En possession d'un droit de jeu acquis le 21 décembre dernier en Thaïlande via les Cartes asiatiques, Gary Stal lance cette semaine à Manille (Philippines) sa saison sur l’Asian Tour. Un dépaysement total pour le Lyonnais domicilié à Dubaï.
A bientôt 33 ans (le 9 février prochain), Gary Stal entame ce jeudi à Manille (Philippines) une nouvelle vie de golfeur professionnel. Loin du Tour européen où il s’était notamment imposé en 2015 en battant entre autres Rory McIlroy et Martin Kaymer à l’Abu Dhabi HSBC Championship. Après bien des atermoiements, des allers et venues entre le DP World Tour et le Challenge Tour et quelques désillusions qui ont bien failli avoir raison de sa passion, Gary Stal a pourtant su rebondir dans les derniers jours du mois de décembre dernier.
Stoppé au PQ2 des Cartes européennes au début du mois de novembre à Huelva (Espagne), le Français a ainsi décidé de s’aligner aux Cartes asiatiques. Vainqueur le 6 décembre du First Stage à Chonrubi (Thaïlande), il a, deux semaines plus tard, pris la 28e place de la finale organisée à Hua Hin (Thaïlande). Un résultat suffisant pour décrocher l’un des 35 spots qualificatifs pour la saison 2025 sur l’Asian Tour.
« Cela s’est fait comme ça, nous répond-il à l’autre bout du téléphone depuis la capitale philippine où il a débarqué dimanche matin (19 janvier). Je n’ai pas trop réfléchi alors que l’an passé, j’aurais pu déjà y penser… En tout cas, je suis très content d’avoir tenté ma chance. Et surtout d’avoir réussi ce pari… »
« C’est une deuxième carrière qui commence pour moi, enchaîne-t-il. C’est un nouveau départ pour moi. Je ne connaissais pas l’Asian Tour. J’avais joué à l’époque quelques tournois co-sanctionnés avec le Tour européen. Une petite quinzaine dans toute ma vie de golfeur pro. Je vais découvrir de nouveaux parcours, de nouveaux joueurs, plusieurs cultures différentes… C’est assez excitant ! »
Mature et armé pour affronter les vicissitudes de la vie de golfeur de haut niveau, il doit cependant encore appréhender cette nouvelle perspective qui se présente à lui. Quand on lui demande où il situe la qualité de jeu pratiqué aujourd’hui sur l’Asian Tour, par rapport à ses expériences passées, sa réponse reste encore un peu floue…
« Pour être franc, je n’en ai aucune idée, avoue-t-il. Je pense que le niveau est celui du Challenge Tour. Ou entre le Challenge Tour et le DP World Tour. Pour les tournois estampillés International Series (2 millions de dollars de dotation), c’est différent car il y a de très bons joueurs dans le champ, notamment ceux qui évoluent sur le LIV Golf. Sur ces tournois, ce sera compliqué de gagner. En revanche, gagner un tournoi où ils ne seront pas là, ce sera, je pense, bien plus jouable, bien plus abordable. »
« Au-delà de ça, il faudra faire attention au taux d’humidité assez élevé, aux températures, même si à Dubaï je suis déjà bien servi en termes de chaleur. Il faudra faire attention à bien s’hydrater, à boire ce qu’il faut, être vigilant par rapport au soleil. Les insolations arrivent vite par là-bas. Et puis sur les parcours, il y a plus de grains que chez nous. L’herbe est très forte, il y a donc beaucoup de grains sur les greens. Entre ce paramètre et le soleil qui tape, tu peux rapidement t’agacer si tu ne puttes pas bien. Ce sera la clé ! »
Plusieurs aller-retours depuis Dubaï
Question logistique, Gary Stal a cet atout d’être domicilié à l’année à Dubaï. Une ville particulièrement bien desservie en termes de transports aériens. Il n’hésitera donc pas à effectuer plusieurs aller-retours entre le Moyen et l’Extrême Orient, quitte à trouver quand cela sera nécessaire un « camp de base » en Thaïlande. « Si c’est trop galère », précise-t-il.
Présent on l’a dit à Manille pour le premier rendez-vous de la saison, le Smart Infinity Philippine Open (500 000 dollars de dotation), le calendrier du Français pour les mois à venir demeure quelque peu en pointillés... La saison 2025 de l’Asian Tour entrera vraiment dans le vif du sujet qu'à partir du mois d’août. En attendant, Gary Stal va devoir patienter, tablant sur trois à quatre tournois seulement.
« A moins d’une invitation, je ne vais pas pouvoir jouer en Inde, un International Series (30 janvier-2 février). Je devrai normalement jouer à Macao (20-23 mars) mais ce sera très compliqué d’aller en Nouvelle-Zélande (27 février-2 mars). C’est un tournoi double badges (avec le PGA Tour of Australasia). Il y aura peu de places, et puis c’est loin en termes de distance. Mais ensuite, à partir d’août, je pourrais entrer quasiment partout. »
Comment d’ici-là parviendra-t-il à garder l’influx, en ne jouant que par intermittence. Là encore, Gary Stal a la solution.
« J’irai m’entraîner avec Jérôme Theunis (à Dubaï), je peaufinerai mon jeu, en étudiant les axes d’améliorations, souffle-t-il. Je vais essayer de jouer un ou deux tournois du Challenge Tour aussi. Peut-être… Il y a le Championnat de France au Médoc (1er-3 mai)… J’ai aussi la possibilité de jouer quelques tournois du Clutch Pro Tour (Ndlr, un Tour anglais, l’équivalent de l’Alps Tour). Certaines dates sont programmées à Dubaï. Je glisserai peut-être un ou deux tournois dans mon calendrier. De toute façon, je n’ai pas le choix. »
A l’aube d’un nouveau chapitre à la fois excitant mais aussi pour le moins incertain, Gary Stal ne se fixe pour l’heure aucun objectif réel. Ce sera au coup par coup. Et plus si affinités comme dirait l’autre…
« Je vais d’abord essayer de prendre un maximum de plaisir, prévient-il. C’est un nouveau départ, je ne veux pas trop me mettre de pression sur des objectifs élevés. Je vais rester centrer sur moi-même et voir ce dont je suis capable de faire. Les résultats suivront si je me sens bien… On verra par la suite. Aller tenter de nouveau les Cartes européennes en fin d’année ? Pour le moment, je n’y songe pas. Si je suis bien placé sur l’Asian Tour, je n’irai pas aux Cartes. En fait, j’irai là où je me sens le mieux, là où j’ai le plus de chances de réussir… Rester sur l’Asian Tour, ça ne me dérangerait pas. Même si je préférerai jouer sur le DPWT, aller sur le PGA Tour aussi… On est là où on peut être. On ne choisit pas toujours. Une chose est sûre, j’ai conscience que ma carrière a rebondi car si je n’avais pas accroché ce droit de jeu, ça n’aurait pas été terrible pour moi en 2025. Cela allait être bien pourri (il rit). »
Il pourra aussi compter sur la présence de deux autres Français, qualifiés lors de la finale des Cartes asiatiques : Joël Stalter et Julien Sale (dans le champ aux Philippines).
« Oui, Julien et Joël, c’est top qu’ils soient avec moi, conclut-il. Et puis j’ai mon ami Cameron (Mouradian) qui me caddeye et qui sera sur le sac 80 % de la saison. Il est d’ailleurs avec moi cette semaine à Manille. »