Farmers Insurance Open : Matthieu Pavon, l'année de la confirmation

Souvenez-vous : c'était il y a un an, presque jour pour jour, que Matthieu Pavon écrivait une page de l'histoire du golf français en remportant le Farmers Insurance Open. D'un coup héroïque tapé depuis le rough sur le trou n° 18 lors du dernier tour, suivi d'un putt de 3 mètres en descente glissé pour un ultime birdie, le Bordelais avait remporté un titre sur le PGA Tour, rejoignant au panthéon du golf tricolore Arnaud Massy (British Open 1907) et Louis Tellier (New England Pro Championship 1920), sacrés à un temps que les moins de cent vingt ans ne peuvent pas connaître...

Cette semaine, le 36e joueur mondial fait son retour à San Diego, tout au sud de la Californie, pour y défendre son trophée. « Évidemment, c'est la première fois que ça m'arrive sur le PGA Tour, donc c'est quelque chose de très spécial », déclarait-il ce mardi en conférence de presse. « Revenir ici fait remonter beaucoup de souvenirs. En m'entraînant, en jouant les parties de reconnaissance, je me revois taper les coups que j'ai tapés l'an dernier, je revis les émotions que j'ai vécues, je me remémore ce qui s'est passé. Ce sont des sensations géniales ! »

Si les retrouvailles avec les parcours de Torrey Pines, en particulier le fameux South Course sur lequel se jouent trois des quatre rondes du tournoi, s'annoncent chargées en émotion, Matthieu Pavon n'est toutefois pas là pour le simple plaisir de savourer son statut de defending champion. Le joueur de 32 ans, qui sort d'une brillante saison de rookie outre-Atlantique (cf. encadré ci-dessous), entend faire au moins aussi bien en 2025. « La deuxième année, c'est celle de la confirmation », expose-t-il. « Ma première saison a été super, mais maintenant il faut confirmer, être à nouveau à la bagarre pour gagner des tournois. C'est aussi une année de Ryder Cup, et disputer cette compétition est un de mes rêves depuis que je suis tout petit, donc il y a plein de défis à relever et j'ai hâte de vraiment lancer ma saison. »

Si sa saison sur le circuit américain a en réalité déjà démarré, avec une modeste 48e place au Sentry la première semaine de janvier, ce Farmers Insurance Open marque le réel coup d'envoi d'une année 2025 pour laquelle il est d'ores et déjà assuré de disputer les quatre Majeurs, le Players Championship et les huit Signature Events du PGA Tour. Cette accoutumance aux tournois les plus relevés du monde, qui est aujourd'hui la norme pour lui, est le résultat d'un processus qu'il analyse avec lucidité et humilité : « On dit qu'on ne peut pas réaliser de grandes choses sans avoir échoué à maintes reprises auparavant, et j'ai connu beaucoup d'échecs au cours de ma carrière. [...] Je pense que ça a fait de moi un meilleur joueur, car plus on échoue, plus on apprend sur soi-même, et tout le processus d'apprentissage est basé là-dessus. Ma route a été longue, mais c'est pour ça que maintenant je suis au plus haut niveau, je me sens plus à l'aise et mieux préparé. »

Prévu ce mercredi à 19 h 29 heure de Paris, le premier drive de Matthieu Pavon sur le parcours Sud résonnera probablement comme un avant-goût du Genesis Invitational : la prochaine édition du tournoi traditionnellement joué au Riviera Country Club devrait en effet être délocalisée à San Diego en raison des incendies qui ont ravagé Los Angeles et ses environs. Sous réserve de confirmation, le Français reviendra donc ici du 13 au 16 février prochain pour se confronter une fois de plus à la « Bête ».

« Ce serait super, car c'est un parcours vraiment sélectif », apprécie-t-il. « Sans vouloir faire injure aux tracés plus faciles, je ne suis pas un grand fan des golfs où ça se gagne entre 20 et 30 sous le par. Ça donne trop d'importance au putting. Ici, c'est un vraiment un parcours de manieurs de balle, sur lequel il faut s'engager à fond sur chaque coup pour bien jouer. C'est pour cette raison que j'ai tout de suite adoré Torrey Pines. [...] Si le Genesis se joue ici dans quelques semaines, ça sera un super test de golf avec les meilleurs joueurs du monde. » L'ordinaire, pour lui, en somme !