Dans une période post-JO où les sports sont plus que jamais en confrontation pour conquérir le cœur et le temps des Français, et alors que les préjugés continuent à s'accrocher à notre passion comme un bon grip, le golf français serait-il en réalité déjà bien intégré dans son époque ? Spoiler : oui.

À l'instar du Challenge national des écoles de golf, de plus en plus d'événements permettent aux enfants de jouer sur le parcours. © ffgolf

Au diable, les Cassandre ! Ceux qui, à la moindre prononciation du mot « golf », dégainent leur air hautain pour critiquer notre sport, sans n'avoir jamais passé la porte d'un club-house. Ceux qui, dans la même logorrhée de préjugés et de phrases toutes faites, entre le fromage et le dessert d'un repas plus arrosé que nos fairways, assureront que c'est un sport de riches, de vieux, de pollueurs, ennuyant et appartenant au passé. Ben voyons. On vérifie ?

Les enfants et les golfeurs d'abord

Dans le sillage du programme « 100 petites structures » concrétisé après la Ryder Cup 2018, plusieurs centaines de parcours, en région comme dans les grandes villes, sont désormais estampillés « petites structures », soit en ayant un parcours 9 trous, soit en ayant créé un pitch & putt (aussi appelé compact), des lieux bénis pour les débutants et joueurs en progression. Les practices connectés fleurissent un peu partout en France, sous l'impulsion notamment des technologies Toptracer ou Trackman ; près de Paris, le golf Bluegreen de Rueil-Malmaison a même lancé son « Off Golf », un practice plus fun et plus accessible, cherchant humblement et plutôt avec réussite à imiter le Top Golf américain. Dans les petites et grandes villes, les soirées, apéros et afterworks au golf se développent, attirant des amis ou collègues de golfeurs qui découvrent ainsi le bonheur de la première balle qui décolle.

Trop loin des villes, nos golfs ? En moyenne, nos pratiquants sont à 17 minutes de leur tracé préféré. Un chiffre perfectible mais raisonnable, sans oublier que les centres-villes se rapprochent peu à peu des golfs, actant plus que jamais leur statut de véritables espaces verts dont beaucoup ont oublié les vertus. Trop vieux, nos golfeurs ? Les 0-13 ans représentaient 20 % des créations de licence en 2023, grâce à un accueil fantastique de nos clubs et de leurs moniteurs. Les événements dédiés aux jeunes, du Challenge des écoles jusqu'au CFJ (le Championnat de France des Jeunes, notre rendez-vous préféré !) offrent une fenêtre passionnante sur l'amour porté à notre sport et sur ceux qui le feront vivre demain. Reste à fidéliser les adolescents et les trentenaires, en leur proposant des offres adaptées au temps dont ils disposent.

Golf partout, critiques nulle part

Sur les réseaux sociaux, parcourus par 78 % des Français, qui y passent en moyenne deux heures par jour (!), la bataille de l'attention fait rage et les autres sports devront compter sur nous. Nos influenceurs, dans le sillage des TwoBrothers et de Mathilde Ostrowski, pour ne citer qu'eux (on embrasse les autres !), font rayonner le golf auprès des jeunes. Notre propre compte TikTok compte bientôt 100 000 abonnés et rencontre un succès d'estime auprès d'une grande communauté de non-golfeurs, futurs joueurs ou prescripteurs. Sur les jeux vidéos, joués par 70 % des Français, qui y passent en moyenne six heures par semaine (!), le golf apparaît dans un grand nombre de titres grâce à Nintendo (Mario Golf, Switch Sports), au mastodonte PGA Tour 2K ou à des jeux indés (Golf Story, Ninja Golf). Dans la mode, les tenues de golf se modernisent sous l'impulsion de notre fer de lance tricolore Lacoste, qui révèle chaque année une collection objectivement canon. À la télévision et dans les médias, nos collègues de Canal+ et de L'Équipe s'appliquent à promouvoir le golf de haut niveau et à décrypter pourquoi et comment ce jeu peut rendre si heureux, en attendant que le service public leur emboîte enfin le pas.

Vert ou jaune

Quant aux critiques sur l'écologie, ceux qui les portent ne se sont jamais intéressés à notre écosystème golfique, et s'éclipsent médiatiquement lorsque la réalité du terrain est portée à leurs oreilles. Les enjeux socio-climatiques sont pleinement intégrés par la filière, ancrée dans son époque et dans ses problématiques : arrêt progressif des pesticides, réduction importante de l'arrosage (voire systématique en cas de sécheresse), préservation de la biodiversité (golfs = havres de paix face à la bétonnisation). Reste aux pratiquants à s'approprier ces nouveaux usages, couleurs et habitudes, et à les propager à leurs camarades de jeu.

Alors oui, le golf français bouge, évolue, progresse. Il apprend aussi, grandit à vos côtés et se nourrit des critiques éclairées comme des remarques à l'emporte-pièce. Mais notre plus grande force restera vous, les 442 536 licenciés qui, à chaque repas de famille, soirée entre amis ou café entre collègues, défendez, partagez, expliquez ce qu'est réellement le golf, ce sport de dingue. Continuez à propager votre amour pour ce sport, et comptez sur nous : nous en ferons de même.