La rentrée des classes de l’Alps Tour se fait cette semaine en Égypte, l’occasion d’accorder une attention particulière au vainqueur de la dernière finale et un prétendant sérieux à la montée sur le Challenge Tour en fin de saison, Augustin Holé.

Augustin, tu la sens comment cette année sur l'Alps Tour ? © Alps Tour

Cette semaine, l’Alps Tour reprend ses droits en Égypte pour ouvrir de façon officielle le bal de 2024. Et parmi les 150 noms qui investissent les parcours B et C du Sokhna Golf Club pour la semaine, il en est un qui est particulièrement en vue : celui d’Augustin Holé. Ce n’est pas un ex-champion de renom, ni une jeune pépite qui débarque. Le Français a 26 ans et joue sa cinquième saison consécutive sur le circuit ; une ancienneté qui pourrait traduire une certaine stagnation et pourtant non, le Normand est dans une phase ascendante depuis plusieurs mois. Sa dernière prise de galon n’est autre qu’un succès lors de la finale du circuit de troisième division européenne qui s’est déroulée cet automne. Presque au-delà du résultat, c’est la façon dont il est tombé qui restera : une ficelle infiniment longue que le Tricolore a célébrée comme la victoire d’une vie.

Malgré ce résultat probant, Augustin Holé n'a pas cumulé assez de points au classement général pour être récompensé par une accession au Challenge Tour. Mais qu’importe, son stock de confiance a de quoi le faire attendre jusqu’à octobre prochain : « Je me suis vu comme le meilleur de ceux qui n’ont pas fait tous les tournois de la saison », explique celui qui a conclu l’année au 8e rang de l’ordre du mérite. Bien que Kiet Van der Weele et Davey Porsius , mieux classés que le Français avec 7 et 10 tournois joués en 2023, faussent quelque peu la statistique, la mentalité de Holé est limpide : cette année, il sera avide de promotion. D’autant plus que le joueur s’est fixé une condition aux airs d’ultimatum : faire de 2024 la dernière année jouée sur l’Alps Tour. « Ce n’est pas un ultimatum, mais il faut savoir se fixer des objectifs et j’ai totalement confiance en mes capacités pour y arriver cette année », affirme-t-il.

2022, le changement c’est maintenant

En décrochant son premier succès sur ce circuit, le natif de Cherbourg a non seulement récompensé sa meilleure saison depuis son passage professionnel, mais il a surtout converti un travail initié en juin 2022. Ou plutôt une déconstruction. Celle d’une idée reçue résistante qui a trouvé sa genèse à la fin de sa carrière amateur. « Juste avant d’arriver sur l’Alps Tour, j’avais des amis qui y évoluaient déjà et que je battais de temps en temps à l’entraînement, donc je me disais que j’avais le jeu pour vite sortir de cette division. Et puis les deux premières saisons, j’ai réalisé que le niveau était en fait très dense. » Son unique top 15 des deux premières années en témoigne : le joueur n’y est pas. « Puis j'ai compris que la construction de mon jeu ne se faisait pas en six mois et que ça demandait de l’adaptation et donc du temps. Ce qui me fait penser à une comparaison qu’on m’avait avancée comme quoi ce circuit est comme une école de commerce. Tu apprends, tu fais face à la concurrence, tu fais tes cinq années et tu es diplômé. »

Alors en juin 2022, l’athlète a accepté de revoir son mode de révision pour préparer ses derniers partiels de troisième division. Pour ce faire, il a longuement discuté avec son coach, Benoît Teilleria et son préparateur mental, Franck Rigole, pour faire en sorte de ne plus être « à côté de la plaque. » Le premier a mis l’accent sur la nécessité de ne plus regarder les autres et de « faire du Augustin » quand le second l’a amené progressivement à s’ouvrir sur le plan émotionnel. « À cette époque, je gardais mes émotions pour moi et je ne considérais pas qu’il y avait une utilité à les partager. Mais dans le sport de haut niveau, c’est une donnée qui permet de se sortir d’une passe difficile ou de rester dans une spirale positive, alors je me suis ouvert. » Après une édition 2023 incomplète avec trois premiers tournois manqués faute de droit de jeu suffisant, Augustin Holé aura donc, cette saison, la possibilité de mettre à l’œuvre ses changements sur une année entière. De quoi galvaniser davantage un homme en pleine confiance.

Le staff d’Augustin Holé

Benoît Teilleria : coach technique
Franck Rigolle : préparateur mental
Antoine Schwartz : intervenant putting
Dorian Auvitu : préparateur physique