Vainqueur samedi dernier sur l'Alps Tour de son premier tournoi en tant que professionnel, quasiment assuré de monter sur le Challenge Tour l'an prochain, le Landais de 18 ans savoure l'instant présent.
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C'était mal parti, car j'ai eu un souci avec une voiture de location, donc je suis arrivé sur place le mardi soir à minuit et demie sans avoir dîné... Je n'ai pas joué de reconnaissance et juste fait le pro-am le mercredi à 11 heures, mais je sentais que j'étais bien. J'avais changé de putter juste avant de partir, repris celui avec lequel j'avais gagné en Égypte l'an dernier, qui m'avait donc plutôt porté chance. Je n'ai pas très bien commencé le tournoi, mais j'ai bien fini le premier tour en faisant birdie et eagle. Ça m'a bien mis dedans, et j'ai continué en me concentrant sur mon jeu, et sur le fait de mettre des putts. J'ai commencé à en glisser deux ou trois et la confiance est arrivée soudainement : ça faisait longtemps que je n'arrivais pas à mettre autant de putts, et c'était vraiment cool de retrouver cette sensation. C'est bien de faire des top 5 sans rentrer de putts, mais c'est mieux d'en rentrer et de jouer la gagne ! Car ce qu'on veut dans ce sport, c'est gagner.
La dernière partie, le samedi, s'est résumée à un joli duel pour la victoire avec le Néerlandais Davey Porsius. Comment l'avez-vous vécue ?
J'avais trois coups de retard au départ, et il a fait birdie au 1 donc je me suis retrouvé à quatre coups. Au 2, j'ai tapé un fer 6 à 200 m au poteau, et ça m'a vraiment mis dedans. J'ai fait birdie et il a fait bogey, donc je suis revenu à deux coups. Au 9, j'ai fait une grosse erreur et pris bogey, donc j'en ai reperdu un, mais au 10, 11 et 12, les trois trous les plus difficiles du parcours, j'ai fait par, birdie, birdie et j'ai pris la tête pour la première fois. C'est vraiment là où j'ai pris l'avantage sur lui, au score et psychologiquement. Il est certes revenu à égalité avec un birdie au 13, et il est même repassé devant au 16, mais au 17 il a mis hors-limites à gauche et pris double, ce qui m'a ouvert la porte. J'avais un coup d'avance au départ du 18, un par 5 un peu bidon parce qu'on ne pouvait pas taper le drive puisqu'il y avait un obstacle d'eau à 280 m avec plein vent contre, donc on a joué des fers avant l'eau. J'ai tapé un deuxième fer 5 à 80 m et lui a pris le green en deux avec un bois 3 bijou. Sur mon troisième coup, je me retrouve à 5 ou 6 m du drapeau, et lui chippe et se met à 1,80 m. C'est à moi de putter pour birdie, et je rate de peu. Il a donc son putt pour faire le play-off, et il rate à son tour... Du coup j'ai enfilé ce qui restait derrière pour gagner !
Quelles émotions avez-vous ressenti en gagnant ?
Ça m'a fait vraiment du bien de gagner en partant avec du retard. C'était une victoire où l'émotion était bien plus forte que lorsque j'avais gagné l'an dernier en Égypte, où j'avais neuf coups d'avance ! Là, c'était serré, et c'était donc beaucoup plus intense. En plus, j'étais caddeyé par un copain d'Hossegor qui s'appelle Jean-Baptiste Damou, car mon frère Lilian n'a pas pu venir cette semaine. JB a été top, il a montré zéro émotion, il a été hyper pro alors qu'il ne m'avait jamais caddeyé, donc c'était vraiment parfait. On a passé une super semaine ensemble et c'était génial de la conclure comme ça !
Vous voilà deuxième à l'ordre du mérite : la montée sur le Challenge Tour l'an prochain est d'ores et déjà validée ?
Je ne sais pas trop encore. Il reste deux tournois, Saint-Omer et la grande finale, donc je vais essayer de continuer comme ça, et si je peux en planter un deuxième, je ne vais pas me gêner ! Mais c'est vraiment positif d'être revenu dans les cinq premiers à ce moment de la saison. En plus, c'est ma première victoire en tant que pro, dès ma première saison, donc ça a vraiment une saveur spéciale.
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Oihan Guillamoundeguy, bienvenue chez les pros !Quel bilan tirez-vous de votre saison dans son ensemble ?
Sur l'Alps Tour, j'ai fait cinq top 5 et une victoire en onze tournois, donc c'est très positif. Sur le Challenge Tour, je n'ai joué que deux tournois, le premier aux Pays-Bas en mai où j'ai fini 35e alors que j'étais 13e avant le dernier tour, donc pas mal, et le second en Allemagne la semaine avant l'Italie, où j'ai manqué le cut. Je n'avais pas le parcours dans l'œil, je n'avais pu faire que neuf trous de reco, et dès le deuxième trou un de mes partenaires de jeu a joué ma balle et j'ai pris deux coups de pénalité... Le truc qui n'arrive jamais ! J'ai fait aussi mon premier Tour européen à l'île Maurice en décembre dernier, où j'ai fini 27e, et j'ai manqué le cut au KLM Open fin mai alors que j'étais un peu down. Je me suis blessé, j'ai eu une grosse tendinite à l'avant-bras et ça a été un peu compliqué pendant quelque temps, mais on a fait un gros boulot en milieu de saison pour repartir de l'avant.
On imagine que vous ne regrettez pas votre choix d'être passé pro très jeune, à seulement 17 ans...
Non, absolument pas ! Je me rends compte qu'en ayant fait du golf mon métier, je vis des émotions beaucoup plus fortes qu'avant. C'est un truc de fou ! Maintenant il faut finir la saison et enfoncer le clou. Avant cela, je vais jouer quelques Challenge Tour au mois d'août, je ne sais pas encore lesquels, et j'espère aussi avoir la chance de jouer l'Open de France, ce qui serait vraiment une belle opportunité. J'avais adoré ma première participation l'an dernier, donc j'espère vraiment avoir la chance d'y retourner. Et puis à la fin de l'année il y aura les Cartes européennes, et l'an prochain quel que soit le circuit sur lequel j'évolue, j'aurai à cœur de faire tout aussi bien, voire mieux.