Au terme d’une semaine réussie, Sébastien Gros est passé proche de remporter son premier succès depuis 2015 sur le Challenge Tour. Finalement 2e, il s’est construit une bonne rampe de lancement pour les derniers mois de la saison.

Quand on le voit bien jouer avec le poing levé, on a envie de chanter du Chimène Badi. © Patrick Bolger / Getty Images via AFP

Alors que Victor Perez enquillait son deuxième birdie du 9 au Golf National pour un quatrième tour olympique d’anthologie, Rory McIlroy patientait lui calmement que le fairway se libère pour attaquer le long par 5 de l’Albatros. Mais à quelques mètres de ce dernier, il est une bénévole du tournoi - celle qui portait le score de la partie du n° 3 mondial - qui s’intéressait davantage, le temps de quelques secondes, à son téléphone qu’au bois 3 claqué du Nord-Irlandais. Lorellen Gros consultait d’un oeil furtif le classement de l’Irish Challenge et voyait que son frère, Sébastien Gros, n’était qu’à un coup du leader avec cinq trous à jouer.

En effet, le Tricolore était bien embarqué. Solide depuis le début de semaine avec deux cartes de 67 (-5) séparées par un 71 (-1) le samedi lui ont permis de faire partie des hommes de tête avant le dernier tour en Irlande. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait cette année. Mais contrairement au Challenge de España en mai, le Lyonnais comptait bien ne pas faire exploser le bon travail effectué avec une ultime carte de 78. Son eagle au 3 ce dimanche en était la preuve. Le birdie du 7, la confirmation. Malgré trois coups concédés au tracé du K Club en banlieue de Dublin, « Seb » Gros s’est offert un solide retour avec notamment trois birdies sur les quatre derniers trous. Avant de faire tomber celui du 18, le Tricolore tenait un score de -14 et une potentielle explication en play-off Joakim Lagergen. Et puis, malgré déjà neuf attente depuis son dernier sacre sur ce circuit (en 2015 au Kazakhstan), le destin a décidé de mettre la patience du Français à l’épreuve pour encore au moins une semaine. Car le Nordique a sorti un eagle de sa manche : une sortie de bunker boîtée qui le faisait passer à -16, soit un coup de mieux que le -15 final du meilleur Bleu de la semaine.

Si elle a peut-être eu un goût amer au son des applaudissements du public, la deuxième place de Sébastien Gros a sûrement libéré assez vite ses arômes de satisfaction. Celle de quatre tours sous le par, celle d’un meilleur résultat de la saison, celle d’une 38e place à la Road to Mallorca qui le rapproche d’un droit de jeu complet sur le Challenge Tour et pourquoi pas d’une promotion sur le DP World Tour à trois mois du terme du calendrier.

Les Bleus presque tous dans le top 30

Dans le reste du contingent bleu, blanc, rouge, la semaine a été globalement réussie. Robin Sciot-Siegrist a accompagné son compatriote dans le top 10 avec sa 8e place à -8, quand Oihan Guillamoundeguy n’était pas loin de les rejoindre avec sa 11e place à -6. Pas loin derrière, Pierre Pineau et Benjamin Hébert ont conclu le tournoi aux 22e et 27e rang à -4 et -3 ; seuls Français au-delà de la 40e place, Alexander Lévy et Robin Roussel ont terminé 42e et 56e avec des scores dans le par et de +2.