Le golf, le golf, toujours le golf. Et si, pour une fois, on parlait d’autre chose ? Avec Aymeric Laussot, on a fini par aborder Prison Break, l’Australian Open, les couchers de soleil et sa mamie Dominique.
Bon, comme on reste des passionnés, on a tout de même ouvert la conversation en parlant de son actualité. Heureux détenteur d’une invitation pour le premier tournoi de la saison de l'HotelPlanner Tour, Aymeric Laussot a effectué son baptême en deuxième division à l’occasion du SDC Open où il a signé un - presque - top 25 (il a fini 26e) de bon augure. Promu depuis l’Alps Tour, ce Francilien de naissance et Texan de cœur est désormais rentré en France, faute de catégorie suffisante pour pouvoir participer aux prochaines dates sud-africaines. Alors juste avant de quitter sa maison de location pour l’aéroport de Johannesburg, on lui a passé un coup de fil pour parler de tout… sauf de golf.
Tu es né où, tu as grandi où, tu as des frères et sœurs ? Raconte-moi l’enfance du petit Aymeric Laussot.
C’est même Aymeric Henry Paul Bryan, parce que le petit Aymeric, il a quatre prénoms, c’est quelqu’un (rires) ! Je suis né à Versailles le 30 mars 2000 et j’ai grandi jusqu’à mes 13 ans en région parisienne du côté de Saint-Cloud. J’ai été fils unique pendant de longues années puis mon père s’est re-marié avec ma belle-mère et ils ont eu une fille, ma sœur donc, qui a bientôt dix ans.
Tu as adopté le rôle de grand frère facilement ?
Je me souviens encore de l’année où j’étais en pôle Espoirs et où ma sœur allait naître. Je suis vite parti à l’hôpital pour la voir arriver et j’ai tout de suite adoré être grand frère. Quand tu es fils unique, tu ne te rends pas forcément compte de la chance que c’est d’avoir une sœur ou un frère : tu as tes parents pour toi, tu vois tes amis à l’école et en fait, c’est ça ta normalité. Au fond, je pense que j’ai toujours voulu avoir quelqu’un avec qui partager ça, et c’est arrivé ; même s’il y a une grande différence d’âge, je m’occupe d’elle comme je peux. Mon père est déjà très protecteur donc je n’ai pas trop besoin de remettre une couche (rires).
Tu passais où tes vacances d’été ?
À Perpignan, chez ma grand-mère paternelle, Dominique ! J’ai beaucoup grandi avec elle parce que mes parents travaillaient assez tard le soir donc c’est elle qui m’amenait à l’école, qui me déposait au golf ou qui me récupérait - elle est d’ailleurs une source d’inspiration pour moi. Et donc chaque été, on partait un ou deux mois à Perpignan - au Barcarès pour être précis - où elle avait un appartement. Au début, je passais mes journées à la plage à faire des châteaux de sable et, plus tard, à force de bien connaître les enfants de la famille qui habitait en-dessous, j’allais faire de la voile avec eux, du mini-golf, au centre aéré… Une vie loin du monde pro et de la comptabilité !
C’est là-bas que tu t’es pris d’amour pour les couchers de soleil ?
Alors, je sais pas si c’est là-bas en particulier, mais j’ai toujours été dingue de ça, oui. J’ai tout un dossier de photos consacrées dans mon téléphone. C’est simple et beau, ça rappelle qu’il y a des choses plus importantes que le travail, le golf ou les birdies, et que ce n’est pas si grave quand les choses ne se passent pas comme elles devraient. Ça me fait penser à une phrase qu’une connaissance de mon père m’avait dite à l’âge de sept ou huit ans : « Être riche, ce n’est pas forcément le financier, mais c’est être capable d’ouvrir les yeux et de voir ce qu’il y a devant toi. »
Pour en revenir à ta grand-mère, qu’est-ce qui fait qu’elle était une inspiration ?
Elle m’a inculqué toutes ses valeurs, en fait. Parce que j’étais le seul enfant à ce moment-là, elle a pris son rôle à cœur et elle a énormément pris soin de moi, j’ai eu beaucoup de chance. Je me rappelle qu’elle venait me chercher à l’école avec un Yop et quatre étages de pain au Nutella parce qu’elle voulait que je mange tout le temps. Et pour la petite histoire, c’était ma maîtresse à l’école maternelle ! Donc j’avais aussi la meilleure place pour faire la sieste (rires). C’est une personne qui était hyper importante pour moi et je souhaite à tout le monde d’avoir une grand-mère pareille.
En parlant d’école, la transition est toute faite. Tu as fini par étudier aux États-Unis à la Texas Christian University (TCU), où tu as adopté la culture U.S. et la musique country…
All my exes live in Texas (sic) ! Les Texans sont hyper accueillants et effectivement j’adore la country maintenant. La première fois que j’en ai écouté, c’était un son de Morgan Wallen qui s’appelle Whisky Glasses. J’arrivais de France où j’écoutais majoritairement de l’électro et on m’a mis ça dans les oreilles, je me suis dit "c’est quoi, cette m****’ ?" Et le déclic s’est fait plus tard lors d’un apéro dans ma colocation. On avait fait un feu de bois et un mec a joué de la guitare et tout le monde a chanté les mêmes paroles. Et là j’ai compris. C’est calme, ça raconte des choses, et ça rassemble. Donc maintenant j’écoute ça souvent, surtout quand je conduis.
Et c’est aussi là-bas que tu as découvert ta série préférée, c’est ça ?
Ah, Prison Break évidemment ! Mon père et ma belle-mère regardaient à l’époque je crois (diffusion entre 2006 et 2009 en France, ndlr) mais moi j’ai vu mon tout premier épisode en 2019 seulement, en première année d’université. J’étais avec un pote néerlandais et mon meilleur ami Chayan qui était aussi mon coloc ; et tous les soirs pendant trois mois on regardait un épisode après les cours. Il y a même un autre pote allemand qui nous a rejoint et qui nous a fait regarder la série avec le doublage allemand… je prenais un Doliprane chaque soir, du coup (rires). Mais ça reste une série incroyable. La saison 1 est la meilleure de tous les temps même si les suivantes étaient un peu répétitives.
Tu aurais fait un bon Michael Scofield ?
Alors pas du tout. J’aime bien ses tatouages, mais j’ai pas encore l’intelligence et la vivacité d’esprit qu’il a.
On est au lendemain de la finale de l’Australian Open (interview réalisée le 27 janvier), tu as suivi la quinzaine du tournoi ?
Oui, en plus j’avais un ami de la faculté, Jacob Fearnly, qui jouait le tournoi. Il a d’ailleurs battu Nick Kyrgios au premier tour ! C’est fou de se dire que j’étais en cours avec lui un an plus tôt ; c’est ce qui est cool à propos des universités américaines : vu que tu côtoies plein de sportifs, il y en a forcément au moins un ou une qui va percer et que tu connaîtras un peu. Sinon je n’ai pas trop eu le temps de regarder beaucoup d’autres matchs avec la préparation de ma reprise mais j’ai zieuté Djokovic/Alcaraz quand même parce que j’ai grandi avec le trio Roger, Nadal, Djoko.
Et alors, lequel est le meilleur des trois pour toi ?
Oh p****… Si je ne dis pas Roger, mon père me tue. De prime abord, j’adore quand un joueur bat tous les records, donc Djokovic est le meilleur pour moi. Mais la personnalité que j’ai préféré est celle de Nadal. Et là je me rends compte que je mets Federer nulle part, c’est terrible (rires).
C’est bientôt l’heure de déjeuner pour toi. C’est quoi le menu ?
Écoute, il reste des steaks à faire au barbecue. Donc on va accompagner ça d’une petite salade pour bien terminer cette belle semaine en Afrique du Sud et repartir dans le froid parisien.