Romain Langasque, dans le top 20 grâce à un excellent 68 (-2) ce vendredi, est le seul Français dans le cut d'un 123e U.S. Open désormais mené devant son public par Rickie Fowler.
Par une curieuse coïncidence - peut-être orchestrée par leur équipementier commun -, Romain Langasque portait ce vendredi le même polo bariolé de motifs floraux bleus, blancs, rouges que Rickie Fowler. Ni l'un, ni l'autre, n'avait pourtant besoin d'arborer une tenue aussi originale pour attirer l'attention des fans et des médias, puisque c'est la qualité de leur jeu qui a fait le gros du travail. Le Français a rendu dans la matinée une carte de 68 (-2) pour grignoter 37 places et se hisser dans le top 20 ; le Californien a joué le même score dans l'après-midi pour s'emparer seul des commandes de son open national.
La journée de Fowler, devant un public californien tout acquis à sa cause, a cependant été plus mouvement que celle de Langasque. Co-leader au départ, l'Américain de 34 ans n'a signé que quatre pars lors de son deuxième tour, alternant par ailleurs huit birdies et six bogeys ! Ayant battu le record du tournoi du nombre de birdies réalisés sur les 36 premiers trous - 18 ! - Fowler se retrouve donc seul en tête à -10 total, emmenant dans son sillage un groupe de chasseurs de top niveau mondial. On retrouve ainsi parmi les poursuivants Rory McIlroy et Xander Schauffele (3es à -8), Dustin Johnson (6e à -6), Scottie Scheffler (8e à -5) ou encore Cameron Smith (10e à -4).
Langasque à l'aise
Romain Langasque, de son côté, a provoqué nettement moins d'émois au public du Los Angeles Country Club, déroulant un jeu sans failles à base de fairways coupés en deux (85 %), de greens touchés en régulation (78 %) et de putts dûment rentrés (1,79 en moyenne). Sur sa carte, un seul bogey au 7, encadré par deux birdies juste avant et juste après, sans oublier un premier oiselet au trou n° 3. Pour le reste, un chapelet de pars (dix consécutifs pour boucler son round) lui a permis de rendre ce 68 (-2) d'une remarquable solidité qui lui tirait un large sourire au recording. « Comparé à hier, c'était vraiment une journée bien différente. J’ai pris plus de fairways, plus de greens, et j’ai eu plus d’opportunités de birdie. J’ai l’impression aussi que les drapeaux étaient un peu plus durs, donc je suis content d’avoir joué sous le par », a-t-il indiqué à la caméra de nos confrères de Golf+.
Avec 37 places de gagnées dans l'affaire, l'Azuréen est remonté à un très prometteur 19e rang à -1 total, au milieu des cadors de cette édition. C'est son deuxième cut franchi en autant d'U.S. Open, après la 34e place enregistrée à Winged Foot il y a trois ans. « Je pense avoir eu le bon draw. Demain, je repars à la guerre et je vais me battre jusqu’au bout. Il peut se passer encore beaucoup de choses jusqu’à dimanche. Le parcours va se durcir encore un peu plus, mais je suis assez confiant », a-t-il conclu. Le seul Tricolore dans le cut jouera ce samedi avec l'Américain Nick Hardy, à 13 h 56 heure locale.
Quatre de chute
Les autres Tricolores ont en revanche déçu, puisque aucun d'eux n'est parvenu à franchir le cut. Paul Barjon, pourtant 7e à -3 au départ, n'a pas su éviter les grosses erreurs (trois doubles bogeys, en plus de trois bogeys), et a concédé un lourd 76 (+6) qui l'a privé du week-end pour un coup seulement. « J'ai vraiment mal joué toute la journée, donc c'est difficile de dire que c'est sur le dernier trou que ça se joue », a-t-il indiqué à notre confrère de L'Équipe en référence à son dernier putt qui a fait virgule au 18 pour manquer le cut. « Il n'y avait vraiment pas grand-chose, une frappe de balle un peu moins bonne qu'hier et surtout dans les mauvais endroits. »
Si l'amateur de Chantilly Bastien Amat n'a pas à rougir d'avoir, comme la veille, rendu une carte de 73 (+3) qui lui a fait manquer la qualification de trois coups ; Matthieu Pavon a de son côté commis trop d'erreurs (cinq bogeys, deux doubles, carte de 78) pour prétendre franchir le cut, et repartira néanmoins de Los Angeles avec l'excellent souvenir de son trou-en-un au 15 jeudi. Enfin Victor Perez, après son difficile premier tour, n'est pas parvenu à redresser la barre : carte de 75 (+5) pour le n° 1 français qui a fini tout au fond du classement, à +11.