 pour repasser à -14, sa marque finale.

Sur le dernier trou, et alors que tout suspense avait cessé depuis plusieurs minutes, une image l’a tout de même montrée en train de s’hydrater et de s’alimenter. Comme pour montrer qu’on ne remonte pas un fairway du 18 en ayant course gagnée en Majeur par hasard. Que ce soit dans sa carrière amateur déjà riche de trophées ou dans sa carrière professionnelle débutée en 2016, Céline Boutier a toujours montré l’exemple d’une joueuse appliquée au travail, exigeante avec elle-même plus que quiconque, et ne laissant aucun aspect de la performance au hasard. Et ce n’est pas cette première victoire en Majeur, alors qu’elle fêtera ses 30 ans en novembre, qui devrait la changer. Mais en attendant, et comme la douche qu’elle a reçue en a écrit la préface : champagne !

« C’est difficile à décrire, réagissait la championne française, de rares trémolos d’émotion au creux de la voix au micro de Canal +. C’était le rêve ultime de gagner Evian pour moi. Avoir le trophée aujourd’hui, c’est incroyable, et j’ai du mal à réaliser. Cette semaine, j’ai vraiment essayé de ne pas me projeter, de prendre chaque trou et chaque coup à la fois. Pour être honnête, en début de semaine, je ne me voyais pas gagner. Mais je savais que ça se joue souvent à rien. Vers la fin de partie, une fois le 16 et le 17 passés, j’ai pu me relaxer. »