Auteur d'une saison jusque là décevante, la Française compte sur sa quatrième participation à la Solheim Cup, cette semaine en Virginie, pour donner un peu d'éclat à son année 2024.
Si 2023 avait été son annus mirabilis, avec quatre victoires sur le LPGA Tour dont son premier Majeur à l'Amundi Evian Championship, sans oublier une Solheim Cup conservée de haute lutte avec l'équipe européenne, la campagne 2024 de Céline Boutier serait plus du style annus horribilis. À l'année des merveilles qu'était 2023 a en effet succédé une année 2024 certes pas horrible, mais nettement en-deçà de ses standards habituels. Si elle a fait preuve, comme à son habitude, d'une grande régularité en ne manquant que deux cuts sur les 18 tournois auxquels elle a participé, la joueuse de 30 ans n'a en revanche pas goûté aux joies de la victoire.
Sa deuxième place, début mars à Singapour à l'occasion du HSBC Women's World Championship, lorsqu'elle s'était fait souffler le trophée par l'Australienne Hannah Green, constitue donc son meilleur résultat cette année ; son unique top 10 aussi. « Je crois que le simple fait de gérer mes attentes a été un peu difficile. J'ai appris qu'il faut rester patiente et ne pas être trop dure avec moi-même, en gardant à l'esprit que gagner est extrêmement difficile », reconnaissait-elle en conférence de presse le 24 juin, à la veille du KPMG Women's PGA Championship. « Et même si je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de jouer la gagne cette saison, je dois me concentrer sur mon jeu et rester patiente. »
Bien que tout n'ait pas été noir ces huit derniers mois - loin de là, sa 36e place actuelle à la Race to the CME Globe indiquant un niveau moyen solide - Céline Boutier admettait en amont du troisième Majeur que quelque chose faisait défaut. « C'est une année difficile, car je n'ai jamais eu l'impression que mon jeu était aussi bon que je le souhaitais. J'ai beaucoup travaillé, mais ça ne s'est pas goupillé. Ça a vraiment été le plus dur pour moi cette saison », ajoutait-elle. « Parfois, je me suis sentie démoralisée par ces résultats, mais je dois garder en tête que je dois me focaliser sur mon jeu, sur ce que je peux contrôler, et pas juste sur les résultats. »
Un pilier de l'équipe européenne
Cette parenthèse dans la saison que constitue la Solheim Cup arrive donc à point nommé pour l'actuelle 10e joueuse mondiale. Première qualifiée mathématique via le Rolex Ranking côté européen, la native de Clamart se fait une joie d'évoluer dans l'équipe emmenée, comme l'an passé en Espagne, par Suzann Pettersen. Et ce malgré une atmosphère qui, comme en 2021 dans l'Ohio, sera résolument à l'avantage des locales : « J'aime jouer, quel que soit le continent », déclarait-elle ce mercredi à Gainesville (Virginie) en conférence de presse. « Tant que je joue, je m'éclate ! »
Reste maintenant à savoir dans quelle mesure elle jouera : quelles adversaires elle affrontera, dans quel format, et combien de fois. L'an passé, malgré son statut de toute fraîche vainqueur de Majeur et l'exceptionnelle dynamique dans laquelle elle se trouvait, elle n'avait participé, sur quatre doubles possibles, qu'aux foursomes, pour deux défaites en compagnie de l'Anglaise Georgia Hall, sa partenaire habituelle depuis ses débuts dans l'épreuve en 2019. En simple, elle avait été battue le dimanche par une Angel Yin survoltée et intraitable. Cette année, Céline Boutier arrive donc au Robert Trent Jones Golf Club sur une toute autre lancée : forcément moins attendue, peut-être plus revancharde, et quoi qu'il en soit animée d'une seule intention : « J'ai vraiment hâte d'affronter les Américaines sur leur sol. Et repartir d'ici avec la coupe, ce serait vraiment exceptionnel... »