Vainqueur ce mardi à Barbaroux du premier tournoi du Win Tour, Paul Margolis a entamé l'année sur une note prometteuse. Après une saison 2022 décevante, le Cannois a ravalé sa fierté et va concentrer toute son énergie sur l'Alps Tour pour remonter au plus vite sur le Challenge Tour.
Rien de tel, pour entamer une saison, que de remporter son premier tournoi. Et cela, qu'importe le circuit, le prestige, la dotation ou la qualité du plateau : une victoire est une victoire. « Même si c'est le Win Tour, que ça se joue sur 18 trous avec un champ de joueurs franco-français, ça fait beaucoup de bien au moral », confirme Paul Margolis. Vainqueur mardi du tournoi d'ouverture du circuit organisé par Stanislas Caturla, le jeune homme s'est fait plaisir en ramenant un costaud 69 (-3) sur un parcours de Barbaroux balayé par le mistral. « Tirer sous le par là-bas quand le temps est calme, c'est déjà bien ; donc le faire dans des conditions comme celles qu'on a eues, ça me rend encore plus heureux ! » sourit celui qui s'est payé le luxe de signer sept birdies ce jour-là, dont cinq sur ses neuf derniers trous. « C'était mon premier Win Tour. Avec le calendrier assez chargé du Challenge Tour l'an dernier, je n'avais pas pu en faire, donc c'était une super occasion de découvrir ce circuit, soutenir le projet de Stan et ses associés (Sébastien Gros et Kevin Turlan, ndlr), et rejouer avec la carte dans la poche et l'adrénaline de la compétition », complète Paul, qui remet justement le couvert ce vendredi au Frégate Golf Club Provence.
Bien jouer, reprendre confiance et encaisser le chèque du vainqueur, voilà trois objectifs d'ores et déjà cochés pour le joueur de 23 ans, qui en était pourtant bien loin il n'y a pas si longtemps. « Je sors d'une saison qui est probablement la plus dure de ma jeune carrière », concède-t-il. Engagé sur le Challenge Tour auquel il avait accédé par le biais de l'Alps Tour en 2021, l'Azuréen n'a passé en tout et pour tout que six cuts en vingt tournois, avec comme meilleur résultat une 42e place en Italie début juillet. Classé 177e de la Road to Mallorca, il a largement perdu son droit de jeu sur la deuxième division européenne. « Ç'a été une claque... J'ai été pris dans la mauvaise spirale de rater les cuts, perdre confiance, changer d'objectif en cours de route, jouer beaucoup pour essayer de marquer des points, négliger le repos et l'entraînement, etc. Par manque de maturité sans doute, je n'ai pas su sortir de ce mauvais cycle. Quand j'en ai fait le constat en fin d'année, je me suis vraiment remis en question », explique-t-il avec lucidité.
Un travail au quotidien avec Mathieu Santerre
Pour apprendre de cet échec et revenir plus fort, Paul Margolis n'a pas hésité à effectuer des changements significatifs à l'intersaison. « J'ai tout simplifié ! J'avais des coachs pour chaque secteur du jeu, j'ai décidé de n'en avoir plus qu'un seul. Étant basé à Cannes, je n'arrivais pas à voir Alain Alberti, qui est à Montpellier, plus d'une ou deux fois par mois. J'ai donc décidé d'être plus proche de mon coach, de le voir tous les jours quand c'est possible, et c'est pour ça que je travaille désormais uniquement avec Mathieu Santerre. J'ai complètement changé ma vision de l'entraînement, non pas en termes de temps mais de conception », explique le sociétaire du golf de Cannes-Mougins. « Ce qui a changé aussi, c'est que jusqu'à mon passage pro j'étais dans le groupe Monde (la base élargie de l'équipe de France amateur constituée en vue des Mondiaux 2022, ndlr), et après je me suis retrouvé assez seul à l'entraînement. Donc j'ai voulu retrouver ce système que j'avais en amateur, quand j'étais entouré en permanence de gens comme Martin Couvra, Tom Vaillant, Nicolas Muller, et même des pros qui viennent régulièrement dans la région comme Romain Langasque ou Antoine Rozner », complète-t-il.
Comme tant d'autres avant lui, Paul Margolis a donc dû faire évoluer son système pour repartir de l'avant. Même si, à première vue, retourner sur l'Alps Tour s'apparente plus à un pas en arrière. « J'ai ravalé ma fierté et je suis prêt à repartir sur l'Alps Tour », admet celui qui s'envolera le 18 février pour l'Égypte, où auront lieu les deux premiers tournois de la saison (l'Ein Bay Open du 21 au 23, puis le Red Sea Little Venice Open du 26 au 28, ndlr). « Cette année 2022 m'a mis dans le dur, mais je suis convaincu d'avoir pris les bonnes décisions pour m'en sortir et qu'au final, les difficultés rencontrées l'an dernier vont me faire progresser bien plus rapidement que si j'avais fait une saison moyenne sur le Challenge Tour. Je prends ça comme un tremplin, et je vais donc consacrer toute mon énergie à l'Alps Tour cette année. Finir dans le top 5 et remonter, c'est l'unique objectif. Je l'ai fait il y a deux ans, donc je suis convaincu que je peux le refaire », conclut-il.