Mardi 7 janvier, la nouvelle ligue indoor créée, entre autres, par Tiger Woods et Rory McIlroy officialisait son premier match en Floride. C’était cool et on vous explique pourquoi ça vaut le coup de s’y intéresser.
On ne va pas se mentir, parfois, regarder un tournoi de golf à la télé s’apparente à subir une longue étape de plaine du Tour de France. Mais ces événements-là ont leur importance aussi. Car mêlés au confort d’un canapé un dimanche après-midi après avoir tapé la balle en matinée, ils offrent un environnement tout à fait propice à une petite sieste réparatrice. C’est probablement en partant de ce constat-là - ou pas - que Rory McIlroy et Tiger Woods ont eu l’idée de dynamiser un peu la médiatisation du golf. De là à dire qu’ils se sont déjà endormis devant le dernier tour d’un Puerto Rico Open en plein mois de mars… Toujours est-il que, associés à l’homme d’affaires Mike McCarley, ils ont fait naître la Tech Golf League (TGL), un mini championnat de golf indoor pour un nombre réduit de membres du PGA Tour. Tout ça à la sauce américaine : grand complexe sportif, écrans géants, projecteurs à fond, musique à fond et ambiance à fond (ou presque, on y reviendra plus tard). Et mardi 7 janvier en Floride, la grande première a eu lieu.
La TGL en bref
Du golf indoor
Un championnat par équipes de quatre
Du match play sur 15 trous
Un complexe bourré de technologie
Des stars décomplexées
Sur le plan sportif, on se passera de mots pour expliquer le fonctionnement puisqu’Adrien Toubiana l’a parfaitement fait sur le plateau de Golf+ Le Mag à la veille du tout premier match. Il est donc judicieux de l’écouter dans le tweet juste en-dessous.
Pour le reste, la TGL fonctionne comme un championnat de football ou de rugby avec un calendrier condensé de janvier à mars, à raison d’une rencontre par semaine. Il faut donc y déceler un format par équipes. En effet, les six formations que sont les Atlanta Drive GC, les Boston Common Golf et autres Jupiter Links GC réunissent chacune quatre grands joueurs du circuit américain, bien que seulement trois soient alignés en match. L’équipe qui cumule le plus de victoires en fin de saison l’emporte et a l’honneur de remettre son titre en jeu.
Ce qui est cool
Il y a beaucoup de bons côtés à cette nouvelle création du golf. Déjà parce que c’est une création. En rupture avec la diffusion du PGA Tour, du DP World Tour ou même du LIV Golf - concurrencer ce dernier était aussi une raison mais c’est un autre sujet - la TGL est un format jamais vu auparavant. Dans le bruit des encouragements, de la musique, dans un cadre spacieux, avec une technologie intelligente et du dynamisme, la ligue a presque de quoi créer un nouveau sport ; ce que le padel est au tennis, la TGL pourrait l’être pour le golf.
Pourquoi ? Parce que ça se joue vite et donc, ça se consomme vite ! À l’instar d’un match d'une autre discipline, on ne passe que deux heures devant la télé. Et surtout, il y a peu de longueurs. Sans temps de marche entre les coups et avec un chronomètre de 40 secondes imparti pour taper la balle, l’enchaînement est fluide. Pour peu que les joueurs se vannent ou qu’un happening survienne, les temps morts sont d’autant plus contournés.
Le coup de cœur du « hammer »
Dans un match, chaque équipe peut utiliser son « hammer », son joker. En l’activant, elle propose un deal à l’adversaire : jouer un trou pour 2 points. La proposition peut être refusée… au prix d’un point. En gros, c'est un presque-quitte ou double.
Enfin, la TGL a de quoi plaire aux non-golfeurs et aux débutants de la pratique. Avec un paquet d’informations en moins à ingérer comparé à un tournoi classique, l’assimilation se fait plus facilement. On se concentre sur l’essentiel : le coup, le résultat, le score. Mais on regarde aussi les joueurs d’un autre œil : on analyse leur complémentarité et on découvre des caractères qui sont finalement souvent aseptisés sur les vrais fairways. Là était d'ailleurs le seul point négatif de la soirée. Si l'on chipote, un certain essoufflement de l’ambiance était notable par moments et, malgré les micros au col des joueurs, l'interaction entre joueurs s'est amoindrie sur la durée. Mais ce n’était qu’une première. En somme, on a hâte de voir la suite avec, pourquoi pas, un Français un jour.