Pour changer de style, nous vous emmenons au cœur de l’art naïf, vers une maison insolite qui rappelle les travaux de Gaudí.
Parmi le patrimoine historique de Chartres, il y a évidemment de nombreux édifices religieux comme le cloître des Cordeliers, l’église Saint-Aignan fondée en 400, l’ancienne église monastique de Saint-Martin-au-Val du XIe siècle où la crypte qui garde quatre sarcophages d'évêques de Chartres morts au VIe siècle.
Cette fois, venez admirer le travail de toute une vie, celle d’un chartrain nommé Raymond Isidore.
Né en 1900 dans une famille modeste, il sera même balayeur au cimetière Saint-Chéron pendant une dizaine d’années. Après avoir construit lui-même sa maison ce personnage « hors du commun, à la fois, architecte, bâtisseur » se révèle aussi peintre et mosaïste. Au gré de ses promenades, attiré par une couleur ou un motif, il ramassera des petits bouts de verre, des débris de porcelaine et de faïence. Il sera surnommé le pique-assiette ou « Picassiette » en clin d’œil à Picasso. Avec ce fabuleux trésor, il recouvrira entièrement sa maison et ses meubles de ces mosaïques multicolores. Du sol au plafond elle renait comme celle d’un conte enchanteur et devient une œuvre d’art.
Le jardin, puis une chapelle et une maison d’été complèteront son œuvre. Sa dernière réalisation fut un tombeau de l’esprit. S’il décèdera à 64 ans, Raymond Isidore, qui fut souvent pris pour un fou, a eu la satisfaction de voir son travail reconnu de son vivant. Il aimait volontiers faire visiter sa maison aux curieux. La Ville de Chartres rachètera sa maison appelée la Maison Picassiette, en 1981. Entrée dans le patrimoine de la ville, elle sera classée, ensuite en 1983 au patrimoine des monuments historiques.
En 2017, le site reçoit le label architectural Patrimoine du XXe siècle du ministère de la Culture. Une belle histoire qui montre que derrière une folie créatrice, il faut savoir regarder parfois les choses les plus fantaisistes avec les yeux d’un artiste.