Amoureux des vieilles pierres ou fan du Moyen-Âge, le Château de Fère est un lieu à visiter comme une balade dans le temps.
Dans son écrin de verdure, les ruines du château se détachent avec élégance. Sans doute est-ce dû à ce mélange entre les tours médiévales et le pont galerie renaissance Construit entre 1206 et 1260 comme château fort par Robert de Dreux, petit-fils de Louis VI, roi de France, on sait qu’il a appartenu à la famille royale des Valois-Orléans-Angoulème de 1328 à 1528, lorsqu’il fut donné par Louise de Savoie, mère de François Ier, à Anne de Montmorency, homme qui symbolise la Renaissance française. Ami intime des rois François Iᵉʳ et Henri II, guerrier, diplomate, ministre, adepte des arts, il fut gouverneur général de France et chancelier de six rois, de Louis XII à Charles IX. Montmorency était ainsi l’homme le plus puissant de toute la France après le roi. Il possédait six cents propriétés féodales, cent trente châteaux et baronnies, quatre hôtels particuliers à Paris et de nombreux autres biens. Grâce à ses cinq fils et sept filles, tous mariés dans les plus hautes familles du pays, il a pu garder le doigt sur le pouls de la nation. Bâtisseur d’exquis châteaux à Chantilly et à Ecouen, il entreprend de créer à Fère-en-Tardenois un lieu de détente à la campagne et ordonna de construire sur les douves le pont monumental qui subsiste encore dans le jardin du château. En vous promenant autour des ruines, vous admirerez ce pont qui repose sur cinq immenses arcades soutenues par des pilotis rectangulaires. Une double galerie, dont le deuxième étage est en partie démoli, s’élève au-dessus. Saviez-vous qu’il avait servi de modèle à la construction de celui de Chenonceau ? Les embellissements de la galerie et du portique sont attribués à Jean Goujon, sculpteur et architecte réputé pour ses bas-reliefs et sa décoration du musée du Louvre. Le château passera au fils du grand connétable Montmorency puis à son petit-fils Henri II, dont le complot pour renverser Richelieu lui fait perdre la tête à Toulouse en 1632, ainsi que la confiscation de Fère-enTardenois. Louis XIII rendit le château à la fille d’Henri, Charlotte Montmorency. Le château fut finalement hérité par Louis-Philippe d'Orléans, duc de Chartres, puis duc d'Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité après 1792. Il était si soucieux de l’approbation des républicains qu’il ordonna de démolir partiellement son propre château de Fère-enTardenois. La dégradation des crêtes Valois-Orléans-Angoulême et Montmorency à l’entrée du pont a été perpétrée avec son autorisation, mais l’inaccessibilité de ces mêmes côtes d’armes sur les piliers en contrebas permet aujourd’hui d’apprécier leur belle empreinte. Pour poursuivre ses ambitions politiques, Philippe a vendu le mobilier et les accessoires du château. Ceux qui restaient furent mis aux enchères publiques par ces créanciers en 1793. En 1863, le château actuel, autrefois aile du château royal, a été restauré puis transformé en hôtel en 1956. Ce monument historique abrite donc des siècles d'Histoire.
Château de Fère-en-Tardenois
Route de Fismes 02130 Fère-en-Tardenois
Tél : 03 23 83 51 14
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