Malgré des conditions nettement plus difficiles que la veille, Matthieu Pavon a opposé une farouche résistance au South Course de Torrey Pines : auteur d'une carte de 72 (par), il s'est même hissé en 2e position, et jouera en dernière partie ce samedi.
Si les deux premières journées du tournoi avaient permis à un grand nombre de joueurs de battre le redouté South Course de Torrey Pines, et même pour certains de le tordre, le tracé des U.S. Open 2008 et 2021 a mordu en retour ce vendredi. Avec des positions de drapeaux un peu plus compliquées, les 7100 mètres se sont avérés nettement plus difficiles à négocier pour l'ensemble du champ, comme en attestent quelques chiffres : 122 coups au-dessus du par cumulés pour les 79 joueurs encore en lice ; moyenne de score de 73,54 contre 72,22 jeudi et 71,94 mercredi ; et seulement six cartes sous les 70. « Le parcours a sorti les crocs », résumait Matthieu Pavon après sa partie.
Le Français, néanmoins, peut être fier de sa performance. Après avoir rendu le meilleur score du champ la veille (65, -7), le Bordelais s'est vaillamment battu pour jouer dans le par, compensant trois bogeys par autant de birdies grâce à un jeu solide et un putting toujours affûté. « C'est difficile, et pour un golfeur professionnel, faire face à un test difficile est ce qu'il y a de mieux. Je ne suis pas fan des semaines où les scores descendent très bas ; ce n'est pas le cas cette semaine et c'est bien car ça permet de vraiment évaluer son jeu », a-t-il indiqué au micro du PGA Tour.
Pour évaluer le niveau de jeu de Matthieu Pavon cette semaine, il suffit toutefois de jeter un rapide coup d'œil au leaderboard : après trois tours, le Français pointe en 2e position à -10 total, à un coup seulement de Stephan Jaeger et à égalité avec Nicolai Højgaard. Une dernière partie 100 % européenne est donc au programme ce samedi à San Diego avec le Français, l'Allemand et le Danois, dont le premier poursuivant n'est autre qu'un... Belge, Thomas Detry, seul 4e à -9 !
Pavon, qui dispute seulement son troisième tournoi aux États-Unis en tant que membre, se battra donc pour réaliser ce qu'un seul Français, Louis Tellier, a réussi à faire au début des années 1920, à une époque où le circuit américain n'était pas encore le PGA Tour et où le golf professionnel n'était pas ce qu'il est aujourd'hui : gagner un grand tournoi sur le sol américain. Un rendez-vous avec l'histoire qui n'effraie pas le joueur de 30 ans : « Ma victoire en Espagne l'an dernier me donne beaucoup de confiance. Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas une consécration, mais ça me prouve que ce que je travaille avec mon équipe est juste, que tout ce qu'on fait depuis quelques années porte ses fruits. Le golf, c'est principalement dans la tête que ça se joue : il faut être concentré sur chaque coup, s'engager à fond et rester positif », a-t-il conclu.
Pour Pavon et tous les fans de golf de l'Hexagone, rendez-vous à 20 h 10 ce samedi pour le dernier tour du Farmers Insurance Open.
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