Nouveaux visages français, calendrier relooké, play-offs augmentés… La saison 2023-24 du DP World Tour, qui débute dès cette semaine en Australie et en Afrique du Sud, présente maintes nouveautés. Tour d’horizon.
14 Français repartent pour un tour
Le DP World Tour en a pris l’habitude depuis plusieurs années : une saison qui s’arrête, comme l’a fait celle de 2022-23 ce week-end à Dubaï, débouche immédiatement sur sa suivante. Le plus grand circuit professionnel basé en Europe va vivre dès jeudi prochain le coup d’envoi de sa cuvée 2023-24, avec deux tournois disputés la même semaine : le Fortinet Australian PGA Championship, cosanctionné avec le Challenger PGA Tour of Australasia, et le Joburg Open, également au calendrier du Sunshine Tour.
Pour cette année, 14 joueurs français jouissent de droits de jeu pleins sur le DP World Tour. Mais une fois ce fait établi, il faut immédiatement ajouter un astérisque, puisque deux d’entre eux, et non des moindres, devraient passer l’essentiel de leur temps ailleurs. Victor Perez et Matthieu Pavon, en effet, ont validé lors du DP World Tour Championship de la semaine passée leur accession au PGA Tour, en prenant l’un des dix tickets mis en jeu. Toutefois, ils conservent leur qualité de membre du DP World Tour, et pourraient bien en faire usage à l’automne, lors du Back 9 et des play-offs (lire plus loin).
Les autres joueurs tricolores devraient être aperçus plus souvent sur les tournois du circuit du Vieux continent, dont certains commencent à être de grands habitués. Romain Langasque, Antoine Rozner, Julien Guerrier et Julien Brun, tous dans le top 50 de la Race to Dubai 2022-23, auront en ligne de mire les dix nouveaux billets pour l’Amérique mis en jeu cette saison. Les deux Julien, pour leur part, auront l’ambition supplémentaire d’accrocher leur première victoire, tout comme Adrien Saddier et Clément Sordet, qui avaient "fait la carte" sans trop d’encombres, aux 87e et 99e rangs. En revanche, Mike Lorenzo-Vera et Jeong weon Ko avaient dû patienter jusqu’aux derniers instants du dernier tournoi régulier, avant d’être sûrs de leur maintien. Éviter ce genre de frayeur fera forcément partie, pour eux, des objectifs de cette nouvelle année.
David Ravetto, de son côté, avait terminé au-delà du top 116 de la Race to Dubai, mais a su parfaitement se reprendre lors de l’épreuve des Cartes, pour s’offrir une deuxième saison sur le grand circuit. Quelques jours auparavant, son camarade du Racing Frédéric Lacroix avait signé son retour dans l’élite, en prenant place dans le top 20 du Challenge Tour. Il fera partie d’un contingent français où vont apparaître deux nouvelles têtes, promues elles aussi depuis la deuxième division. Tout d’abord Ugo Coussaud, auteur d’une saison très solide et marquée par une victoire ; et ensuite Tom Vaillant, pro depuis une année, et qui a parfaitement géré la finale à Majorque pour décrocher son billet.
Calendrier : ça va swinguer
Les deux tournois de cette semaine, auquel 42 autres succéderont cette saison, inaugurent un calendrier qui n’a pas subi de gros bouleversement quant au nombre et aux dates des tournois, mais qui affiche néanmoins une nouvelle organisation, à base de "phases" et (normal pour du golf) de "swings". Comprenez, concernant ce dernier vocable, de séries de tournois (autour d’une demi-douzaine, en général) comme autant de chapitres rythmant la saison.
Dans le détail, le calendrier va désormais être découpé en trois phases : la phase 1, dite des "Global swings" ; la phase 2, nommée "The Back 9" ; et enfin la phase 3, celle des play-offs. Les Global swings seront la phase la plus longue, tant en termes de durée que de nombre de tournois. Et comme son nom l’indique, elle sera divisée en cinq swings, qui feront voyager les joueurs de l’Afrique du Sud à l’Australie, en passant par l’Asie et le Moyen-Orient.
L’Opening Swing, qui débute cette semaine, s’étendra jusqu’à mi-décembre et l’AfrAsia Bank Mauritius Open, remporté l’an passé par Antoine Rozner. Il sera suivi de l’International Swing, où les joueurs partageront leur temps entre le Moyen-Orient et l’Afrique, puis l’Asian Swing, entre fin mars et mi-mai, le European Swing, marquant l’arrivée sur le Vieux continent, et enfin le Closing Swing, qui s’achèvera fin août.
Cette phase 1 et ses cinq swings seront marqués par les deux premières étapes des Rolex Series : le Hero Dubai Desert Classic, du 18 au 21 janvier, et le Genesis Scottish Open, du 11 au 14 juillet. Ce dernier précédera d’une semaine le 152e Open Championship, dernier des quatre tournois majeurs, qui seront par ailleurs tous au calendrier de cette phase 1.
Le découpage de cette première partie de saison en swings n’est pas un simple artifice marketing imaginé par le DP World Tour, il revêt un réel enjeu sportif. Tout d’abord, chaque joueur ayant obtenu les meilleurs résultats à l’issu d’un swing se verra automatiquement qualifié pour l’intégralité des tournois du Back 9 (lire plus loin). En outre, chaque membre du circuit terminant le mieux classé d’un swing gagne son billet pour le prochain tournoi des Rolex Series. Enfin, à la clôture de chaque swing, des bonus sont distribués : un million de dollars au total à la fin de chaque swing, dont 200 000 pour le vainqueur, et un autre million à se partager pour les 10 premiers à la Race to Dubai à l’issue de cette phase 1.
Attention au retour !
Or donc, fin août, la saison sera loin d’être terminée. Elle n’en sera même, si l’on peut dire, qu’à mi-chemin, ainsi qu’a voulu le signifier le DP World Tour en baptisant la phase suivante le Back 9, du terme anglais qui désigne les neuf trous du retour sur un parcours.
Ces neuf tournois débuteront par le British Masters, du 29 août au 2 septembre, et mèneront les joueurs jusqu’à fin octobre. Le BMW PGA Championship, du 19 au 22 septembre à Wentworth, en sera le plus gros événement, en tant qu’étape des Rolex Series. L’Open de France, du 10 au 13 octobre au Golf National, également. Surtout, ce Back 9 proposera des dotations globalement plus importantes (2,5 millions d’euros minimum), ainsi que davantage de points à la Race to Dubai : 5 000 points pour les tournois hors Majeurs et Rolex Series, contre 3 000 pour les tournois ordinaires le reste de l’année. L’Open de France, par exemple, offrira ces 5 000 points, ainsi que 3,25 millions de dollars de dotation.
Cette phase offre donc une montée en puissance vers les play-offs de novembre, d’autant qu’elle se déroulera à une époque de l’année où les play-offs de la FedEx Cup, sur le PGA Tour, sont déjà clos. De quoi donner l’occasion aux meilleurs joueurs européens (et pourquoi pas à Victor Perez et Matthieu Pavon) de venir jouer sur le DP World Tour. Pour favoriser cette migration saisonnière, le circuit a décidé d’inviter d’office à ces neuf tournois les 15 meilleurs non-membres du tour mais figurant dans le top 70 de la FedEx Cup.
Cette deuxième phase, avec ses points majorés, aura également son importance pour ceux qui auront besoin de valider leurs droits de jeu pour la saison suivante. En effet, il sera nécessaire, lors de sa conclusion fin octobre, de faire partie du top 110 de la Race to Dubai pour gagner automatiquement sa place. Au-delà, les joueurs devront affronter l’habituelle et éprouvante épreuve des Cartes.
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Les deux derniers tournois de la saison du DP World Tour, à champ réduit, dotation gonflée et points majorés, étaient déjà officieusement nommés les play-offs. Mais pour 2023-24, le circuit a décidé d’officialiser la chose, avec une nouveauté : les deux événements de conclusion feront partie des Rolex Series, et se disputeront tous les deux aux Emirats arabes unis. Ainsi, l’Abu Dhabi Championship, où Victor Perez triompha en janvier dernier, a été déménagé à l’automne, pour constituer la première étape. La seconde, plus habituelle, verra le DP World Tour Championship se jouer à Dubaï, et sacrer le vainqueur de la Race to Dubai.
Comme cette année, les 10 meilleurs de ce classement général de la saison qui ne seraient pas encore exemptés outre-Atlantique gagneront leurs droits de jeu sur le PGA Tour. Par ailleurs, le top 10, exempté ou pas, se partagera un bonus de 6 millions de dollars. Mais pour cela, il faudra, a minima, avoir fait partie des 70 premiers à l’issue du Back 9, puis des 50 premiers après l’Abu Dhabi Championship. Car cette dernière phase ne s’appelle pas play-offs pour rien : elle ne regroupera que les meilleurs.