À l’instar de la veille, Matthieu Pavon a très bien géré sa deuxième sortie à Pinehurst pour rester au contact de la tête. Avec sa journée dans le par, il est resté à -3, deux coups derrière le jeune Ludvig Åberg.

Si tu continues tout droit par là, il y a Arnaud Massy qui t'attend. © Ross Kinnaird / Getty Images via AFP

Le deuxième tour du 124e U.S. Open n’a pas tardé à montrer la tendance qui allait se profiler tout au long de la journée de vendredi pour l’ensemble des joueurs qui cherchaient, en grande partie, à passer le cut. Dans les premiers groupes élancés, à une heure où le soleil dorait tout ce sur quoi il rayonnait, Mark Hubbard devenait la première victime des coups parfaits, ou presque, non récompensés. Depuis le fairway du 1, l’Américain tirait une merveille de coup de wedge qui pitchait à quelques centimètres du trou pour finir lentement mais sûrement en bas du green, faute de spin. Et puis, le monde du golf a pris peur. Car quelques heures plus tard, la partie phare de Rory McIlroy, Scottie Scheffler et Xander Schauffele connaissait à son tour un moment de solitude au 5 en s’y reprenant à deux fois pour faire tenir leur balle sur le green. Si même eux galéraient, le parcours n° 2 du Pinehurst Resort & C.C. allaient faire mal à beaucoup d’hommes.

72,9

LE SCORE MOYEN DU DEUXIÈME TOUR, SOIT 0,650 COUPS DE PLUS QUE LA VEILLE.

Au final, le vainqueur du PGA Championship a réussi à tenir la baraque (69, -1 ce vendredi) quand le Nord-Irlandais à limité la casse (+2) au contraire du n° 1 mondial (+4) qui a passé le cut de justesse avec sa marque de +5 total. Seuls deux hommes ont attisé la crainte des organisateurs de voir la carte record de 65 (-5) du parcours être battue : Thomas Detry et Hideki Matsuyama. Le Belge et le Japonais ont réussi à l’instar de 21 de leurs homologues à tirer profit du tracé en claquant des cartes sous le par de 67 (-3) pour le premier et un clean sheet en 66 (-4) pour le second et ainsi signer les meilleures performances du jour. De la sorte, ils ont intégré le top 10 aux 2e et 8e places avec des scores totaux de -4 et -2, quelques unités derrière le nouveau leader de la semaine : Ludvig Åberg. Le jeune Suédois qui joue son tout premier U.S. Open a livré une partie solide (69, -1) pour occuper la première place à -5 total du haut de ses 24 ans.

Pavon comme à la maison, Perez tourné vers le Travelers

Dans le même temps, Victor Perez et Matthieu Pavon avaient à leur tour pris le départ de leur deuxième ronde en Caroline du Nord. Si le premier courait après une qualification pour le week-end, la difficulté des conditions et une sixième semaine de jeu consécutive ont contrecarré sa mission en l’obligeant à rendre une carte de 74 (+4) ponctuée d’un birdie et cinq bogeys. « Forcément, c’est difficile d’avoir une super analyse à chaud, a-t-il réagi au micro de Golf+. Je passe l’aller dans le par mais c’est dommage parce qu’au retour, je prends trois bogeys alors que j’avais des petits fers à jouer en deuxième coup du 10 au 14. Mais c’est peut-être un mal pour un bien d’avoir le week-end off en vue du Travelers Championship parce que ça commence à tirer un peu physiquement. » Le Tarbais en profitera peut-être pour jeter un œil aux performances de son compatriote Matthieu Pavon, pour qui le week-end se jouera dès samedi dans les dernières parties. Encore solide putter en mains, le 24e joueur mondial n’a pas attendu pour glaner de précieux coups et passer co-leader à -5 au 11.

Mais contrairement à la veille, le petit jeu n’a pas été aussi régulier sur l’ensemble de ses 18 trous. Efficace dans ce compartiment mais pas si détaché de la moyenne du champ, il y a même perdu deux coups au 8 et au 9 en concluant sa partie par deux bogeys. Ce qui aurait pu être un excellent 68 (-2) s’est finalement converti en un bon 70 (par) et laisse celui qui dispute sa première année sur le PGA Tour dans le top 5 à -3 total. « Ici, je me sens presque chez moi, à Bordeaux, parce que la pinède est la même. Et c'est aussi un genre de parcours où, si l’on rate le green, on putte au lieu de porter la balle avec un chip. » Avant le moving day ce samedi où il sera associé au Japonais Hideki Matsuyama, le joueur de 31 ans a déjà à l’esprit qu’il pourrait être le premier Français à remporter un tournoi Majeur depuis Arnaud Massy (The Open 1907), sans oublier ce qu’il lui reste à accomplir pour rafraîchir cette statistique : « Je pense que la patience et l'acharnement seront la clé car le parcours est difficile. Il faut s’accommoder de certaines erreurs que l’on commet, les surmonter, et c’est justement ce qui fera la différence. »