Interrogé début juillet quelques jours avant qu’il ne dispute le Vaudreuil Golf Challenge sur le Challenge Tour, Jérémy Gandon ne savait pas vraiment où allait le mener son golf à cette époque. Aujourd’hui, seulement quatre mois après, son chemin s’éclaircit.
Ne se fermer aucune porte. C’est sans doute l’une des phrases les plus lambda qu’on puisse entendre mais elle est révélatrice de la situation de beaucoup de sportifs professionnels. Il en est un pour qui elle reflète parfaitement son état d’esprit, en tout cas celui qu’il avait encore il y a quelques mois. Jérémy Gandon, 25 ans, pensionnaire du PGA Tour Latinoamerica depuis 2 ans, ne savait pas si sa jeune carrière prendrait la route de l’Europe par le Challenge Tour comme porte d’accès au DP World Tour ou bien pourquoi pas en Asie avec dans sa ligne de mire les cartes de l’Asian Tour en janvier 2023.
Mais à ce jour, un objectif sort du lot à la suite d’un bon résultat, la finale des cartes du Korn Ferry Tour (du 4 au 7 novembre), antichambre du plus grand circuit au monde, le PGA Tour. Après s’être en effet qualifié pour cette étape finale à Savannah en Géorgie, tout est plus clair dans l’esprit de Jérémy, le Korn Ferry devient son objectif numéro 1. Un tournoi qu’il va d’ailleurs disputer en compagnie d’un autre Bleu, Cyril Bouniol, pour pourquoi pas suivre les traces de l’un de ses amis et partenaires de jeu, Paul Barjon, passé par le 2e division américaine avant de rejoindre l’élite.
La finale des cartes du Korn Ferry Tour
« Je pars lundi prochain pour faire la finale des cartes. Ça va dicter un peu la suite de ma saison et même la suite de ma carrière. Je me prépare chez moi à Dallas, tranquillement. Pas de préparation différente qu'à l'habituel mais vraiment une motivation supplémentaire car j’ai très envie de jouer à temps plein sur le Korn Ferry l’an prochain. »
« Je ne connais pas du tout le parcours mais je vais faire de bonnes reconnaissances avec un caddie et j’espère que tout va bien se passer. Pour avoir une catégorie complète il faut gagner. Les golfeurs classés de la 2e à la 10e place ex æquo sont assurés de disputer les douze premiers tournois au calendrier. Ceux qui terminent entre la 11e et la 40e place joueront les huit premiers tournois de la saison avec un re-ranking qui interviendra tous les quatre tournois. »
« L’objectif est clair dans ma tête. Il faut au moins faire le Top 40 et après tout peut arriver très vite. Des bons résultats ou une victoire et ça ouvre encore plus de tournois pour le reste de la saison. »
Le PGA Tour dans un coin de la tête
« Évidement que j’y pense. Depuis que je suis passé pro et après mon année sur le PGA Tour Canada j’ai toujours eu envie de rejoindre ce circuit comme tous les golfeurs d’ailleurs. C’est un objectif à plus long terme mais l’étape du Korn Ferry Tour se concrétise de plus en plus donc faut y aller avec le cœur et après on verra ce qu’il va se passer. »
Un passage par l’Europe au début de l’automne
« Je ne m’étais pas fermé toutes les portes. D’ailleurs j’ai fait des tournois sur le Challenge Tour après j’ai eu la chance de jouer sur le DP World Tour. J’ai réussi à passer les PQ1 en Europe et puis le lundi d’après j’apprends que je joue l’Open de France. Je venais d’une bonne semaine et j’avais de meilleures attentes que ça. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué le Golf National. Ce n’était pas prévu que je le joue et c’était une belle surprise. C’était une bonne expérience même si le résultat n’a pas été celui que j’attendais (Cut manqué). »
« Tout ça pour dire que j’en suis à un moment de ma carrière où il faut prendre au sérieux d’autres choses extérieures au jeu. Je dois tout simplement gagner ma vie avec le golf et pour ça je me donne plusieurs opportunités. Je suis même inscrit pour les cartes de L’Asian Tour en janvier 2023. Maintenant le fait d’être qualifié pour cette finale du Korn Ferry Tour ça précise les choses car je suis installé à Dallas donc c’est là que j’ai envie de vivre et d’évoluer. Disons que j’y vois plus clair (rires). »
L’idéal : un avenir sur le sol américain
« L’idéal pour moi c’est cette semaine du 4 novembre qui va le déterminer. J’ai envie d’y arriver et ensuite d’évoluer ici au États-Unis. Je prends exemple sur un garçon comme Paul Barjon avec qui je joue souvent et avec qui je m’entend bien. Il n’habite pas très loin de chez moi et la voie qu’il a choisie pour atteindre le haut niveau semble me correspondre aussi. Ma vie à Dallas me plaît, j’ai des partenaires d’entraînement, des connaissances avec mon passage en université américaine à Kansas State. Il n’y a plus qu’à j’ai envie de dire. »