Deux fois vainqueur sur l’Alps Tour au mois de juin, Théo Boulet, après un début de saison difficile chez les pros, a désormais l’occasion d’atteindre la deuxième division européenne avant même la fin de l’exercice 2024 en cas de nouveau succès ce vendredi en Andalousie.

Un mois de juin de feu pour Théo Boulet, double vainqueur sur l'Alps Tour... © Aurélien Meunier / Getty Images - AFP

Théo Boulet, 21 ans, a repris les choses en mains, si l’on peut dire. Et de façon assez remarquable !. Après sept tournois que l’on qualifiera de « passables », faits de trois cuts manqués et de deux top 20, le golfeur de Chantilly (60) vient d’aligner deux victoires consécutives. L’Open de la Mirabelle d’or, du côté de Metz, le 16 juin et l’Aravell Golf Andorra Open le week-end passé. Un véritable coup de force qui place désormais le jeune professionnel (depuis novembre 2023) à la deuxième place de l’ordre du mérite de l’Alps Tour.  

« Ces victoires ne sont pas venues comme ça par hasard, puisque l’on bosse beaucoup pour y parvenir, souligne l'intéressé. Le début de saison n’était pas au niveau que l’on espérait avec mes coaches. Du coup, on a changé quelques trucs techniquement (au putting plus particulièrement) juste avant ces deux tournois, et cela a payé. Ce sont de belles victoires qui se sont bien construites. »

Ce superbe sursaut coïncide également avec d’excellentes sorties récentes sur le circuit français comme cette 4e place début avril au Médoc lors du Championnat de France professionnel MCA (victoire de Julien Guerrier) ou encore cette défaite quelques jours plus tard en play-off à l’Open PGA France de Mont-de-Marsan (victoire d'Augustin Holé)…

« Cela a prouvé que j’avais le niveau pour faire de bons résultats chez les pros, confirme-t-il. Cette défaite à Mont-de-Marsan est un mal pour un bien, dans le sens où elle m’a aidé sous la pression. Elle m’a aidé à être plus fort, m’a montré quelque part ce qu’il fallait faire pour gagner, et gravir cette petite marche supplémentaire. A Mont-de-Marsan, je fais un 3 putts au 18 et je perds dans la foulée en play-off… Il y a eu un petit déclic sur le plan mental… Et cela m’a forcément servi pour ces deux victoires… »

« J’avais aussi fait une demi-saison sur l’Alps Tour en 2023 plutôt intéressante, poursuit-il. En enregistrant des bons résultats (Ndlr, trois top 10, trois top 15 en huit tournois joués), cela m’a conforté dans l’idée que j’avais le niveau pour concurrencer les meilleurs chez les pros (Ndlr, il était alors encore amateur). J’étais bien dans mon jeu, bien dans mon attitude, bien mentalement aussi. »

Une chose est sûre, ces deux succès d’affilée confortent plus que jamais ce désir de monter sur le Challenge Tour le plus vite possible. C’est d’ailleurs l’objectif avoué. En fait, c’est le vœu de tout joueur évoluant sur la troisième division européenne…

« Si cela arrive grâce à un troisième succès cette année, tant mieux, ce sera du temps de gagné, ajoute-t-il. Mais si ça se fait par le classement général en fin d’année, ce sera tout aussi bien. Le but a toujours été de monter sur le Challenge Tour. Le niveau sur l’Alps Tour est relevé cette année car il y a pas mal de joueurs du Challenge Tour qui sont redescendus. Mais ce qui est plus dur, c’est surtout l’aspect financier. Tu peux faire une bonne semaine, en finissant dixième, en jouant correctement au golf, et tu ne prends pas énormément de sous. C’est ça qui est le plus dur mentalement. »

Une initiation d’une heure au golf qui change tout

Originaire d’un petit village de Seine-et-Marne (77), Maisoncelles-en-Brie, niché entre Meaux et Coulommiers, Théo Boulet débute le golf à cinq ans. À dix, il se lance déjà dans les compétitions de clubs. Et pourtant, il n’est pas issu d’une famille de golfeurs.

« Quand j’étais petit, je faisais beaucoup de sport, du tennis, du football, de la natation, explique-t-il. J’étais un peu une pile électrique. Il fallait que je me dépense. Un jour, avec mes grands-parents, on a été au restaurant du golf de Meaux-Boutigny. Un entraîneur, qui voyait que je ne tenais pas en place, m’a proposé d’essayer le golf durant une heure. J’ai tout de suite accroché. Et c’est parti plus loin que prévu (rires). »

McIlroy ? J’adore son style de jeu. J’apprécie beaucoup sa façon de jouer, sa façon d’être en général.

La preuve. Première victoire en Grand Prix à 12 ans, champion de France benjamins, le pôle France à Antibes, l’équipe de France aussi… Une progression rectiligne pour un jeune homme bien dans son corps et dans sa tête.

Ses modèles dans le golf ? Il avoue avoir un faible pour Rory McIlroy. « J’adore son style de jeu. J’apprécie beaucoup sa façon de jouer, sa façon d’être en général. » Théo Boulet aimerait aussi suivre la trajectoire de son ami Tom Vaillant, son compère au pôle France. « Je le connais très bien, souffle-t-il. Faire ce qu’il a fait, de passer de l’Alps Tour, de gagner, de monter sur le Challenge Tour et de grimper après directement sur le DP World Tour… j’aimerais vraiment faire la même chose et le rejoindre le plus vite possible. » Avant, qui sait, un jour fouler les fairways du PGA Tour. « Ce serait le Graal… »

En attendant, l’élève de Kenny Le Sager est en Espagne cette semaine, plus précisément à Almeria, sur l’Aguilon Golf, pour l’Alps de Andalucía (40 000 euros de dotation), onzième étape de la saison 2024 sur l’Alps Tour. Qui en compte seize…

« Je ne connais pas du tout le parcours, conclut-il. De mon expérience de 2023, on a forcément des tournois et des parcours qu’on connait mieux que d’autres. Aravell, Metz par exemple... L’organisation essaie malgré tout de proposer souvent de nouveaux parcours pour que certains ne soient pas trop avantagés. »