Sotogrande : Le joyau de la couronne d’Espagne

L’Espagne charrie ce rêve de soleil, de mer et de paysages montagneux, baignant dans une douce atmosphère de fête, un printemps dont la perpétuité n’est interrompue que par l’été. Mais il faut bien avouer que, des cheminées d’usine perçant le ciel de Valence au béton brûlant et agglutiné de Benidorm, en passant par Carthagène et son rivage transformé en champignonnière d’immeubles, ce rêve délicat est parfois ramené à une réalité plus industrielle.

Redonner de l’espace, de l’authenticité, du calme et de la nature au vacancier de passage comme au résident, occasionnel ou non, est justement toute l’ambition d’un coin de 25 km², au sud de l’Andalousie, à une heure de route de Malaga : Sotogrande. Ici, le seul agglomérat de pierre visible à l’horizon est 100 % naturel, et se nomme le Rocher de Gibraltar, distant d’une grosse quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau. Pour le reste, toutes les constructions, résidentielles ou de loisirs, se veulent à taille humaine, et inscrites dans une certaine tradition architecturale andalouse. Tous les interstices sont propices à introduire de la végétation, pour amplifier la sensation de calme. Tout l’aménagement est fait de manière à privilégier non seulement la qualité de la vue, mais également l’arrivée de la lumière naturelle et la circulation d’une brise méditerranéenne, décrite comme fréquente par les locaux, et comme salvatrice par les visiteurs du nord.

Mais alors, une fois l’endroit situé, Sotogrande, késako ? « Quand on arrive à Sotogrande, la première chose à faire, c’est de regarder un plan global de l’endroit », souligne d’emblée la directrice des ventes et du marketing de Sotogrande SA, Rita Jordao. Pas évident, en effet, au premier coup d’œil, de se repérer dans ce vaste quartier résidentiel où se mêlent hôtels, habitations, zones de plaisance et équipements sportifs, dont quelques-uns des plus beaux parcours de golf d’Espagne (lire plus loin). Pas évident car, justement, la conception même de l’endroit invite le visiteur à passer d’une ambiance à l’autre en quelques centaines de mètres à peine.

Cette conception a démarré en 1962, par la simple acquisition de quatre maisons traditionnelles du coin (des fincas, en version originale), sous le patronage de l’homme d’affaires philippino-américain Joseph McMicking. Se créait alors une société anonyme qui préside toujours aux destinées de Sotogrande, et qui continue de croître, mais toujours avec cette ambition de mode de vie simple.

« Lorsque je suis arrivée à Sotogrande la première fois, c’était pendant l’hiver, se souvient Rita Jordao. Je voyais un peu de monde, mais je me disais que, pendant l’été, ça allait être la cohue. En juin, je pensais que je passais mes derniers moments tranquilles. Et puis la première semaine de juillet est arrivée, c’est resté calme… je me suis dit que ça allait être pour la semaine suivante. Mais non, la semaine suivante, c’était pareil. En fait, même s’il y avait plus de monde, on ne le sentait pas. Tout est tellement espacé et calme que, même pendant l’été, on a de l’espace. »

Des beaux paysages, de l’espace et du calme… quoi de mieux, comme cadre, pour y installer des parcours de golf ? Sotogrande ne s’y est pas trompé, avec notamment quatre tracés exceptionnels qui, eux aussi, illustrent la variété du lieu.

Le nom le plus connu du grand public est sans aucun doute le Valderrama Real Club. Fondé en 1974, ce parcours, tracé sur les hauteurs parmi les chênes-lièges, fut l’une des étapes les plus prestigieuses du DP World Tour. Il en a même accueilli la finale, par le passé, lorsqu’il se nommait encore Tour européen. Mais le point d’orgue de l’histoire de Valderrama est, bien évidemment, la réception de la Ryder Cup, en 1997. Sous l’impulsion de Severiano Ballesteros, le match biennal entre États-Unis et Europe sortait pour la première fois du seul cadre américano-britannique, pour venir se jouer en Europe continentale. Cette édition, remportée de justesse par les Européens, a montré que sous ses airs de parcours apaisant, Valderrama est en réalité un nid à pièges capable de mettre à rude épreuve le jeu des meilleurs.

À peine quelques kilomètres sont nécessaires pour passer des côteaux de Valderrama aux palmiers du Real Club de Golf Sotogrande. S’il est moins connu que son voisin, le parcours qui accueillera l’Andalucia Masters, du 17 au 20 octobre prochains sur le DP World Tour, est dans les faits le club historique de la zone. Joseph McMicking lui-même en est le fondateur, en 1964. Positionné nettement plus près de la mer que ses congénères, il propose ainsi moins de dénivelé, surtout sur sa partie basse. Mais cela ne le rend pas plus facile pour autant. Car la proximité de la Méditerranée signifie principalement deux choses, très liées entre elles : une végétation plus clairsemée, et une plus grande prise au vent.

Troisième partie possible, et tout aussi immanquable que les deux premières : La Reserva. Du plus ancien, on passe au plus récent des quatre grands parcours (conçu en 2003), tout en reprenant de la hauteur. Retour, en effet, sur les flancs de la Sierra Almenara, le relief qui fait face à la mer sur ce morceau de Costa del Sol. De fait, ce 18 trous, signé par l’architecte américain Cabell B. Robinson, rend absolument chaque coup de golf passionnant. Dénivelé, tracé, positionnement des bunkers, disposition des aires de départ pour favoriser telle ou telle ligne de jeu, le tout sans donner, à aucun moment, l’impression que la nature a été poussée pour faire de la place. Ni que le parcours serait un monstre froid, prêt à vous broyer… ce qu’il ne manque pas de faire, toutefois, si votre jeu n’est pas en place. Un incontournable, tout simplement.

Plus sauvage encore, mais tout aussi escarpé (cela se comprend même dans son nom) : l’Almenara Golf. Sur ce 27 trous, où la science du placement de balle est un prérequis indépassable, l’architecte britannique Davie Thomas emmène les joueurs au bord de deux principaux plans d’eau, d’où partent et débouchent d’autres fairways aux pourtours boisés. Sur l’aspect purement golfique, les longs frappeurs adeptes du driver à tout-va vont pouvoir y pratiquer un bon exercice de choix de club dès la mise en jeu.

L’un des atouts non négligeables de l’Almenara est, en outre, géographique. Pour vous rendre au pro-shop et au caddie master du parcours (la voiturette est plus que chaudement recommandée), il vous suffira simplement de descendre quelques marches depuis le Society Clubhouse Restaurant, principal point de restauration du dernier-né des hôtels de la résidence : SO/Sotogrande.  

Cet hôtel-spa cinq étoiles est un résumé condensé de ce qu’est Sotogrande. Les hébergements ? Dessinés dans ce style andalou caractéristique, tuiles et revêtement blanc compris. Les logements à l’intérieur ? Confortables pour qui veut se reposer, fonctionnels pour qui vient en famille, et n’hésitant pas à faire entrer la lumière naturelle dans toutes les pièces, la vue en prime. Les activités ? Un espace piscine pour les enfants, un autre, plus éloigné, pour les grands, et surtout un vaste espace spa et bien-être, lui aussi, chose assez rare, atteint par la lumière naturelle. Et comme calme et sérénité sont les mots d’ordre de l’endroit, l’hôtel ne fait pas exception : 152 chambres et suites, de sorte que, même plein, l’endroit vous donnera l’impression du contraire. La tradition, elle, s’exprime par la gastronomie, avec par mois de sept restaurants et bars.

L’offre culinaire de Sotogrande ne se limite pas à cela, loin s’en faut. Sur le bord de mer, le restaurant Trocadero, contrairement à ce que son nom en référence parisienne peut laisser penser, plonge au cœur de la cuisine andalouse, avec ses paellas (rien à voir avec ce que nous avons l’audace de nommer du même nom sous nos latitudes), croquettas, et le mets le plus emblématique : le poisson entier cuit dans la croûte de sel.

Si l’humeur gustative vous mène plutôt vers les braséros et autres grillades, direction le club de polo. Car oui, aussi étonnant que cela paraisse, Sotogrande possède un prestigieux club de polo, l'Ayala Polo Club. Sur le bord des terrains, l’Asador Cancha II met ses clients en ambiance, entre les caves à maturer renfermant de la viande bovine d’origine sud-américaine, et sa cuisine ouverte, d’où s’échappe la chaleur des braises. Un conseil : arrivez en ayant faim.

Mais Sotogrande, ce n’est pas uniquement de l’hôtellerie pour les vacances, c’est aussi une offre immobilière permanente. La veine est toujours la même : authenticité, densité raisonnée des constructions en dur, et priorité donnée à la qualité du mode de vie. Dans cette optique, la résidence Village Verde s’installe actuellement dans un parc de six hectares, comprenant espaces verts et piscines.

En son sein, des appartements comprenant deux à quatre chambres, ainsi que des penthouses en duplex, offrent l’opportunité aux familles de venir s’installer. Ce d’autant mieux que la Sotogrande International School, l’une des écoles internationales les plus réputées d’Espagne, se situe à quelques encâblures. Car oui, ce morceau d’Andalousie, entre mer et montagne, est la destination idéale de tous.

S'il vous prend l'envie d'acquérir demeure plus spacieuse, en surplomb du parcours de La Reserva, Sotogrande a lancé la collection The Seven. Comme son nom l'indique, elle regroupe sept parcelles d'environ un hectare, toutes destinées à accueillir une villa différente de type maison de maître, avec l'un des architectes les plus réputés du monde au crayon. Parmi elle se distingue Niwa, née de la collaboration entre Sotogrande SA et ARK Architects.