Lancé en 2023, le consortium SPOR&D fédère les sports pratiqués sur gazon naturel autour des enjeux environnementaux. Un an après son lancement, il dresse un premier bilan encourageant et se projette déjà vers de nouvelles initiatives en matière de recherche et d'innovation.
Une initiative ambitieuse au service des sports sur gazon
SPOR&D, le Sol Pelouse Organisme de Recherche & Développement, a vu le jour en novembre 2023, fruit d’une collaboration entre plusieurs fédérations sportives et d’organismes de recherche : la Fédération française de golf, la Fédération française de football, la Ligue de football professionnel, la Fédération nationale des courses hippiques, France Galop, l’université Paris-Saclay, l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques, l’Agref et l’Institut Écoumène golf & environnement. L’objectif était clair : unir les sports utilisant des surfaces en gazon naturel pour relever les défis environnementaux pressants, tels que l’application de la loi Labbé au 1er janvier 2025 (qui interdira l'utilisation de produits phytosanitaires de synthèse pour l'entretien de tous les gazons sportifs en France dont les parcours de golf), le changement climatique et la gestion durable des ressources.
« SPOR&D vise à fédérer les sports dont l'activité se pratique sur des pelouses sportives en gazon naturel autour des enjeux environnementaux et à mobiliser la recherche publique pour développer des solutions d'entretien basées sur des preuves scientifiques », explique Gérard Rougier, directeur Territoires, environnement et équipements à la ffgolf. Cette première année a permis de poser des bases solides, avec un travail approfondi de collecte d’informations et d’analyse des pratiques existantes, afin de mieux comprendre les leviers d’innovation et les besoins communs.
Des premières actions structurantes pour la recherche
En 2024, SPOR&D a mené deux actions clés pour établir un état des lieux de la recherche et des pratiques sur les terrains de sport en gazon naturel. Une analyse bibliographique et bibliométrique, réalisée par des experts de l’université Paris-Saclay, a permis d’identifier les avancées scientifiques internationales et les acteurs clés dans ce domaine. Parallèlement, une traque aux innovations a été lancée sur le terrain, permettant de recenser les solutions et pratiques testées directement sur les sites sportifs, notamment dans les golfs, les terrains de football et les hippodromes.
« La traque aux innovations a mis en lumière des pratiques intéressantes sur le terrain, qui relèvent davantage des bonnes pratiques que de l'innovation au sens strict, mais qui sont essentielles pour adapter la gestion du gazon aux contraintes actuelles », précise Pascal Grizot, président de la ffgolf. L’utilisation combinée du désherbage mécanique et du regarnissage illustre parfaitement les propos de l'élu : cette approche permet, dans le cadre de la lutte contre les adventices, de réduire efficacement l’usage d’herbicides. Ces actions ont permis de préparer le terrain pour la suite, avec l’organisation de la première Journée Innovations SPOR&D prévue le 13 février 2025 à l’Insep. Cet événement rassemblera les acteurs académiques, les entreprises innovantes et les gestionnaires de terrain autour des résultats de cette première année et de nouveaux projets à venir.
Des projets de recherche et de développement concrets
Dès la première année, SPOR&D a lancé un appel à projets pour financer des initiatives en réponse à trois priorités essentielles : la lutte contre les maladies cryptogamiques (des champignons affectant les gazons), la gestion des adventices (mauvaises herbes), et la gestion de la ressource en eau. Les lauréats de l'appel à projets Tremplin, qui seront dévoilés lors de la Journée Innovations, bénéficieront du soutien financier du fonds de dotation ffgreen pour développer leurs solutions. « Cet appel à projets est un moyen concret pour SPOR&D d’accompagner des solutions prometteuses en matière de gestion écologique des terrains sportifs », ajoute Gérard Rougier.
Un autre appel à projets spécifique à la sélection variétale sera lancé en 2025 pour encourager le développement de variétés de gazons adaptées aux conditions climatiques futures. Ces efforts de recherche sont appuyés par l'Institut Écoumène golf & environnement de l’Agref, partenaire fondateur de SPOR&D, qui continue de travailler sur des solutions innovantes telles que des pulvérisations ultra-localisées associées à l’IA ou des substances à faible risque pour l’entretien des gazons.
Une mobilisation financière collective
SPOR&D est financé principalement par les contributions annuelles de ses fédérations membres, ainsi que par des fonds publics et privés pour certains projets. En plus du fonds ffgreen qui soutient l'appel à projets Tremplin, des subventions publiques tel que la stratégie Écophyto 2030 mise en place par l’Office français de la biodiversité (OFB) et le ministère des Territoires, de l’Écologie et du Logement sont également sollicitées pour les projets d'intérêt général. Les institutions partenaires, telles que l’université Paris-Saclay, apportent également leur contribution en temps de recherche, renforçant ainsi la capacité du consortium à mener des projets de longue haleine.
« La mise en commun des ressources est une nécessité pour réussir la transition écologique dans les sports sur gazon naturel », souligne Pascal Grizot. « Notre marché reste un micromarché comparé à d’autres secteurs, ce qui rend le financement de la recherche d’autant plus difficile. Mais en unissant nos efforts, nous parvenons à attirer des financements publics et privés. »
Synergie et collaboration interdisciplinaire
Le consortium SPOR&D permet également une collaboration sans précédent entre les fédérations sportives de golf, de football et des courses hippiques, ainsi qu'avec des chercheurs experts de disciplines variées, de l’agroécologie à la biotechnologie. Cette approche holistique est primordiale pour SPOR&D, qui mise sur des solutions durables prenant en compte tous les aspects de l’environnement d’un terrain de sport : sols, eau, flore, faune, et même santé des joueurs.
« Nos échanges au sein de SPOR&D permettent d’identifier des solutions adaptées aux besoins de chacun, tout en répondant aux contraintes communes imposées par les nouvelles régulations, comme la loi Labbé sur les phytosanitaires de synthèse », explique Gérard Rougier. En constituant un comité scientifique multidisciplinaire, incluant hydrologues, écophysiologistes, et agronomes, SPOR&D renforce ses recherches et développe une expertise partagée entre les sports et les sciences biologiques.
SPOR&D : Une vision d’avenir et des perspectives internationales
Avec des projets de R&D en cours et de nouveaux partenariats en perspective, SPOR&D souhaite maintenant élargir son champ d’action en s’ouvrant à d’autres sports de gazon naturel, comme le rugby ou le tennis. « Nous avons déjà mis en place un processus d’adhésion pour que d’autres sports puissent rejoindre SPOR&D et contribuer à l’ambition commune d’une gestion durable des terrains sportifs », indique Pascal Grizot.
SPOR&D envisage également des collaborations internationales pour partager ses avancées et bénéficier des recherches menées dans d’autres pays européens. « Le changement climatique est une problématique globale, et il est naturel que notre ambition prenne une dimension internationale. Nous sommes déjà référencés auprès de l’European Golf Association et du Royal & Ancient, et nous envisageons d’élargir cette reconnaissance à d’autres sports et organisations », explique Gérard Rougier.
Un avenir prometteur pour la durabilité dans les sports
Alors que le contrat initial de SPOR&D couvre une période de trois ans, les membres fondateurs envisagent déjà une pérennisation du consortium pour en faire une entité autonome et capable de porter des projets de grande envergure. « SPOR&D est un projet de long terme qui doit évoluer pour répondre aux défis environnementaux auxquels nous faisons face aujourd’hui et demain », souligne Pascal Grizot.
La journée Innovations de février 2025 marquera une étape clé, permettant à SPOR&D de faire connaître ses avancées et de renforcer sa mission d’intérêt général. « En fédérant nos forces et nos expertises, nous espérons faire de SPOR&D un modèle de collaboration pour la durabilité dans le sport, à la fois en France et à l’international », conclut Pascal Grizot.
Alors que le contrat initial de SPOR&D couvre une période de trois ans, les membres fondateurs envisagent déjà une pérennisation du consortium pour en faire une entité autonome et capable de porter des projets de grande envergure. « SPOR&D est un projet de long terme qui doit évoluer pour répondre aux défis environnementaux auxquels nous faisons face aujourd’hui et demain », souligne Pascal Grizot.
La journée Innovations de février 2025 marquera une étape clé, permettant à SPOR&D de faire connaître ses avancées et de renforcer sa mission d’intérêt général. « En fédérant nos forces et nos expertises, nous espérons faire de SPOR&D un modèle de collaboration pour la durabilité dans le sport, à la fois en France et à l’international », conclut Pascal Grizot.