Un retour solide conclu par un bon birdie au 18 ont permis à Matthieu Pavon de rendre la même carte de 72 (+1) qu'au premier tour, pour pointer au 18e rang, à quatre coups seulement du top 5 provisoire. Victor Perez, en revanche, a loupé le cut pour un seul coup.
Que ce fut dur. Encore une fois. Et pour tout le monde... ou presque. Le vent, la pluie, les rebonds capricieux sur un parcours qui se raffermit, et surtout ces bunkers sans lesquels The Open Championship perdrait le statut de mythe.
Au total, 18 joueurs ce vendredi, sur les 154 partis se mesurer au Royal Troon, sont revenus avec des cartes sous le par. Le meilleur score, 68 (-3), est à mettre à l'actif de six joueurs, mais parmi eux, la performance de Justin Rose se détache. Tout d'abord parce que l'Anglais s'est positionné au deuxième rang à -5 total, aux côtés de son compatriote leader du premier tour, Daniel Brown. Ensuite parce que sa carte a été signée plus tard dans l'après-midi, dans des conditions qui ont provoqué (et on ne parle pas ici de la ligne de chemin de fer bordant le parcours) plus d'un déraillement. Et puis enfin, comment ne pas avoir le sourire, en voyant le champion olympique de 2016 prendre du plaisir et faire des grimaces comme un minot, en particulier lorsqu'il rentrait une dernière ficelle sur le 18 pour un dernier birdie. Il a beau s'amuser, ses scores ont tout de sérieux, avec un seul bogey (!) concédé sur les 36 premiers trous du tournoi.
Seulement, une fois sa carte signée, il manquait tout de même deux coups à Rose pour occuper la tête. Et pour cause, elle avait été prise, un peu plus tôt dans ce deuxième tour, par Shane Lowry. Pourtant, l'Irlandais a commis plus de fautes que l'Anglais en 36 trous : un bogey et un double ce vendredi (ses deux premiers écarts du tournoi). Mais il les a accompagnés de cinq birdies, pour une carte de 69 (-2) qui lui permet de mener seul, à -7. Celui qui remportait ce même tournoi, sur son île natale en 2019, aura donc deux longueurs d'avance sur le duo anglais, mais surtout cinq coups sur trois hommes à la 4e place, dont le n° 1 mondial Scottie Scheffler.
La marque de -2 fixant la limite basse du top 5, ce dernier sera accessible, lors de la troisième journée de samedi, pour les joueurs dans et autour du par. Il sera donc attrapable pour Matthieu Pavon, qui a démontré une nouvelle fois sa capacité à rester concentré face aux éléments, et même à bien se positionner dans les Majeurs de manière générale. Le n° 1 français a signé une carte de 72 (+1), soit la même que jeudi, pour occuper la 18e place, à +2. Mais sa performance du jour est illustrée par le fait que, même en ayant posté le même score, il a gagné 13 places au classement, ne comptant ainsi que quatre coups de débours sur le top 5 provisoire.
Parti dans l'après-midi et dans des conditions délicates, surtout sur un aller de Troon joué majoritairement vent contre, le Bordelais a concédé des bogeys au 3 et au 4, ainsi que sur l'inévitable "timbre poste" du 8, pour neuf premiers trous bouclés en +3. Mais déjà, de bons putts rentrés au 8 (où il a joué deux sorties de bunker) et au 9, résultant en un bogey puis un par, ont empêché qu'une voie d'eau se déclare. Sur le retour, il a fait jouer sa patience. Mieux : sur les trois derniers, elle a payé. Tout d'abord par un bon birdie sur le par 5 du 16, mais surtout en tapant un très bon coup de fer au 18, se donnant une ultime occasion de birdie qu'il ne se privait pas de convertir.
Matthieu Pavon, au micro de Canal + après sa partie
La chance, en revanche, n'a pas été du côté de Victor Perez, ce vendredi. Notamment sur le 11, l'un des trous les plus durs de la semaine selon les statistiques, et qui l'a contraint à dropper sa balle injouable par deux fois, pour un triple bogey. Le Tarbais s'est accroché jusqu'au bout néanmoins, avec notamment des birdies au 15 et au 16, mais également un bogey au 17, pour signer un 75 (+4) et finir à +7 total. Hélas, même si les dures conditions de l'après-midi ont fait naître quelques espoirs, Victor Perez a vu son nom rester pour un coup du mauvais côté du leaderboard. Il figure hors du cut de même que Bryson DeChambeau, Rory McIlroy, Viktor Hovland ou encore Tiger Woods, pour citer les plus notables.