Bien que plus équilibrée, la deuxième journée de Solheim Cup a vu des Américaines redoutables, à l’image de Korda ou Zhang. Après deux sessions de foursomes et quatre-balles partagées, les États-Unis gardent leur avance de quatre points et mènent 10-6 avant les simples.

Céline Boutier a apporté un point à l'Europe lors de son foursome matinal. © Scott Taetsch / Getty Images - AFP

L’Europe y a longtemps cru. D’abord dans la matinée, lors des matchs en foursome. En prenant la tête dans trois des quatre rencontres, la réaction orgueilleuse semblait faire son effet et donner à cette Solheim Cup le suspense qu’on lui attendait vendredi. On y vibrait d’autant plus que Céline Boutier y est allée de son succès dans le dernier match de la session l’associant à Anna Nordqvist (huitième apparition dans la compétition) et l’opposant à Lilia Vu et Sarah Schmelzel. Passées 3 up après trois trous, les deux Européennes ont ensuite étouffé leurs adversaires en creusant l'écart : 6 up au 9. En maîtrise par la suite et malgré un retour à 4 up au 11, elles ont fini par s’imposer sans trembler pour apporter un deuxième point aux Jaune et Bleu dans cette matinée après le succès de Henseleit et Hull contre Ewing e tKupcho (1 up).

Malheureusement, l’embellie du Vieux continent n’a pas duré. Après la défaite 4&3 de Georgia Hall et Charley Hull face à Lexi Thompson et Lauren Coughlin, le potentiel 3-1 européen a viré un peu plus au rouge. Car les joueuses de la capitaine Suzann Petersen ont finalement vu leurs premières équipières Pedersen et Ciganda se faire rattraper au 15 puis renverser au 17 pour être défaites 1 down par Allisen Corpuz et une Nelly Korda plus que jamais installée comme la dominatrice du circuit mondial.

La stat qui tue

Pas peu fière de sa joueuse, la capitaine Stacy Lewis a partagé une statistique de Nelly Korda après son foursome : la n° 1 mondiale a enregistré un Strokes Gained de 7,5 sur les onze joueuses en action samedi matin.

Sous les « U.S.A ! U.S.A ! » d’un public qui a tenu son rôle dans la quête de l’équipe hôte pour ramener un trophée qui lui échappe depuis trois éditions, le doute s’installait alors côté européen. Et l’obligation d’être impeccables l’après-midi lors des quatre-balles s’imposait également. Pour l’occasion, Boutier était à nouveau alignée. Une double apparition dans la même journée qui n’était plus arrivée depuis ses débuts en 2019 (déjà lors de la deuxième journée). Malheureusement, l’énergie laissée sur le Robert Trent Jones Golf Club quelques heures plus tôt n’a pas permis à la n° 10 mondiale et sa partenaire suédoise Linn Grant de se montrer dangereuses face à Andrea Lee et Rose Zhang. Cette dernière, incisive sur les greens et écœurante dans l'ensemble, a contribué avec cinq birdies et un eagle du 8 au 14 au plus large succès du jour des Américaines (6&4), qui ont joué -10 sur 14 trous à elles deux...

Trop de changements ?

Associée cinq fois sur six à Georgia Hall entre 2019 et 2023, Céline Boutier a apporté 3,5 points sur 5 possibles avec l'Anglaise. Cette année, elle a évolué avec trois équipières différentes (Valenzuela, Nordqvist et Grant) pour 1 point rapporté sur 3 possibles.

Dans le même temps, le premier match tournait également à l’avantage des Rouge et Bleu dès le trou n° 2 grâce à un eagle assommant d’Alison Lee qui venait enflammer un peu plus son peuple.  

Un succès 4&3 plus tard, les yeux se tournaient alors vers les deux dernières rencontres, heureusement - pour les pays européens - plus disputées. Un temps menée sur le premier tiers de la partie, la paire Ciganda/Pedersen a fini par se reprendre et même s’imposer 2&1 contre Ally Ewing et Lexi Thompson. Juste derrière, le double tout aussi expérimenté représenté par Charley Hull et Georgia Hull a tenu son avance acquise au 2 jusqu’au bout mais a tout de même eu besoin d’aller jusqu’au green du 18 pour l’emporter 2 up sur Allisen Corpuz et Lilia Vu.

Ainsi, l’Europe n’a pas été impériale mais a eu le mérite de montrer qu’elle pouvait rivaliser avec un Team USA porté par de fortes individualités. Dimanche, l’opération portera le nom secret de Medinah puisque c’est avec le même retard de quatre points que leurs homologues masculins avaient réussi en 2012 à renverser un 10-6 pessimiste en un 14,5-13,5 miraculeux.

Les simples de dimanche (à partir de 14h50 en France)

Charley Hull – Nelly Korda

Emily Pedersen – Megan Khang

Georgia Hall – Alison Lee

Anna Nordqvist – Allisen Corpuz

Carlota Ciganda – Rose Zhang

Esther Henseleit – Andrea Lee

Céline Boutier – Lexi Thompson (16h00)

Maja Stark – Lauren Coughlin

Albane Valenzuela – Lilia Vu

Madelene Sagstrom – Sarah Schmelzel

Leona Maguire – Ally Ewing

Linn Grant – Jennifer Kupcho