Au terme d’un finish irrespirable, l’Europe l’emporte 14,5 points à 13,5 et récupère le trophée qu’elle avait cédé depuis 2015 aux Américaines. Héroïne de cette 16e édition, Céline Boutier gagne ses quatre matches. Comme sa partenaire de double, l’Anglaise Georgia Hall.
Le résumé
Il était écrit que cette 16e Solheim Cup de l’histoire s’achèverait sur le green du 18 du PGA Centenary Course, sur le dernier putt du dernier match de simples. Et quel plus bel épilogue que ce succès européen offert par Suzann Pettersen, certainement le choix le plus contesté de la capitaine, Catriona Matthew. En effet, la Norvégienne, 38 ans, revenue de maternité il y a dix-neuf mois, n’affichait pas les meilleurs résultats depuis son retour à la compétition sur le LPGA Tour (trois cuts manqués, une anecdotique 59e au C Women’s Open le 22 août dernier). Mais forte de huit Solheim Cup (la neuvième cette semaine en Ecosse), la Scandinave a su se transcender pour offrir le point qui fait à l’arrivée toute la différence.
Depuis le premier coup de golf vendredi matin, Europe et Etats-Unis ont toujours fait jeu égal. Aucune des deux équipes n’arrivant à prendre un réel avantage. Et les douze simples de ce dimanche fou à Gleneagles l’ont un peu plus encore confirmé. Si Carlota Ciganda ouvrait le compteur en faveur des bleues grâce à son 1 up sur Danielle Kang, Brittany Altomare pour les USA répliquait « sauvagement » avec un 5&4 infligé à l’Anglaise Jodi Ewart Shadoff. Quand Georgia Hall et Céline Boutier l’emportaient 2 up et 2&1 sur Lexi Thompson et Annie Park, Angel Yin et les sœurs Korda remettaient leur équipe sur les rails. Le nul de Charley Hull face à Megan Khang et la victoire 1 up de Lizette Salas (sur l’Allemande Caroline Masson) n’arrangeaient pas les affaires du Vieux continent. Pour inverser le résultat en sa défaveur, il fallait que les trois derniers matches basculent dans son camp. Si Anna Nordqvist ne faisait pas de détail contre Morgan Pressel (4&3), les deux dernières rencontres demeuraient indécises. Encore square après 15 trous, Bronte Law assénait deux sublimes birdies au 16 et au 17 pour l’emporter 2&1 sur Ally McDonald, qui avait remplacé mardi Stacy Lewis, blessée au dos. Tout devait donc se jouer entre Suzann Pettersen et Marina Alex. Jamais menée par l’Américaine, la Norvégienne voyait pourtant cette dernière revenir square au 14. Un nul suffisait alors au bonheur des protégées de Juli Inkster mais sur le par 5 du 18, un coup de fer laser de Pettersen la mettait en position de birdie, donc en position de victoire 1 up. Malgré la pression terrible qui pesait alors sur ses épaules, la lauréate de l’Evian Championship 2013 ne tremblait pas et permettait à l’Europe de récupérer le trophée après deux défaites en 2015 et 2017. Une bien belle conclusion pour cette très grande championne qui, dans la foulée de son exploit, annonçait sa retraite professionnelle !
La journée de Céline Boutier
Quel exploit réalisé par Céline Boutier ! Impeccable en doubles associée à l’Anglaise Georgia Hall (deux succès en foursomes, un en quatre balles), la Francilienne a été également hyper solide en simples face à Annie Park. Auteure d’un début de partie difficile (double bogey au 1) et menée deux down après seulement deux trous, la Française est revenue dans la partie avec un premier birdie au 5 puis un deuxième au 7. Au départ du 8, les deux jeunes femmes sont alors square et elles le restent jusqu’au par 3 du 10 où Park reprend l’avantage avec un birdie, heureusement vite effacé au 11 avec un troisième birdie pour la Française. Le tournant de la partie a lieu au 13 où Céline Boutier reprend l’avantage 1 up avant d’enfoncer le clou au 16 avec une nouvelle ficelle. 2 up et dormie au départ du 17, l’ancienne n°1 mondiale amateur n’avait plus qu’à partager le trou suivant grâce à une magnifique approche et l’emporter dans la foulée 2&1. Jamais un golfeur ou une golfeuse français lors des précédentes Ryder Cup et Solheim Cup n’avait autant maîtrisé son sujet. Et cela, à 25 ans seulement !