La joueuse basque compte sur la tournée hivernale en Afrique du Sud pour préparer au mieux sa 19e saison sur le Ladies European Tour, qui ne sera vraisemblablement pas la dernière !
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Depuis quelques semaines, Anne-Lise Caudal est en Afrique du Sud où elle participe au Sunshine Ladies Tour, le circuit local qui comprend cette année huit épreuves étalées sur neuf semaines. Quinzième la semaine dernière du NTT Data Ladies Pro-Am à Fancourt, la joueuse de Ciboure aborde cette tournée de préparation avec enthousiasme et ambition, afin de prendre de l'élan en vue de sa saison sur le Ladies European Tour, qu'elle entamera lors du retour du circuit sur le continent européen, au mois de mai. À 40 ans passés, et malgré la perte de sa carte pleine l'an dernier, celle qui affiche 270 tournois au compteur n'est pas prête à ranger les clubs au placard !
Une nouvelle saison démarre pour vous sur le Sunshine Ladies Tour, comme chaque année ou presque... Pourquoi cet attachement à ce circuit ?
C'est vrai que je joue ce circuit quasiment chaque année depuis que je suis pro. Déjà, parce que j'aime beaucoup l'Afrique du Sud, et puis parce c'est une super préparation pour le reste de la saison en Europe. Le Sunshine Ladies Tour s'est bien développé au fil des ans avec pas mal de nouveaux tournois et des dotations qui ont évolué. Et puis les conditions de jeu sont top, on joue des parcours magnifiques, et le niveau de jeu des Sud-Africaines commence à être assez élevé. C'est aussi l'occasion de côtoyer des copines européennes puisqu'on est de plus en plus nombreuses à venir se préparer ici, ou essayer de se qualifier pour les deux derniers tournois du calendrier, qui sont co-sanctionnés par le Ladies European Tour (le Joburg Ladies Open, du 3 au 6 avril ; et l'Investec SA Women's Open, du 10 au 13 avril, ndlr).
Êtes-vous d'ores et déjà assurée de participer à ces deux tournois ?
Quasiment, oui. Sur le champ de joueuses tel qu'il est aujourd'hui, je suis en réserve, mais je vais rentrer par le biais des places réservées au Sunshine Ladies Tour puisqu'il y a plusieurs filles qui ont les deux catégories et qui vont sauter du côté sud-africain.
Du côté européen, où en êtes-vous en termes de catégorie après avoir bouclé 2024 à la 122e place de l'ordre du mérite ?
J'ai fait le choix de ne pas aller aux Cartes en décembre dernier, donc j'ai juste une catégorie conditionnelle qui devrait toutefois me faire rentrer sur pas mal de tournois en Europe. Pas les plus gros, mais au moins les trois tours à 300 000 euros. Je compte aussi sur les deux tournois LET ici pour marquer des points et essayer d'avoir un re-ranking correct début mai pour pouvoir jouer jusqu'à la fin de la saison.
Pourquoi n'êtes-vous pas allée aux Cartes ?
J'avais d'autres priorités. J'avais envie de passer du temps avec ma famille. L'année 2024 a été en dedans en termes golfiques, à cause de quelques ennuis aux cervicales et au dos. Il y a un an, j'avais fait le choix de ne pas jouer tous les tournois du Sunshine Ladies Tour, j'étais partie entretemps au Maroc et aux États-Unis, et ces voyages m'avaient vraiment fatiguée. Et c'est un peu ce qui a déclenché mes soucis physiques. Je suis arrivée au mois de mai et j'avais déjà le corps fatigué et en douleur, et ça m'a mis un gros poids pour la saison en Europe. C'était mon choix, et au final une petite erreur. Donc cet hiver, je me suis dit que c'était plus important pour moi de me ressourcer au Pays basque auprès de ma famille que d'aller aux Cartes ; et cette année j'ai décidé de faire toute la tournée en Afrique du Sud.
Avez-vous songé à raccrocher ?
Non, j'ai encore envie de jouer ! Je sais que ma catégorie ne me donne pas autant d'opportunités que d'autres filles, mais j'en ai encore suffisamment pour faire une vraie saison. C'est pour cela que je ne me mets pas trop la pression à ce niveau-là : je sais que je suis tout à fait capable de marquer assez de points pour regagner ma carte pleine. Donc je verrai comment ça se passe au fur et à mesure que l'année avance. Mais je ne me prends pas la tête : dans un coin de ma tête, j'ai l'idée d'un arrêt de ma carrière fin 2026, donc je vais me consacrer à fond à cette saison et la prochaine. Mais c'est vrai que j'ai d'autres priorités dans ma vie, et sans aller jusqu'à dire que le golf est au deuxième plan, c'est un peu différent par rapport à il y a quelques années.
D'autres priorités, c'est-à-dire ?
Je me suis mariée l'an dernier et bien sûr, Lee-Anne et moi aimerions fonder une famille. Il y a un projet futur, donc forcément ce projet familial va influencer le côté professionnel. Mais pour l'instant, il y a ce début de saison en Afrique du Sud, et j'espère ensuite rentrer sur le maximum de tournois en Europe.
Votre épouse, Lee-Anne Pace, étant elle aussi joueuse sur le Ladies European Tour, essayez-vous de vous arranger au maximum pour jouer les mêmes tournois ?
Oui, dans la mesure du possible, même si on n'a pas les mêmes catégories. Cette année, Lee-Anne va pouvoir jouer les plus gros tournois, moi pas ; a contrario elle ne fera pas forcément tous les tournois en Europe, donc on fait chacune notre calendrier en essayant quand même d'être le plus souvent possible sur les mêmes épreuves. C'est aussi pour cela que je suis attachée à cette tournée en Afrique du Sud de début d'année.
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Même si l'année 2024 a été décevante sur le plan des résultats, vous avez vécu un moment fort en prenant le départ de votre 20e Lacoste Ladies Open de France en carrière, un record... Vous commencez à en battre quelques-uns !
(Elle rit) Oui, c'est bien et c'est moins bien, parce que ça veut dire que j'avance en âge ! Je ne cherche pas à battre des records, mais c'est top d'avoir pu jouer l'Open de France autant de fois. C'est un tournoi qui m'a toujours tenu à cœur, et ce 20e départ a été assez fort en émotion. Et même si je n'ai pas très bien joué et dû me retirer du tournoi, c'était un moment spécial. Donc si tout va bien, je serai encore là en 2025 pour ma 21e participation consécutive, la 19e en tant que pro après deux comme amateur.
Que vous souhaiter pour cette année ?
Déjà, que je prenne du plaisir à jouer au golf, que je fasse des performances et pourquoi pas décrocher une petite victoire dans cette tournée ! Ça serait bon pour la confiance et ça me boosterait pour la suite de la saison en Europe. J'ai plutôt bien joué la semaine dernière dans le premier tournoi, même si j'ai un peu pêché au putting le dernier jour. Il fallait déverrouiller la machine au niveau physique et mentale, mais pour une reprise, il y avait du bon.