Relégué sur le Korn Ferry Tour après une saison 2021-22 très compliquée sur le PGA Tour, le Français installé à Fort Worth (Texas) s’est fixé comme objectif principal le top 30 de la deuxième division américaine, suffisant pour retrouver l’élite. Il espère aussi rééditer l’expérience concluante à l’Open de France (3e en 2022). Si seulement son calendrier le lui permet !
Paul Barjon s’est envolé ce mardi vers les Bahamas pour le lancement de la saison 2023 du Korn Ferry Tour. L’antichambre du toujours très convoité PGA Tour. Le Français, installé à Fort Worth (Texas), entend effectuer néanmoins une petite halte en Floride pour y retrouver son ami, le Canadien Taylor Pendrith, pensionnaire de ce même PGA Tour et présent dans l’équipe internationale lors de la dernière Presidents Cup remportée – une fois encore – par les États-Unis en septembre 2022 du côté de Quail Hollow (Caroline du Nord).
« On va jouer sur un de ses golfs préférés, explique Paul Barjon. Je ne rejoindrai les Bahamas que le jeudi. Le premier tournoi de la saison (The Bahamas Great Exuma Classic) démarre dimanche et se termine mercredi. Cela va me permettre de bien m’acclimater, avec deux journées d’entraînement, sur un parcours que je connais bien (Sandals Emerald Bay Golf Club). J’y ai déjà joué deux fois. C’est un tracé difficile, avec beaucoup de vent. C’est généralement la clef de la victoire… »
En Arizona pour soutenir l’équipe universitaire de foot US de TCU
Rétrogradé sur le Korn Ferry Tour après un exercice 2021-22 très compliqué sur le PGA Tour (171e de la FedExCup, 26 tournois joués, 11 cuts franchis, un seul top 10), Paul Barjon n’a qu’une idée en tête : retrouver le plus haut niveau à la fin de l’année et s’installer durablement sur le plus relevé des circuits professionnels. Pour y parvenir, il n’a pratiquement pas « soufflé » durant les « fêtes » de fin d’année.
« Il y a eu quelques breaks de deux-trois jours par-ci, par-là, mais il n’y a pas eu de vraie coupure, explique-t-il. Pour le premier de l’an, mon équipe universitaire de foot US (Texas Christian University) jouait la demi-finale du championnat. On est allé en Arizona. J’en ai profité pour passer par chez mon sponsor, PXG. J’ai pu faire un petit point sur mes clubs… On a eu aussi quelques journées off comme à Noël par exemple où on a eu des températures très basses ici dans le Texas mais le reste du temps, on a continué à beaucoup travailler… »
Un menu plutôt copieux axé sur les approches entre 40 et 160-180 mètres en compagnie de son coach technique, Jon Sinclair. Sans oublier le putting. Deux secteurs de jeu qui ont quelque peu « péché » la saison passée et qu’il espère « muscler » pour valider l’objectif principal qu’il s’est fixé : finir dans le top 30 du Korn Ferry Tour.
« L’idéal serait de gagner trois fois et de monter directement sur le PGA Tour, avance le natif de Bordeaux. Mais ça, c’est le haut de la pyramide. Après, l’objectif est bien évidemment de terminer dans le top 30. Comme il y a deux ans. Et le plus haut, si possible. Ce qui me permettrait d’avoir une priorité de jeu plus importante… »
Avec une catégorie pleine en poche sur le Korn Ferry Tour, Barjon va pouvoir élaborer son calendrier sans la moindre contrainte. Il va ainsi disputer les quatre premiers tournois de la saison qui s’étalent entre la mi-janvier et le 12 février : les deux programmés aux Bahamas puis ceux prévus respectivement à Panama et en Colombie. Un trou d’un gros mois avant la reprise à Savannah (Géorgie) du 23 au 26 mars pourrait même lui offrir la possibilité de prendre le départ du Puerto Rico Open (2-5 mars), un tournoi « alternate » du PGA Tour.
À long terme, jouer des deux côtés de l’Atlantique
« Je bénéficie encore d’une petite catégorie sur le PGA Tour, confirme celui qui a grandi en Nouvelle-Calédonie. Je l’ai coché dans mon planning. Il y a des chances que je puisse entrer dans le champ. Dans le cas contraire, on reprendra fin mars. Les Monday Qualifier ? C’est possible mais cela dépendra surtout des lieux où se jouent les tournois. On va avoir de gros enchaînements sur le Korn Ferry Tour, alors si on peut profiter de trois semaines d’entraînement et de repos avec, certes, un peu de physique, ça peut aider aussi… »
Troisième ex æquo du Cazoo Open de France (DP World Tour) au mois de septembre dernier, Paul Barjon lorgne aussi sur son open national. Il a en effet très envie de rééditer l’expérience. Seul petit bémol, la date, du 21 au 24 septembre prochain, coïncide avec l’un des tournois les plus importants en termes de dotation (1,5 million de dollars) sur le Korn Ferry Tour, le Nationwide Chidren’s Hospital Championship, à Columbus (Ohio).
« J’espère juste que j’aurais déjà validé ma carte pour le PGA Tour, ce qui me permettrait de venir au Golf National avec l’espoir de gagner, prévient-il en guise de conclusion. Si j’ai l’opportunité de faire ça, je le ferai… J’avais signé le meilleur résultat de ma saison alors que je n’avais pas fait mieux qu’une 10e place (à l’American Express) sur le PGA Tour. J’en garde de très bons souvenirs. Un jeu solide sur quatre tours, qui avait remis un peu de vie dans une saison où il y avait eu plus de bas que de hauts. L’objectif, sur le long terme, c’est de gagner sur le PGA Tour et de pouvoir accéder en même temps au Tour européen et de jouer un peu les deux, comme Lee Westwood ou Luke Donald à une époque ou comme Rory McIlroy en ce moment. Cela me plairait beaucoup ! »