Absent sur le PGA Tour depuis sa 39e place au Sanderson Farms Championship il y a tout juste un mois, Paul Barjon ne sait pas encore s’il sera au départ du Houston Open la semaine prochaine. En attendant, le Néo-Calédonien installé à Fort Worth (Texas) nous livre ses sentiments sur ce début de saison plutôt frustrant.

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« Plus les jours avancent, plus se confirme le fait que je vais devoir très certainement passer par le Monday Qualifier pour espérer disputer le Houston Open (11-14 novembre). Je pense donc que je prendrai la route tôt ce dimanche pour rejoindre Houston (Ndlr, 4 heures en voiture depuis Fort Worth où il réside), effectuer une reconnaissance et être prêt, au cas où je ne rentre pas dans le champ directement, pour les qualifs du lundi. Les quatre premiers sont généralement qualifiés. » 

« Les gros joueurs n’annoncent pas à l’avance leur venue sur un tournoi et lors de la dernière semaine, on peut très rapidement perdre trois-quatre places suivants les choix des joueurs mieux classés que vous. La preuve, ce mardi (2 novembre), je viens de perdre encore une place. Je suis le dernier dans le champ. Et il va falloir attendre le résultat du Mayakoba, qui a lieu cette semaine au Mexique. Il faut savoir que le top 10 entre directement pour le Houston Open. Voilà les données du « problème ». Ceci dit, il y a aussi des joueurs qui se scratchent entre le vendredi et le lundi. Bref, faut que ça se goupille bien pour moi. »

Retour assuré au RSM Classic

« Je n’ai pas pu m’aligner la semaine passée au Bermuda Championship (Ndlr, victoire de l’Australien Lucas Herbert). Par rapport à ma carte verte, je ne peux pas sortir des Etats-Unis. Ce qui est dommage car le champ était très accessible, à l’image de ce que l’on peut rencontrer sur le Korn Ferry Tour (la deuxième division US). Mais là, on n’y peut rien. En revanche, pour le Mayakoba cette semaine, je n’entre pas dans le champ. Il y a beaucoup de demandes pour disputer ce tournoi. Cancun, c’est très beau, c’est assez sympa comme site. Je serai en revanche à coup sûr dans le champ pour le RSM Classic à Sea Island (Géorgie) programmé du 18 au 21 novembre. »

« Je ne le cache pas, c’est assez frustrant comme situation. Je n’ai joué que deux tournois depuis le début de la saison 2021-22 du PGA Tour (42e au Fortinet Championship puis 39e au Sanderson Farms Championship). Quand ça va recommencer sérieusement en janvier, il y aura beaucoup d’opportunités comme par exemple à Palm Springs (20-23 janvier), à Torrey Pines (26-29 janvier), à Pebble Beach (3-6 février). Autant de tournois qui reçoivent un champ élevé sur plusieurs parcours à chaque fois. Tous les joueurs qui viennent du Korn Ferry seront présents. Il suffit d’une ou deux performances pour remonter dans le ranking et être alors assuré de jouer quasiment tous les autres tournois. »

Une perf' avant Noël

« Il y a plusieurs re-rankings dans une saison du PGA Tour mais le principal intervient après le RSM Classic. A l’issue de ça, il y a un break de quatre-cinq semaines. Tous les gars qui montent du Korn Ferry Tour sont reclassés. 25 sont passés par la saison régulière et 25 autres par les playoffs. Je suis actuellement 25e, et si je fais une grosse performance, un top 10 par exemple, je pourrais passer 5e. En fait, il faut finir le plus haut possible dans ce top 50 et bénéficier d’une priorité plus importante. Mais il est certain que lorsque les tournois vont s’enchaîner à partir du Sony Open in Hawaï (13-16 janvier), les opportunités seront plus grandes. Dans l’idéal, ce serait bien de faire une perf’ avant Noël. » 

« Au-delà de tout ça, mon jeu est plutôt bon pour l’instant. Le putting s’est clairement amélioré. Je n’ai pas touché beaucoup de fairways lors des deux tournois joués cette saison sur le PGA Tour mais j’ai été efficace au niveau du scoring. Le driving a été moyen au Sanderson Farms Championship, ce qui m’a pénalisé car je finis quand même à -11 (Ndlr, en huit tours, Paul Barjon n’a pas joué une seule fois au-dessus du par). J’avais aussi fini 4e sur le dernier tournoi sur le Korn Ferry Tour. On va donc essayer de conserver cette dynamique. »

Un maximum de tours sous le par

« Par rapport au Korn Ferry Tour, tout est un peu mieux sur le PGA Tour, forcément. Que ce soit les parcours, les greens… Les roughs sont plus hauts… Au niveau organisation, c’est Noël toutes les semaines. On vous offre des cadeaux tout le temps… C’est quand même différent. Les joueurs sont tous un peu meilleurs. Il y a des « rocks stars » chaque semaine. C’est la première fois que je vis ça quelque part. Je pensais qu’en finissant 11e du ranking sur le Korn Ferry, j’allais entrer dans davantage de tournois mais c’est vrai qu’avec le Covid, certaines épreuves n’ont pas eu lieu en Asie… S’il y avait eu l’enchaînement Japon-Corée du Sud, je ne suis pas sûr qu’on aurait eu autant de joueurs à Las Vegas, qui a accueilli deux tournois consécutifs (Shriners Children’s Open et CJ Cup @ Summit). Mais bon, c’est comme ça. » 

« Mon objectif ne changera pas dans les prochaines semaines. Ce sera de jouer un maximum de tours sous le par. Et finir le plus haut possible. Ce qui est encourageant, c’est de voir que Lucas Herbert (Ndlr, membre du Tour européen) à gagner au Bermuda Championship avec juste derrière, des gars issus du Korn Ferry Tour. Cela donne un peu plus de perspective. Cela démontre que l’on peut tous gagner. Et ça donne obligatoirement de l’espoir. Mais au final, le plus important est de grignoter des places à la FedEx Cup (Ndlr, le top 125 conserve son droit de jeu pour l’année suivante. Paul Barjon est actuellement 133e). Et puis tous les problèmes disparaissent quand on gagne. Donc c’est vraiment l’objectif principal… »