Invitée à disputer cette semaine The Amundi Evian Championship, Adela Cernousek lance ce jeudi son premier Majeur à domicile. Une nouvelle illustration du rêve éveillé qu’elle vit depuis quelques mois.

Adela se jette à l'eau à Évian. Se jeter à l'eau... à Évian... vous l'avez ? © Matthew Lewis / Getty Images - AFP

« C’est vraiment une année incroyable, j’ai encore du mal à croire à ce qui m’arrive. » En quelques semaines d’une fin de printemps dorée, la vie d’Adela Cernousek a été radicalement bouleversée. Étudiante à l’université de Texas A&M, abonnée aux top 10 sur le circuit universitaire américain (six cette année), la Française de 20 ans est sortie de l’anonymat relatif du haut niveau amateur pour se faire un nom dans le monde du golf.

Révélation à l’U.S. Women’s Open

Le grand déclic ? Une victoire historique au NCAA Championship le 20 mai dernier. Première Française, depuis Kristel Mourgue d’Algue en 1995, à être sacrée en individuel à la finale du championnat universitaire, la licenciée au Golf de Saint-Cloud a surtout fait parler d’elle quelques jours plus tard parmi les toutes meilleures joueuses du monde. Qualifiée pour l’U.S. Women’s Open, son premier Majeur, la Française y réussissait des débuts flamboyants. Deuxième à l’issue d’une première ronde où seules quatre joueuses étaient parvenues à jouer sous le par, elle bouclait finalement son tournoi à la 67e place après avoir tapé dans l’œil des observateurs. « C’était mon premier tournoi chez les pros, c’est fou de commencer comme ça, confie-t-elle. C’est mieux que tout ce que j’espérais. C’est tellement différent du monde amateur, il y a plein de choses à apprendre. Ce sont des expériences incroyables. Ce n’est que du bonheur ! »

Évian, divine surprise

Dans la foulée de cette première réussie parmi les professionnelles, la 10e joueuse mondiale amateur accueillait avec un bonheur immense une autre nouvelle inespérée : une invitation à disputer son premier The Amundi Evian Championship. « Quand j’ai appris que j’étais invitée, j’étais super contente, confirme-t-elle. C’est incroyable d’avoir l’occasion de jouer ce tournoi. J’ai joué ici en 2017 en U14 (l’Amundi Evian Juniors Cup) et là je me retrouve à jouer le Majeur avec les joueuses qu’on venait regarder à l’époque. Je trouve ça fou ! »

Entourée cette semaine par sa famille et caddeyée par son jeune frère Daniel (12 ans), Adela n’apparaît pourtant pas en touriste parmi ces joueuses qui la font rêver. Appliquée et sérieuse, ses routines sont semblables à celles des Korda et Ko qu’elle croise sur le putting green. Et sa frappe de balle n’a pas grand-chose à leur envier non plus. « Je veux faire de mon mieux cette semaine, mais je n’ai pas objectif précis. Je n’ai pas trop d’attentes car je suis amateur et je n’ai rien à perdre. J’essaie de prendre le tournoi comme un autre, même si ce n’est pas forcément facile. » Pas d’excitation démesurée donc pour cette joueuse qui retrouvera les chemins de la fac en fin d’été, avant d’envisager probablement une carrière professionnelle à l’occasion des cartes du LPGA Tour en octobre. « J’essaie de ne pas trop penser à tout ce qui se passe autour, de prendre les choses comme elles sont, de rester moi-même et de continuer à faire ce que je fais tous les jours. »

Alignée dans les parties du matin ce jeudi, Cernousek était impatiente de lancer son premier Majeur à domicile. « J’ai hâte de commencer et de jouer devant le public français. À l’U.S. Women's Open j’ai joué devant beaucoup de public américain, mais c’est spécial de pouvoir jouer devant le public de mon pays. » Sur ce parcours qu’elle apprécie - « comment pourrait-on ne pas l’aimer ? » - la joueuse de la récente Arnold Palmer Cup se sent bien : « Le tracé est très dur, long avec des roughs épais et des greens rapides mais c’est un parcours super. » Elle n’a d’ailleurs pas tardé à le prouver avec un birdie dès le premier trou du tournoi de ses rêves…