Qualifié via les Cartes asiatiques en décembre dernier, tout comme Gary Stal et Julien Sale, Joël Stalter a lancé sa saison en Inde à la fin du mois de janvier. Son objectif principal est de surfer sur une belle dynamique actuelle et lorgner, qui sait, le LIV Golf.

Après l'Inde fin janvier, on devrait retrouver Joël Stalter à Macao à la mi-mars. © Jan Hetfleisch / Getty Images - AFP

C’est chez lui à Dubaï, où il réside depuis quatre ans maintenant, que Joël Stalter a pris le temps de répondre de vive voix à nos questions. Serein, le Lorrain âgé de 32 ans vient d’ouvrir un nouveau chapitre très important de sa déjà longue carrière professionnelle, entamée en 2014. Le 30 janvier, il était ainsi aligné au premier International Series de la saison 2025 de l’Asian Tour, en Inde, du côté de New Delhi où il a pris la 57e place finale. Un tournoi à deux millions de dollars de dotation avec un champ XXL et certains très grands joueurs issus du LIV Golf. Citons parmi eux l’Américain vainqueur du dernier U.S. Open, Bryson DeChambeau, le Chilien Joaquin Niemann, le Mexicain Abraham Ancer ou encore l’Anglais Paul Casey.

Cette présence dans une épreuve reine d’un circuit qui prend chaque année un peu plus de volume, bien aidé il faut le préciser par le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite, également appui financier sans limite de ce même LIV Golf créé en 2022, Joël Stalter la doit à sa remarquable prestation juste avant Noël à la finale des Cartes asiatiques disputées à Hua Hin (Thaïlande). Un défi que le Français a merveilleusement relevé en accrochant l’un des 35 spots mis en jeu afin d’obtenir sa carte pour l’exercice 2025 qui s’est d’ailleurs élancé le 23 janvier aux Philippines avec la sublime victoire de Julien Sale, l’un des trois Tricolores avec Gary Stal à s’être également qualifié.

« Je n’avais plus de catégorie sur l'HotelPlanner Tour, c’est aussi pour cela que j’ai fait le choix d’aller jouer en Asie, explique l’ancien étudiant à Berkeley. J’étais sur l’ADT (Ndlr, la 2e division de l’Asian Tour) et puis j’ai enchaîné avec les Cartes. J’ai pris cette décision au mois d’août. J’avais besoin de changer d’air, de vivre une nouvelle aventure. J’y ai pris beaucoup de plaisir. Et c’est aussi pour cela que je ne me suis pas présenté aux Cartes européennes. Je voulais uniquement me concentrer sur l’Asie. L’objectif était d’avoir cette carte sur l’Asian Tour en 2025. J’aurais aimé la décrocher via l’ADT (Ndlr, 10 spots en jeu) mais ça s’est fait par les Cartes… »

Compte tenu d’un calendrier excessivement étiré, notamment durant le premier semestre – seulement six tournois officialisés pour l’instant entre janvier et fin juin – les occasions de voir Jöel Stalter sur son nouveau circuit domestique vont se faire rares. Qu’à cela ne tienne : ce n’est visiblement pas un problème pour le vainqueur de l’Euram Bank Open, sa seule victoire sur le Tour européen, en juillet 2020.

« J’irai peut-être en Nouvelle-Zélande (27 février-2 mars), je ne sais pas, souffle-t-il doucement. Il y a des possibilités d’y aller si je rentre en dernière minute (Ndlr, il était 3e réserve au moment où nous écrivions ces lignes). J’ai regardé les vols. Je n’ai pas franchement de visibilité, mais je n’y attache pas trop d’importance. Pour moi, le prochain tournoi, c’est Macao (20-23 mars, 2 millions de dollars de dotation). Je vais me préparer pour cette échéance. »

« Jusqu’à Macao, je vais aussi prendre du temps pour moi, ajoute-t-il. Je vais me préparer tranquillement, ce ne sont pas les golfs qui manquent à Dubaï. Le temps est parfait, c’est la bonne période. Je vais faire un travail à la fois physique et mental pendant les trois prochaines semaines. De toute façon, jusqu’à juillet, ça va être très calme. Cela me convient… Je ne suis pas en attente de tournoi. Les dernières années ont été compliquées, avec le fait de ne jamais savoir où j’allais jouer. Je veux me concentrer sur ma santé mentale, mon physique, avoir des axes golfiques importants pour pouvoir performer… Aujourd’hui, ce n’est plus le Tour qui dicte ma vie. J’aime voyager, aller en compétition mais j’ai aussi ma vie, et je l’aime. Je veux prendre soin de moi, de ma santé, de pouvoir durer dans le temps. D’être bien, en fait. »

Quelques passages en France durant le premier semestre

Toujours suivi de près par Kenny Le Sager, il peut aussi bénéficier de l’expertise technique sur place dans les Émirats arabes unis du Belge Jérôme Theunis, sans oublier les dures séances physiques en compagnie de Mohammed Hassine. Dubaï possède aussi l’atout d’être parfaitement desservi par les transports aériens. Ses déplacements vers l’Extrême-Orient mais également pour effectuer quelques prochains passages en France ne sont donc pas vraiment un souci. 

« C’est aussi une raison pour laquelle j’ai pris cette décision de jouer sur l’Asian Tour, confirme-t-il. Si je veux prendre un vol pour rentrer chez moi à Dubaï, c’est facile. Que ce soit vers l’Est ou vers l’Ouest, c’est six à sept heures d’avion. C’est gérable. L’an passé, sur l’ADT, j’ai fait les allers-retours, et il n’y a eu aucun problème. Je pense que je ferai aussi un ou deux tournois sur l'HotelPlanner Tour en France. Le Blot Open de Bretagne, il y a des chances. Pour le Vaudreuil Golf Challenge, je n’ai pas encore fixé mon calendrier… On va voir. Il y aura peut-être aussi quelques dates du circuit français. Et le Championnat de France professionnel MCA au Cabot Bordeaux, en mai… »

Je n’ai pas de plan défini mais c’est vrai qu’aujourd’hui, l’objectif, c’est le LIV Golf. Si je fais une grosse année sur l’Asian Tour, cela peut m’ouvrir les portes.

Cette année 2025 qu’il ne considère surtout pas comme une renaissance doit en tout cas être celle de l’épanouissement au plus haut niveau. Il espère que ses derniers bons résultats – « entre septembre jusqu’à la fin des Cartes, j’ai fait dix-huit tours consécutifs sous le par. Le jeu est là » - lui permettront d’atteindre son objectif : évoluer sur le LIV Golf

« Je n’ai pas de finalité mais j’espère aller le plus loin possible, conclut-il. On verra si les opportunités se présentent. Je n’ai pas de plan défini mais c’est vrai qu’aujourd’hui, l’objectif, c’est le LIV Golf. Si je fais une grosse année sur l’Asian Tour, cela peut m’ouvrir les portes. C’est de plus en plus difficile, mais j’ai toujours été un adepte du format du LIV, c’est quelque chose qui me plaît. J’ai participé aux qualifications (fin 2023), j’aime l’ambiance… Le but ultime, ce serait ça. Pour moi, c'est le haut de la pyramide. »