En France, les parcours de golf peuvent jouer un rôle crucial dans la préservation et la connaissance de la biodiversité. À travers des initiatives telles que le Programme & Label Golf pour la Biodiversité, les clubs de golf s'engagent activement à protéger et valoriser les richesses naturelles de leurs parcours. 

Un papillon, une fleur, tout ce qu'on aime voir sur les parcours de golf. © Océane Roquinarc’h / MNHN

La biodiversité, indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes, est de plus en plus menacée par les activités humaines. Consciente de cette urgence, la filière du golf en France a pris des mesures pour intégrer la protection de la biodiversité dans la gestion de ses parcours. À travers des diagnostics écologiques, des actions de gestion durable et des initiatives de sensibilisation, les parcours de golf peuvent devenir des refuges pour la faune et la flore locales. Le programme et label Golf pour la biodiversité, lancé par la Fédération française de golf en partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), en est un exemple concret et structuré.

La connaissance de la biodiversité

L'un des premiers pas dans la contribution des golfs à la préservation de la biodiversité est la réalisation de diagnostics écologiques. Ces études, menées en collaboration avec des structures naturalistes locales, permettent de dresser un inventaire précis de la faune, de la flore et des habitats présents sur les parcours de golf. Les données recueillies sont ensuite intégrées dans l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), une base de données nationale qui centralise les informations sur la biodiversité en France.

Philippe Gourdain, coordinateur de la cellule Partenariats pour la biodiversité au MNHN et PatriNat (OFB-CNRS-MNHN-IRD), explique : « Nous avons différencié trois niveaux dans le programme Golf pour la Biodiversité pour permettre à tous les clubs de participer, indépendamment de leurs moyens humains, techniques et financiers. Le but est de réduire les discriminations entre les clubs et de permettre à chacun de s'impliquer. Un diagnostic minimal nous donne déjà une bonne idée de la gestion du parcours et des actions à mettre en place pour mieux prendre en compte la biodiversité. »

Les clubs de golf engagés dans le programme & label Golf pour la biodiversité participent activement à l'enrichissement des connaissances scientifiques sur la biodiversité. Chaque club s'efforce de suivre régulièrement l'évolution de la faune et de la flore sur son site, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des dynamiques écologiques.

Philippe Gourdain poursuit : « Au niveau Or, les parcours de golf doivent s'inscrire dans des projets de recherche et développement pour mieux connaître les espèces et leur utilisation des milieux naturels sur les parcours de golf. Par exemple, des études ont été menées sur les chauves-souris en utilisant des techniques innovantes comme l'ADN environnemental et le suivi acoustique. D'autres parcours ont reconstitué des prairies naturelles avec des végétaux locaux grâce à des tests de semis. »

© Océane Roquinarc’h

La préservation de la biodiversité

Une fois le diagnostic écologique réalisé, des actions de gestion sont mises en œuvre pour préserver et favoriser le développement de la biodiversité. Ces actions varient en fonction des spécificités de chaque parcours mais peuvent inclure la création et la gestion de zones refuges pour la faune, la gestion différenciée des zones de rough et la restauration des habitats naturels.

Nina King-Gillies, chargée de mission Stratégie territorialisée pour la biodiversité au MNHN, précise : « Grâce au programme Golf pour la biodiversité, nous avons collecté 76 000 données d'espèces de faune et flore et 16 000 données d'habitats naturels ou semi-naturels présents sur les parcours de golf. Sur l'ensemble des golfs inventoriés, nous observons 87 % des espèces d'odonates connues en France métropolitaine, 84 % des rhopalocères, 76 % des chiroptères, 59 % des reptiles, 51 % des orthoptères, 39 % des oiseaux, 31 % des plantes à fleurs et des amphibiens et 28 % des mammifères hors chiroptères. La gestion adéquate des parcours est indispensable pour atteindre ces résultats. Par exemple, il convient de réaliser des fauches tardives sur des surfaces suffisantes pour permettre à de nombreuses espèces de se développer comme les rhopalocères et les orthoptères. Dans tous les cas, la gestion doit être adaptée aux enjeux du site. Par exemple, mettre en place de la fauche tardive dans un site ayant beaucoup d'espèces se développant tardivement n'est pas forcément la meilleure gestion et provoque un risque de fauche pendant que ces espèces sont encore en train de réaliser leur cycle de vie. Pour ces espèces tardives, il pourrait être plus bénéfique de réaliser une fauche précoce. »

La préservation de la biodiversité passe également par la sensibilisation des différents acteurs du golf : golfeurs, employés des clubs, et grand public. Les clubs labellisés Golf pour la biodiversité s'engagent à organiser des actions de sensibilisation telles que des visites guidées, des ateliers pédagogiques et des campagnes d'information sur l'importance de la biodiversité.

Claire Pignon, chargée de projet transition écologique et biodiversité à la ffgolf, explique : « C’est une opportunité pour le club de se rapprocher de son territoire, car les clubs se retrouvent parfois isolés. Ce programme permet de créer un lien avec des structures locales et d'attirer de nouveaux publics vers le golf. Nous organisons des journées portes-ouvertes sur le thème de la biodiversité pour montrer au public la richesse présente sur les parcours. Certains golfs développent même de nouveaux partenariats en montrant leur engagement environnemental. »

Des exemples inspirants

« Une fois que le club a pris connaissance des préconisations, il met en place des actions. Un audit est ensuite réalisé par des auditeurs issus du milieu golfique et de la biodiversité, sélectionnés par la ffgolf qu’elle forme avec le Muséum national d'histoire naturelle. Enfin, un comité Label composé d’acteurs nationaux issus de la filière golfique et de la biodiversité, parmi lesquels figurent le MNHN, l’Office français de la biodiversité, le ministères des Sports et des JOP, des experts naturalistes, etc., se réunit afin d’attribuer ou non le label aux clubs candidats », ajoute Claire Pignon. Les golfs de Terre Blanche et de La Rochelle-Sud ont récemment été labellisés Or. Ce sont des exemples remarquables de la contribution des golfs à la biodiversité. 

Philippe Gourdain affirme : « En tant que Muséum national d'histoire naturelle, nous souhaitons que les clubs soient motivés et engagés dans la préservation de la biodiversité. Nous visons un modèle gagnant-gagnant où la gestion de la biodiversité devient un atout pour les parcours qui vient récompenser les investissements des clubs. » En réalisant des diagnostics écologiques, en mettant en œuvre des actions de gestion durable et en sensibilisant les différents acteurs, les golfs peuvent devenir des havres de biodiversité. Leurs efforts contribuent non seulement à la protection de la nature mais aussi à l'amélioration de la qualité des écosystèmes, offrant ainsi un cadre de vie plus sain et plus riche en diversité pour tous.

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