Tout près d’obtenir sa carte du PGA Tour Champions, Raphaël Jacquelin n’a pas abdiqué dans l’idée de poursuivre sa carrière de joueur aux États-Unis. En attendant, il redouble d’efforts dans sa nouvelle vie d’entraîneur. Et il y a de quoi faire !
Raphaël Jacquelin est passé à autre chose. Non sans mal, il faut bien l’avouer. Le 8 décembre dernier, sur le Champions Course du TPC Scottsdale (Arizona), le Français est battu en play-off des Cartes du PGA Tour Champions par l’Australien David Bransdon. Ce dernier validant au premier trou de barrage son droit de jeu sur le Tour senior américain en compagnie de ses compatriotes Percy, Wright et Allan ainsi que de l’Américain Shane Bertsch. Seules cinq places offrent le fameux sésame. Pas une de plus...
Pour le Lyonnais, 50 ans le 8 mai prochain, l’instant est cruel. Forcément. Tout juste peut-il se « consoler » en se disant qu’avec son nouveau statut de membre associé, il peut prendre part au Monday Qualifier en amont de chaque tournoi régulier du calendrier 2024. Pas simple à gérer quand on n’habite justement pas aux États-Unis…
« Sur le coup, ça a été très dur, je ne vais pas le cacher, confirme Raphaël Jacquelin. Je suis passé tout près. C’était vraiment faisable, sans même avoir recours au play-off d’ailleurs. C’est à la fois positif et très frustrant. Mais ça reste le sport et quand il n’y a que cinq places, on a envie de se dire que c’est préférable de se manquer complètement plutôt que de passer juste à côté de quelque chose d’extraordinaire… »
« Ce fut néanmoins une bonne expérience de partir trois semaines et de jouer durant ce laps de temps dans de bonnes conditions, poursuit-il. C’était sympa de voir le niveau revenir de jour en jour, en s’entraînant tous les jours. On retrouve petit à petit son meilleur niveau. Franchement, c’était pas mal. »
Trois Majeurs seniors dans le viseur en 2024...
Rentré en Europe le lundi 11 décembre - « Après le play-off, j’ai roulé vers Los Angeles le vendredi soir et j’ai passé la journée de samedi chez des amis avant de rentrer dans la foulée » - le Français n’a toutefois pas abdiqué. Sa vie de joueur professionnel n’est pas derrière lui. Loin de là. Il devrait ainsi récupérer une invitation pour le Senior PGA Championship (23-26 mai) à Harbor Shore Resorts (Michigan). Si tel est le cas, il s’organisera pour tenter ces Monday Qualifiers avant et après ce Majeur senior. Soit trois semaines chez l’Oncle Sam…
« Ce n’est que partie remise, alerte-t-il. Quoiqu’il arrive, je vais me préparer pour les échéances de mai, donc m’entraîner vraiment. Cela veut dire que je serai en forme fin novembre pour retourner aux Cartes du PGA Tour Champions. J’aurai alors accès directement à la finale. J’ai vu que j’avais largement le niveau pour bien y figurer. »
« Il faut que je regarde le calendrier, ajoute-t-il. De toute façon, je dois attendre mes 50 ans. C’est ça l’idée. Avec dans l’esprit de signer de bons résultats tout de suite. Cela peut aller vite, sachant que je vais rentrer au British Senior (du 25 au 28 juillet à Carnoustie). Et puis je vais regarder aussi le calendrier du Legends Tour pour voir ce que je peux jouer pour bien me préparer pour le British, justement. Il ne faut pas arriver les mains dans les poches car ça joue très bien. Il y a également les qualifs de l’U.S. Senior Open dans mon viseur. Bref, il y a plusieurs échéances qui arrivent, c’est intéressant… »
Des jeunes en devenir et des pros déjà confirmés…
Outre sa carrière de joueur qui est donc, comme on peut le constater, loin d’être achevée, sa nouvelle vie de coach prend là aussi de plus en plus d'épaisseur. Il est d’ailleurs concerné cette semaine, juste avant Noël, par un regroupement de deux jours dans le cadre d’AJ Coaching, cette structure créée avec Alain Alberti du côté de Massane, tout près de Montpellier. Il y retrouve plusieurs jeunes espoirs évoluant pour le moment sur le Pro Golf Tour et l’Alps Tour. Des pros bien sûr comme Romain Lanteri, le Franco-suisse Thomas Lecomte, Thomas Elissalde et Théo Brizard, mais aussi des amateurs qui sont destinés à franchir le cap dans un an tel Nathan Legendre.
Et puis il y a les « confirmés », ceux qui possèdent un droit de jeu sur le DP World Tour ou encore sur le Challenge Tour. Dès le début du mois prochain, « Raph » sera par exemple à Dubaï (Émirats arabes unis) pour un stage programmé du 4 au 11 janvier en compagnie de Julien Guerrier et Jeong-weon Ko, « afin de préparer les premiers rendez-vous de l’année calendaire », précise-t-il.
« J’ai aussi Romain Wattel qui va préparer la saison 2024 du Challenge Tour puisqu’il possède une catégorie pleine, enchaîne-t-il. Romain sera d’ailleurs ce vendredi au regroupement à Massane… L’idée est de faire une bonne émulation dans le jeu. Plus ils sont nombreux, mieux c’est. C’est un moment de partage et ça avance. C’est ce que l’on fera à Massane tout au long de la saison. Je m’occupe également d’Alex (Levy). Il est sur la bonne voie. Il y a encore un peu de boulot sur le plan mental, mais il y a moyen qu’il retrouve son niveau de jeu. Il va reprendre confiance et après, il sait faire. Je pense qu’il y a moyen qu’il récupère cette carte, voire plus sans avoir une catégorie pleine. Je le trouve assez confiant et bien mieux que l’année dernière. »
L’année qui arrive s’annonce donc palpitante et très active. Parviendra-t-il à concilier tout cela ? Ce genre de perspective ne semble visiblement pas le perturber outre mesure. « C’est un peu l’objectif quelque part, conclut-il. Il faut que je me penche sur tous les calendriers. Autant le mien que ceux des autres. Je vais concilier les deux car il va y avoir pas mal de choses à faire. Entre le Legends Tour pour préparer les Majeurs et le coaching des jeunes, ça va faire une saison bien remplie. Je trouve ça très enrichissant ! »