Le Pro Golf Tour, circuit de troisième division européenne, redémarre le 23 janvier, en Égypte. Passé par les cartes après la fin de son aventure canadienne, Alexandre Fuchs fera tout pour n’y faire qu’un passage.
Des esplanades gelées de Washington, D.C. aux douces rives de la mer Rouge, le contraste est grand, surtout en cette saison. Alexandre Fuchs va pourtant devoir se déshabituer des unes et s’acclimater aux autres en peu de temps, lui qui réside dans la capitale fédérale des États-Unis, et s’alignera, mardi 23 janvier, au départ du Red Sea Ain Sokhna Open, en Égypte. Le début, il l’espère, d’une nouvelle ascension. Et quoi qu’il arrive, l’annonce d’une année où il va sans doute contracter la bougeotte aiguë. Ce qui ne fera jamais qu’un contraste de plus : celui avec la saison passée.
Record du parcours aux Cartes
Sorti en 2021, diplôme en poche, de l’université américaine de Liberty, le natif de Mouans-Sartoux, près de Cannes, avait lancé sa carrière professionnelle en Amérique du Nord, où il avait alors finalisé son installation. « Ce n’est pas la même dynamique en Europe et aux USA, note-t-il. Aux États-Unis, je n’ai pas vraiment de contraintes familiales, alors qu’en Europe, je vais chez mes parents, donc forcément, je vis un peu plus à leur rythme, avec deux petites sœurs qui sont assez jeunes. »
En 2021 et 2022, Alexandre Fuchs a disputé deux saisons sur des circuits satellites du PGA Tour. Sauf que, fin 2022, à l’issue d’une saison aux résultats maussades, il a vu disparaître ses droits de jeu sur le PGA Tour Canada. S’en est suivi une année 2023 où il est revenu passer du temps en Europe, mais hélas, avec peu d’opportunités de jeu. Ainsi, au cours des 12 derniers mois, les trois seuls tournois comptant pour le classement mondial qu’il a pu disputer ont été les trois étapes françaises du Challenge Tour, pour lesquelles il a bénéficié d’invitations : deux cuts loupés, et une 17e place au Hopps Open de Provence.
Malgré ça, il a livré une performance remarquable en octobre, lors de l’une des deux épreuves de Cartes du Pro Golf Tour. Sur le tracé allemand de Holledau, il s’est fendu d’un record du parcours lors du premier tour (60, -11), et a empoché la victoire à l’issue des 36 trous.
PGT en priorité
Assuré d’être membre d’un circuit en 2024, celui qui avait joué en équipe de France messieurs chez les amateurs a bien failli se propulser plus haut, lors des Cartes européennes. Qualifié à l’issue de la première étape, il a échoué à deux coups seulement d’un billet pour la finale, lors de la deuxième étape début novembre à Almeria, ce qui lui aurait donné des accès vers le Challenge Tour, voire mieux. « Franchement, c’était dur à encaisser, confie-t-il. Je ne finis pas loin, alors que j'ai eu une mauvaise première journée, avec un manque de réussite sur deux situations. » D'autant plus dur que les cartes américaines lui ont offert, quelques jours plus tard, un sort similaire.
Quoi qu’il arrive, et comme il compte toujours résider outre-Atlantique, il va donc lui falloir être mobile. « Je vais essayer d’être, à chaque moment donné, à l’endroit le plus intéressant pour moi », résume-t-il. Ainsi, les huit premières étapes du PGT, réparties entre Égypte, Turquie et Autriche, et couvrant le calendrier jusqu’au mois de mai, vont lui permettre de faire un long séjour en Europe et au Moyen-Orient. De quoi rendre quelques visites à Benoît Ducoulombier, son coach de longue date.
Ensuite, lors de la pause d’un mois du PGT, il compte repartir aux États-Unis avec, pourquoi pas, la possibilité de jouer la Q-School du PGA Tour Americas (le circuit né du regroupement du PGA Tour Latinoamérica et du PGA Tour Canada). En cas de succès, un calendrier comprenant dix tournois au total, tous disputés en Amérique du Nord à partir de juin, s’ouvrirait à lui. Même s’il n’en fait pas une priorité absolue. « J’ai pas mal d’interrogations, admet-il. Car même si je me qualifie, je n’ai que peu de tournois en Amérique du Nord, il faut des gros résultats pour arriver dans le top 50. Je ne ferme pas la porte, mais je vais concentrer mes efforts sur le PGT. »
Pavon en exemple
Au-delà de toutes ces projections, deux choses sont certaines. Premièrement, Alexandre Fuchs a sa carte sur le Pro Golf Tour, à laquelle viendront peut-être s'ajouter, de nouveau, des invitations sur les trois tournois français du Challenge Tour. Et deuxièmement, il veut en partir, de ce Pro Golf Tour. Par le haut, s’entend. Car la troisième division européenne n’est pas l’endroit idéal pour s’octroyer le confort dans la vie. « Financièrement, j’ai la chance d’avoir deux ou trois personnes qui m’aident, c’est grâce à ça que j’arrive à vivre et à continuer le truc, livre-t-il. Mais c’est sûr que ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant que de devoir compter sur d’autres personnes. Je suis à un stade de ma vie où j’aurais envie d’être indépendant. »
Même si son issue a été défavorable, son expérience sur les circuits nord-américains lui semble être un atout fort dans sa manche, pour affronter cette saison. On peut même parler d’expérience tout court, pour celui qui fêtera ses 26 ans le 22 février prochain. « Mais en même temps, il faut rester humble et faire de son mieux », précise-t-il. Il cite ainsi volontiers l’exemple de Matthieu Pavon, pas forcément parmi les plus en vue chez les amateurs, et qui a gravi plusieurs échelons avant de faire, en ce mois de janvier 2024, ses débuts sur le PGA Tour. Car il ne l’oublie pas : tout peut aller très vite.
PGT 2024 : 16 tournois, objectif Challenge Tour
Au total, 16 tournois sont au calendrier du Pro Golf Tour pour cette saison 2024. Le premier, le Red Sea Ain Sokhna Open, démarrera ce mardi 23 janvier en Égypte, avec 38 Français au départ. L’objectif de tous les joueurs engagés sera, en fin de saison, de figurer dans le top 5 de l’ordre du mérite du circuit, ce qui donne accès au Challenge Tour. La saison passée, deux Français, Andoni Etchenique et Clément Guichard, y étaient parvenus.