En Californie cette semaine pour disputer la première phase des cartes du PGA Tour Champions, Raphaël Jacquelin fait le tour de sa préparation, d'un rhume récalcitrant et de son intention déterminée d’évoluer aux États-Unis l’an prochain.
Entre deux reniflements et un raclement de gorge qui laissent entendre que le rhume qui le suit depuis plusieurs jours n’a pas décidé de prendre congé, Raphaël Jacquelin a pris le temps, à la sortie d’une deuxième reconnaissance du Soboba Springs Golf Course, de revenir sur la préparation d’une semaine déterminante qui se présente. De mardi à jeudi, il disputera, comme ses compatriotes Thomas Levet et Christian Cévaër deux semaines plus tôt en Floride, la première phase de qualification au circuit senior américain. Si ses deux prédécesseurs ont manqué l'opportunité d'atteindre la finale, le Lyonnais espère bien embrasser un dénouement différent.
À quand remonte cette envie de jouer sur le Champions Tour ?
Cela fait environ un an que j’y pense concrètement. J’en avais déjà discuté avec Thomas Levet, avec Jean-François Remésy aussi, mais l’idée remonte à 2019 lorsque j’avais disputé une partie avec Robert Karlsson (membre depuis 2019, ndlr) qui m’avait parlé du circuit et du fait que l’on pouvait tenter de se qualifier l’année de ses 50 ans si ceux-ci arrivent avant le 1er juin, ce qui sera mon cas en 2024. Sachant que ma catégorie est assurée sur le Legends Tour de par mes gains en carrière, je me suis dit que ça ne coûtait rien de saisir ma chance aux États-Unis. Vu la qualité du PGA Tour Champions, des tournois proposés, des joueurs qui y évoluent et des dotations, ça vaut le coup.
Le PGA Tour Champions en bref
78 joueurs sur le circuit
5 cartes attribuées via les qualifications en 2023
28 tournois en 2023
2,37 M$ de dotation moyenne par tournoi
Est-ce que ces joueurs vous ont partagé quelques conseils pour vous aider dans votre préparation ?
Je n’ai pas eu davantage d’informations de la part de Thomas, Christian et les autres Français que ce que je connaissais déjà. En fait, le plus difficile est de passer les cartes. Car comme me l’a confirmé Robert Karlsson, une fois que la carte est acquise, la saison consiste à jouer des tournois de trois tours sans cut, donc la pression est moindre. Ce n’est pas facile, attention, mais très différent de ce que l’on a pu vivre ensemble sur le circuit européen depuis 26 ans. Donc le résumé de son expérience consistait à expliquer qu’il faut arriver le plus en forme possible à la sortie du DP World Tour pour se laisser la chance d’aller au bout de la première phase de qualification, puis de la finale.
Comment s’est construite cette préparation, justement ?
J’ai pas mal rejoué avant de venir à Los Angeles, notamment en compagnie des joueurs que j’entraîne, que ce soit Julien Guerrier, Théo Brizard, Romain Wattel et de jeunes amateurs comme Nathan Legendre. Ce sont des joueurs qui frappent bien, donc qui m’ont permis de refaire quelques gammes, comme ont dit. Mais depuis que je suis arrivé en Californie, je n’ai pu jouer que deux fois 18 trous et faire la reconnaissance du parcours en deux fois 9 trous seulement, rien de plus. Je me traîne une grosse crève depuis mercredi qui ne m’offre pas la chance de faire des nuits correctes. Ce n’est pas l’idéal mais ça fait partie de la vie de golfeur-voyageur, je vais me débrouiller avec les moyens du bord et je reste confiant malgré tout.
Qu’est-ce que ça procure de rejouer des cartes pour intégrer un nouveau circuit ?
La dernière fois que j’ai joué des cartes, il s’agissait de celles des circuits européens en 1996, donc ça remonte ! Mais ça ne m’évoque rien de particulier cette fois, je suis simplement content d’avoir un objectif de jeu puisque j’ai moins joué cette année. Du reste, j’aborde la semaine comme celle de n’importe quel autre tournoi de ma carrière, d’autant plus que je ne connais pas le niveau des joueurs que je vais affronter - en tout cas, le niveau de ceux que j’ai pu croiser sur le Tour a forcément évolué, dans un sens ou dans un autre - donc ça va être la découverte. Le parcours a l’air assez simple au niveau de la stratégie donc je sais ce que j’ai à faire. Je me sentais bien avant d’être malade (rires). Je me sens tranquille et je vais surtout aller me faire plaisir et, ce, dès mon départ demain à 9 h 20 (18 h 20, heure française).