En quatrième et dernière année à la fac de TCU, Loïs Lau prépare déjà activement son passage chez les professionnelles, qui s’effectuera courant 2024. Une perspective que viennent conforter les bons résultats engrangés depuis le début de saison.
Tournois universitaires, championnats d’Europe, individuels et par équipes, Women’s Amateur Championship, puis épreuves des cartes, d’abord pour le LPGA Tour puis pour le Ladies European Tour (LET)… L’année 2024 de Loïs Lau s’annonce très chargée. Mais pour elle, l’important n’est pas tant la lourdeur du programme, d’autant qu’elle aura sans doute l’opportunité d'une pause, à l'automne. Non, l’important, c’est que ce programme soit clair et établi.
La joueuse de Fontainebleau, en quatrième et dernière année d’études à la Texas Christian University (TCU), est en effet près de cette charnière que traversent bon nombre de joueurs et de joueuses : celle qui doit, quelque part au cœur de l’été, l’amener des rangs amateurs vers ceux des professionnelles. Le cadre sécurisé et ordonné de la fac est donc irrémédiablement amené à s’évanouir peu à peu, pour laisser place à la vie sur les circuits et à ses incertitudes, la première étant d’y avoir sa carte.
Un été chargé
De fait, Loïs Lau, avec l’appui de son coach de toujours Sam Lau-Chang (qui n’est autre que son père) a tout planifié et préparé, déplacements et logistique compris. « Ça fait presque un an qu’on se prépare pour cette année 2024, précise-t-elle. Car je sais que c’est une année très importante pour moi, et je vais la prendre très au sérieux. »
Sur le papier, le plan est simple. Après la fin de la saison universitaire, aux environs du mois de mai, Loïs Lau a l’intention de rentrer en Europe avec, dans le viseur, trois échéances principales : The Women’s Amateur Championship (le "British Ladies", si vous préférez), du 24 au 29 juin en Irlande, le Championnat d’Europe individuel Dames, du 24 au 27 juillet en Finlande, et entre les deux, elle l’espère très fort, une sélection au Championnat d’Europe par équipes Dames, du 9 au 13 juillet en Espagne.
Dans cette dernière optique, elle faisait d’ailleurs partie des cinq joueuses qui ont, en compagnie du staff tricolore, effectué un stage début janvier, à Madrid, justement sur le parcours où se retrouveront les meilleures équipes du Vieux Continent. « L’équipe de France, ça fait des années que je le dis, ça a toujours été mon objectif majeur, campe-t-elle. J’ai toujours été fière de porter les couleurs du pays. C’est très important pour moi d’être sélectionnée, j’espère que je vais l’être cette année, surtout que ça serait mon dernier Championnat d’Europe par équipes. Cette année, avec les filles, on a vraiment envie d’aller chercher la médaille. On a de très bonnes joueuses, et je suis sûre qu’on peut y arriver. »
Pour approfondir
Les Bleues ont repris à Madrid pour préparer... MadridPuis viendra le mois d’août, qui sera synonyme pour Loïs Lau de retour aux États-Unis. En effet, la première étape de la Q-School du LPGA Tour est prévue du 22 au 25 août sur le prestigieux site de Rancho Mirage, en Californie. La suivante, si tout se passe bien, se déroulera du 15 au 18 octobre en Floride, avant une éventuelle finale, du 5 au 10 décembre en Alabama.
Mais l’Europe ne sera pas rayée de sa carte de score pour autant, avec, pourquoi pas, une invitation au Lacoste Ladies Open de France (elle en a déjà fait la demande), du 26 au 28 septembre, puis surtout les épreuves de Cartes du LET, étalées du 10 au 20 décembre au Maroc. Car même dans l’hypothèse où elle parviendrait à s’ouvrir les portes du LPGA Tour dès l’an prochain, elle compte jouer sur les deux rives de l’Atlantique.
Le Texas, où elle vit depuis maintenant près de quatre ans, pourrait malgré tout être une villégiature américaine tout à fait acceptable pour elle. « J’aime beaucoup le style de vie américain, admet la joueuse des Horned Frogs. Je me suis très bien adaptée, et je me verrais très bien m’installer dans un état ensoleillé, pour m’entraîner toute l’année. »
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Une journée avec : Loïs Lau
Elle ne ferait, en cela, que suivre l’exemple d’une Céline Boutier, installée non loin de TCU à Dallas, ou encore de Paul Barjon, que Loïs Lau croise régulièrement dans la salle de sport de la fac, que l’ancien étudiant et désormais membre du PGA Tour continue de fréquenter. L’occasion pour elle, à son contact, d’enrichir sa connaissance préalable du monde professionnel.
Le programme est donc clair, défini et ambitieux quant à ses objectifs, mais il ne prendra du relief qu’en affichant ses résultats. Et sur cet aspect des choses, la Bellifontaine a donné plusieurs motifs de satisfaction ces derniers mois. Début juin 2023, elle a décroché une belle 2e place lors du St Rule Trophy, à St Andrews. De retour dans son université, elle a décroché deux tops 10 (dont un podium) dans les classements individuels lors de la Fall Season, fin 2023.
« Les premières années, j’avais moins confiance en moi »
Surtout, la semaine passée, elle a pris la 2e place, toujours en individuel, lors de The Show, tournoi organisé, comme son nom le suggère, à Las Vegas. Au passage, elle a écrit une page d’histoire du programme de TCU, en devenant la seule détentrice du record du nombre de birdies (361, série en cours) durant son cursus. Elle battait ainsi les 357 réalisations de Sabrina Iqbal, avec qui elle avait été coéquipière durant ses deux premières années d’études. « C’était la n° 1 de l’équipe, elle m’a beaucoup inspirée, elle me tirait vers le haut, se remémore Loïs Lau. Je l’ai appelée après le tournoi, et je lui ai demandé : "Alors, pas trop déçue d’avoir perdu ton record ?" Elle a éclaté de rire, et elle m’a dit : "Bien joué, je suis fière de toi, et j’espère que tu vas atteindre les 400 birdies." »
Au-delà des chiffres et des records, Loïs Lau est surtout satisfaite de voir payer un travail de longue haleine. Travail qui a surtout porté sur l’aspect mental et psychologique du jeu de golf, sur lequel insistent particulièrement les membres du staff de TCU. Car elle l’avoue elle-même : « Les premières années, j’avais moins confiance en moi. Mais depuis, j’ai beaucoup grandi sur cet aspect de mon jeu. » Sa méthode ? Jouer au maximum sous pression à l’entraînement, pour savoir comment faire face à ce genre de situations une fois en tournoi. Est-ce que ça marchera cette année ? La semaine dernière à Las Vegas, en tout cas, ça a marché.